Trois questions à... OUMAR GUÈYE, ÉTUDIANT RÉPUBLICAIN : «sur ce qui s’est passé au palais, il ne faut pas exclure la thèse de l’infiltration»

Ceux qui ont saboté l’audience devant le palais de la République peuvent avoir infiltré le Mouvement des élèves et étudiants républicains (MEER). C’est l’avis d’Oumar Guèye, membre de ladite coordination.


L’audience entre le président Macky Sall et les étudiants républicains a viré au vinaigre. Que s’est-il réellement passé ?

La pagaille n’a que trop duré dans le Mouvement des élèves et étudiants républicains. L’entité est restée pendant longtemps sans coordonnateur et c’est sans doute cette pagaille qui s’est reproduite devant le Palais de la République pendant l’audience que le chef de l’Etat a accordée à « ses » étudiants. Cette rencontre devrait être le déclic, le moment où le leader du parti rencontre sa jeunesse estudiantine.
Malheureusement, les faits que nous déplorons tous se sont déroulés alors que ce n’était ni le moment encore moins le lieu. Il s’agissait en effet d’aller écouter le président qui est chargé de choisir un coordonnateur. Les cinq aspirants doivent choisir, selon leurs sensibilités, trois membres. Ce qui fera un total de 25 personnes qui vont constituer le Comité
exécutif du MEER. Ce qu’il faut déplorer, c’est que nos camarades ont voulu saboter la rencontre. Nous sommes un mouvement issu de cinq universités, des membres de l’ancienne coordination et des 45 départements. C’est vaste. Ce sont des personnes qui font du président Macky Sall, leur idole. Chacun voulait le voir, c’est sans doute ce qui a été à l’origine de ce qui est appelé ‘’le vandalisme devant le Palais’’. Si l’audience devait se dérouler au niveau du plus grand stade de ce pays, il serait plein comme un œuf.

Les tendances notées à l’Alliance pour la République (APR) se répercutent au niveau du MEER. Certains parlent même de manipulation et le nom de Thérèse Faye Diouf revient souvent. Quelle est votre lecture ?

Les versions sont nombreuses. Les gens disent même que le chef de l’Etat ne devait pas nous recevoir au Palais. Maintenant, cela pouvait se passer là-bas ou ailleurs. Au même moment, nous y avons trouvé les membres du Mouvement des tailleurs du Sénégal. Nous sommes des citoyens au même titre que les autres. L’APR est un jeune parti. Son exercice du pouvoir coïncide avec la formation de ses militants.
Il est vrai que le MEER est une instance du parti qui suscite de l’intérêt pour certains. Cependant, cela ne doit pas les pousser à semer la zizanie entre les étudiants. Les tendances ne nous grandissent pas. Il faut qu’on refuse qu’on nous infiltre et nous divise. Et sur ce qui s’est passé au Palais, il ne faut pas exclure cette thèse.
Unis, nous sommes plus utiles. Le président Macky Sall doit être notre seule référence, il nous a invités au respect des valeurs cardinales du parti et de sa structuration. Nous avons un travail beaucoup plus important à faire que de se chamailler devant le Palais de la République. Encore que cela n’honore guère la logique de discipline connue de notre parti.
L’APR est basée sur des valeurs républicaines. Récemment, le chef de l’Etat a sorti un livre où il a condensé les 58 discours qu’il a eu à prononcer à travers le monde. Des discours où il s’agissait de réitérer son engagement à mener notre pays sur la bonne voie.

Quelles sont vos relations avec Thérèse Faye Diouf ?

Dans la logique de tous les grands partis du pays, le leader du Mouvement des élèves et étudiants est souvent promu à la tête de l’instance des jeunes et c’est le cas de la directrice de l’Agence nationale de la Case des tout-petits. Que Thérèse Faye Diouf soit impliquée par le chef de l’Etat dans les préparatifs de l’audience est un geste à saluer. Dire qu’elle est le mentor d’Omar Guèye n’a pas d’importance. Ce qui est important, c’est mon engagement envers le chef de l’Etat et je m’engage à lui octroyer un second mandat. J’ai des relations avec Thérèse Faye qui m’a trouvé dans le mouvement estudiantin pour me demander de venir travailler avec le parti. Et je crois que ceci entre dans la dynamique de massification du parti avec une jeunesse qu’elle juge avoir des compétences à faire valoir au sein de l’entité.
Lundi 4 Juin 2018




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