Sommet Trump-Kim : un enjeu pour le monde et particulièrement pour l’Afrique


Après avoir défié la communauté internationale en poursuivant son programme nucléaire, malgré neufs résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 1887 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017), 2371 (2017), 2375(2017) des Nations Unies votées même par ses propres alliés, la Corée du Nord semble avoir mis de l’eau dans son vin en acceptant, par le biais du sport particulièrement des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, de fusionner ses équipes avec celles de son voisin, la Corée du Sud, pays organisateur desdits jeux qui se sont déroulés du 09 au 25 février 2018.

La diplomatie sportive a permis ce rapprochement des deux Corées qui ont unifié leurs équipes féminines de hockey sur glace lors de cette compétition.

Pour arriver à ce résultat, Séoul a multiplié les dérogations de l’ONU et des Etats Unis pour contourner les obstacles diplomatiques et accueillir les athlètes sans contrevenir aux sanctions qui frappent Pyongyang notamment sur les moyens de transport, les produits de luxe, les personnalités sur liste noire…

C’est ainsi que le dégel des relations entre les deux pays s’est accéléré alors que leurs dirigeants ne se sont rencontrés qu’à deux reprises depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.

Cependant, force est de constater que c’est après des essais nucléaires et balistiques ayant conduit la Corée du Nord à se présenter ouvertement comme une puissance nucléaire en affirmant posséder des missiles théoriquement capables d’atteindre les États-Unis qu’elle a montré des dispositions à collaborer avec le pays de l’Oncle Sam. C’est pourquoi beaucoup d’observateurs se posent des questions sur la sincérité de la nouvelle posture du dirigeant nord-coréen.

Si ces craintes se justifient, ce serait dommage pour la paix dans cette partie du monde et pour les économies des Etats africains qui ont réduit ou arrêté malgré eux leur coopération multilatérale avec la Corée du Nord alors qu’ils ont une dépendance technologique vis-à-vis de ce pays dans plusieurs domaines.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les africains observent avec beaucoup d’interrogations, mais aussi beaucoup d’espoirs la rencontre inopinée de Singapour entre américains et nord-coréens ce 12 juin 2018.

Cet espoir peut être permis même si certains observateurs pessimistes à juste titre pensent que ce sommet n’est qu’un autre moyen pour Pyongyang de pousser ses avantages obtenus avec la diplomation sportive pour atténuer les sanctions diplomatiques qui ont un effet de plus en plus désastreux sur sa situation économique.

Cet espoir est renforcé par l’optimisme des états unis quant à l’issue de ce sommet du mardi 12 juin 2018 qui pourrait lancer la dénucléarisation de la Corée du Nord, la fin de la guerre par un traité de paix avec son homologue du Sud et marquer la fin de son isolement.

D’ailleurs, le document signé par les présidents Trump et Kim engage la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne. En échange Pyongyang obtient un gage de sécurité des USA et d’une promesse d’une paix et stable en Corée.

Interrogé sur cette dénucléarisation, enjeu majeur après des décennies de tensions autour des ambitions atomiques de la Corée du Nord, le président américain a assuré que ce "processus" pourrait désormais commencer "très rapidement".

Mais la formulation de la déclaration commune reste assez vague en termes de calendrier. Surtout, elle ne précise pas que la dénucléarisation doit être "vérifiable et irréversible", comme le réclamaient les Etats-Unis avant le sommet de Singapour, ce qui risque d'apparaître comme un recul de la part de Donald Trump.

"Kim Jong Un a réaffirmé son engagement ferme et inébranlable en faveur d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", est-il écrit dans ce texte, que les deux hommes s'engagent à mettre en œuvre "dans sa totalité" et "très rapidement".

La rencontre, la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen, a été marquée par les poignées de main appuyées entre les deux hommes, une image inimaginable il y a encore quelques mois lorsqu'ils échangeaient menaces et invectives.

L'arsenal nucléaire nord-coréen a valu à Pyongyang une impressionnante série de sanctions de l'ONU au fil des ans.

Pour convaincre la Corée du Nord d'y renoncer alors que le régime Kim y a toujours vu une forme d'assurance-vie, le président Trump s'est formellement engagé dans le document conjoint à apporter des "garanties de sécurité".

 

Signé par le « Mouvement un monde sans nucléaire »
Mardi 12 Juin 2018




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