Le procès de Malick Seck, qui devait se tenir vendredi à Dakar, a été renvoyé au mardi 18 octobre. Les défenseurs du socialiste sénégalais dénoncent un procès politique et des charges disproportionnées à son encontre.
Poursuivi pour « outrage à magistrat et menaces de mort », le leader de Convergence socialiste Malick Noël Seck devait comparaître vendredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. La défense a demandé le renvoi de l’audience pour mieux s'y préparer. Le procès, où aucune partie civile ne s’est constituée, aura donc lieu mardi 18 octobre. Pour ces faits présumés, au Sénégal, Malick Seck risque un à deux ans de prison ferme.
Tout est parti d’une lettre déposée lundi 10 octobre par des militants de Convergence socialiste au Conseil constitutionnel sénégalais, qui doit valider le 27 janvier (ou non) la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle de février 2012. Une vingtaine de jeunes s’est en outre rendue au domicile de Cheikh Tidiane Diakhaté, le président du Conseil, pour lui remettre la lettre. Dès le lendemain, Malick Seck, est placé en garde à vue par la Direction des investigations criminelles (DIC), puis détenu à la prison de Rebeuss, à Dakar. C’est cette phrase, tirée de la lettre (voir ci-dessous), qui lui vaut d’être poursuivi pour « menaces de mort » : « Demain lorsque la parole sera à la rue, nous reviendrons plus nombreux afin que vous nous rendiez des comptes ».
Les défenseurs de Malick Seck dénoncent un procès politique. « Il faut lire cette lettre comme un discours politique et non pas au premier degré. Malick Seck ne connaît pas personnellement le président du Conseil constitutionnel. S’il avait eu la volonté de tuer, il ne l’aurait pas écrit ! », argue Me Moussa Bocar Thiam, un des avocats de la défense. Pour lui, la poursuite pour « outrage à magistrat » est également disproportionnée. « Dans 99% des cas, les charges d’outrage à magistrat ont lieu dans le cadre d’un procès, quand une des parties s’énerve lors de l’audience », ajoute-t-il.
Problème politique
Même discours du côté des militants. « Dans sa lettre il [Malick Seck] a mis l’accent sur l’immoralité de la candidature d’Abdoulaye Wade. Le pouvoir veut faire de ce procès un exemple, mais nous ne l’accepterons pas. Un problème politique ne se règle pas au tribunal », affirme Barthélemy Dias, secrétaire général du Mouvement national des jeunesses socialistes.
D’autres encore soulignent une maladresse de la part du jeune leader, comme Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme. « Il est normal que le parquet s’inscrive dans une démarche préventive pour garantir la sécurité des membres du Conseil. Ces jeunes n’auraient pas dû se rendre au domicile du président ni utiliser certains termes discourtois. Cependant, il y a une disproportion entre les faits et les charges qui sont retenues contre Malick Seck ».
Vers une démission colective ?
Le procès pourrait cependant avoir de lourdes conséquences, selon le journal Le Quotidien, dont la Une de samedi évoquait l’« hypothèse d’une démission collective du Conseil constitutionnel ». « S’il y a trop de pressions sur le Conseil, ses membres pourraient arguer qu’ils ne sont plus en position de dire le droit. Ils pourraient aller jusqu’à une démission collective et le processus électoral risque de s’arrêter brutalement », confirme un proche des membres du Conseil.
Un scénario que n’exclut pas non plus Me Assane Dioma Ndiaye. « Si les pressions continuent, prévient-il, il est vrai qu’on ne peut pas écarter cette hypothèse. Il faut desserrer l’étau ».
( Jeune Afrique )
Poursuivi pour « outrage à magistrat et menaces de mort », le leader de Convergence socialiste Malick Noël Seck devait comparaître vendredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. La défense a demandé le renvoi de l’audience pour mieux s'y préparer. Le procès, où aucune partie civile ne s’est constituée, aura donc lieu mardi 18 octobre. Pour ces faits présumés, au Sénégal, Malick Seck risque un à deux ans de prison ferme.
Tout est parti d’une lettre déposée lundi 10 octobre par des militants de Convergence socialiste au Conseil constitutionnel sénégalais, qui doit valider le 27 janvier (ou non) la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle de février 2012. Une vingtaine de jeunes s’est en outre rendue au domicile de Cheikh Tidiane Diakhaté, le président du Conseil, pour lui remettre la lettre. Dès le lendemain, Malick Seck, est placé en garde à vue par la Direction des investigations criminelles (DIC), puis détenu à la prison de Rebeuss, à Dakar. C’est cette phrase, tirée de la lettre (voir ci-dessous), qui lui vaut d’être poursuivi pour « menaces de mort » : « Demain lorsque la parole sera à la rue, nous reviendrons plus nombreux afin que vous nous rendiez des comptes ».
Les défenseurs de Malick Seck dénoncent un procès politique. « Il faut lire cette lettre comme un discours politique et non pas au premier degré. Malick Seck ne connaît pas personnellement le président du Conseil constitutionnel. S’il avait eu la volonté de tuer, il ne l’aurait pas écrit ! », argue Me Moussa Bocar Thiam, un des avocats de la défense. Pour lui, la poursuite pour « outrage à magistrat » est également disproportionnée. « Dans 99% des cas, les charges d’outrage à magistrat ont lieu dans le cadre d’un procès, quand une des parties s’énerve lors de l’audience », ajoute-t-il.
Problème politique
Même discours du côté des militants. « Dans sa lettre il [Malick Seck] a mis l’accent sur l’immoralité de la candidature d’Abdoulaye Wade. Le pouvoir veut faire de ce procès un exemple, mais nous ne l’accepterons pas. Un problème politique ne se règle pas au tribunal », affirme Barthélemy Dias, secrétaire général du Mouvement national des jeunesses socialistes.
D’autres encore soulignent une maladresse de la part du jeune leader, comme Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme. « Il est normal que le parquet s’inscrive dans une démarche préventive pour garantir la sécurité des membres du Conseil. Ces jeunes n’auraient pas dû se rendre au domicile du président ni utiliser certains termes discourtois. Cependant, il y a une disproportion entre les faits et les charges qui sont retenues contre Malick Seck ».
Vers une démission colective ?
Le procès pourrait cependant avoir de lourdes conséquences, selon le journal Le Quotidien, dont la Une de samedi évoquait l’« hypothèse d’une démission collective du Conseil constitutionnel ». « S’il y a trop de pressions sur le Conseil, ses membres pourraient arguer qu’ils ne sont plus en position de dire le droit. Ils pourraient aller jusqu’à une démission collective et le processus électoral risque de s’arrêter brutalement », confirme un proche des membres du Conseil.
Un scénario que n’exclut pas non plus Me Assane Dioma Ndiaye. « Si les pressions continuent, prévient-il, il est vrai qu’on ne peut pas écarter cette hypothèse. Il faut desserrer l’étau ».
( Jeune Afrique )
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