Procès Habré : Chroniques d’injustice, Jour 1

La prestation d’Arnaud Dingammadji, pseudo « expert » historique, en fait étudiant attardé, doctorant à près de 40 ans, désigné par les CAE, mais sur la recommandation du Parquet Général, des ONG et de Reed Brody fut exemplaire, caricaturale, partiale, n’ayant d’autre objet, avec des lunettes ethniques et politiques que d’encadrer la condamnation à venir en cours de rédaction, une manne pour des juges qui ne connaissant rien du Tchad? peuvent bien se rattacher à ces petites manipulations et autres trucages d’histoire. Journaliste tchadien connu pour ses prises de position contre le Président Habré, proche des ONG, Dingammadji a bien livré une lecture sudiste, parcellaire, revancharde de l’histoire du  Tchad. Pour quelles raisons le désigner lui qui avait quatorze ans lors du coup d’Etat contre le Président Habré ? Pourquoi pas un collège d’experts indépendants, représentatifs ??
Quelle est cette prétendue démarche d’historien qui malgré les précautions oratoires n’a cessé tout au long de son audition de statuer sur la culpabilité du Président Habré, de parler de la théorie de la responsabilité collective, concept développé prétendument par ce dernier pour exercer exactions, massacres à l’encontre de populations civiles. Plutôt que de se livrer à une analyse objective du contexte historique, conformément à sa mission, ce fossoyeur d’histoire a en tout premier lieu souhaité camper la personnalité du Président Habré, pour mieux expliquer ses responsabilités dans les faits dont il est accusé ; ce fut un florilège de considérations subjectives, d’attaques personnelles, de propos malveillants. Le Président Habré serait un homme dévoré d’ambition, assoiffé de rêves de grandeur, utilisant la tactique du « cheval de Troie », se rapprochant de leaders politiques pour mieux les trahir, instrumentalisant les tensions ethniques (les FAN, forces armées du Nord, deviennent ainsi un instrument de guerre des musulmans contre le pouvoir sudiste de Tombalbaye !!), un rebelle qui a construit son parcours sur un positionnement anti lybien ; Tomablbaye, Kadhafi, autant de bourreaux que   Dingammadji semblent regretter ! Voilà un « expert » qui a convaincu les juges de modifier sa mission pour ne plus raconter que l’histoire des conflits au Nord du Tchad, tronquant l’histoire pour mieux cibler le Président Habré ; pas un instant, Dingammadji n’a parlé de libération, d’indépendance, de volonté de restauration de l’Unité nationale, les principaux acquis de la Présidence d’Hissein Habré, autant de termes qui semblent écorcher la lecture accusatrice que Dingammadji souhaite livrer aux Juges.
Instrumentalisation de la menace libyenne pour mieux développer une politique de répression interne ! Menace ! ?? Simple effet d’annonce ? Combien de morts Dingammadji, combien de femmes violées, d’enfants massacrés, de civils torturés, d’hommes achetés, retournés, Dingammadji ?? Menace libyenne ? et pour parler des soutiens militaires du Président Habré, fallait-il évoquer que le Tchad en devienne pour autant un protectorat franco-zaïrois ???
 
 
Pourquoi tant de silences Dingammadji sur les massacres et les génocides commis au sud contre les musulmans et « exfiltrés » de votre lecture de l’histoire et des poursuites devant les CAE, pourquoi tant de silences ??? Est-il tellement difficile de parler d’Idriss Deby, le grand absent de votre petit conte à dormir debout….Evoquant le septembre Noir pour lequel chacun s’accorde à fixer les responsabilités de ce dernier, vous réussirez le tour de force d’oublier de prononcer son nom.
Un véritable conte à la Dingammadji, assorti de « je crois », de « j’ai lu ici ou là », n’oubliant pas de remercier les officines tchadiennes qui vous ont pourvu en documentation, fin lecteur de la presse tchadienne de l’époque, dont on peut se demander si elle est aussi professionnelle et objective que celle d’aujourd’hui !!
Que dire des parties civiles dont les avocats n’ont cessé de poser des questions sur la responsabilité directe et personnelle du Président Habré, autant de domaines qui ne relevaient pas de votre mission !! et pour lesquelles après avoir reconnu que vous n’aviez aucune preuve, vous avez souhaité aidé en inventant cette belle théorie de la « responsabilité collective » développé par l’accusé selon vous pour mieux persécuter les populations, une parfaite alliance scellée avec ces parties civiles qui évoquent aussi la responsabilité hiérarchique de l’accusé, théories simplement avancées pour suppléer une des failles majeures de ce procès, l’absence des auteurs des prétendus crimes, que l’on cache à Ndjamena, pour combler l’absence de preuves, pour justifier l’absence d’investigations par les Juges, de vérifications et d’enquêtes sur les affirmations des plaignants !!
Mais que dire des « avocats » de la Cour, dont le positionnement conte la volonté de l’accusé dépassent toutes les bornes, en tout cas celles fixées par le Conseil de l’ordre ! et qui en plus d’une heure d’intervention n’auront pas trouvé matière à contester votre légitimité, votre fable, vous remerciant pour votre travail scientifique, votre comportement d’historien, votre professionnalisme !! Surtout, comme l’indiquait le Président des CAE, Dingammadji, ne répondez à aucune question qui puisse vous mettre en danger (autant dire taisez vous dès qu’on parle d’Idriss Deby visé par une plainte dont personne ne parle) !! Il est vrai que ce dernier a fait rapatrier la plupart des journalistes tchadiens pour éviter qu’on en parle ; le Tchad et le peuple tchadien sont ainsi les grands absents de cette première journée….Conseil inutile, puisqu’ils se sont bien gardés d’en parler……
Ah et puis, vous refusez de faire des « projections » ; quand on vous demande si grâce au Président Habré le Tchad d’aujourd’hui est libre et indépendant, vous vous gardez bien de faire des projections historiques ! Honte à vous, qui préférer procéder par accusations, suppositions ; ah oui vous ne pourriez pas dire que tout ceux, payés, achetés par Kadhafi et qui ont massacré le peuple tchadien, ses enfants, ceux là, dites vous, qui peut dire qu’ils n’aimaient pas leur pays !!
 
Ah merci Monsieur Dingammadji, mêmes les juges vous ont félicité ; l’assesseur de droite du Président, s’adressant à vous indiquait, que « vous avez bien caractérisé les attaques contre les Zagawas et les Hadjaraï » !! Mais on rêve, voilà des juges indépendants, neutres, objectifs qui affirment qu’une partie des charges est ainsi acquise ; et le Président des CAE qui vous pose à la suite une question sur la répression des codos !! Nous avions dit que la condamnation était déjà rédigée ; en voilà la confirmation verbale !!  
Et pensez vous que les avocats de la Cour, ceux qui plaident contre la volonté de l’accusé mais qui depuis l’ouverture du procès plaident contre ses intérêts s’en rapportant à la décision de la Cour sur la comparution forcée de l’accusé, aient pensé à demander acte des propos des juges et à en demander la récusation ?
Non silence, on condamne à Dakar, on condamne le peuple tchadien et son histoire !
François SERRES
AVOCAT HABRE