Un livre ne suffirait pas pour recomposer les pièces de ce puzzle qui emprunte à la mafia sicilienne ses codes et dévoile une organisation tentaculaire dans laquelle des personnages sulfureux, de l’entourage de premier cercle de Me Wade, ont joué un rôle ténébreux.
Pour mémoire, la boîte de Pandore a été ouverte lorsque Dakaractu a intitulé, le vendredi 9 mai 2014 : « Très remonté contre Cheikh Amar, un proche de Gorgui déballe : « Non seulement, il n’a pas mis les pieds chez Wade depuis Paris, mais en plus il lui doit une forte somme d’argent …»
Au lendemain de la publication de l’article auquel renvoie ce titre, le patron de TSE traita le directeur général de Dakaractu de tous les noms d’oiseaux et mit en marche sa puissante machine médiatique pour tenter de noyer le poisson, en cherchant à faire passer Serigne Diagne pour un maître-chanteur. Le seul tort du directeur de publication, auquel on a promis monts et merveilles contre le classement des gros cafards sous les placards, a été de révéler que Cheikh Amar n’était plus bien en cour auprès du pape du Sopi, qui lui réclamait 3 milliards de F Cfa (5 milliards, précisément, selon l’ancien président de la République).
C’était au plus fort de la crise déclenchée par les poursuites de la CREI contre Karim Wade.
Les rebondissements portés, hier, par le secrétaire général national du Pds, n’épuisent pas, pour autant, toute la vérité sur cette affaire. Les lecteurs de Dakaractu devraient savoir qu’un ex-ministre d’État, qui avait la haute main sur les comptes de Gorgui, est le métronome qui tirait les ficelles. À la rescousse de Cheikh Amar, il inspira un démenti, sous forme de mise au point laconique, signée de Assane Wade, alors chef de cabinet de l’ex-chef d’État. Pour preuve : Me Wade lui-même, à l’occasion de l’audience qu’il avait accordée à Serigne Diagne en 2014, a nié être au courant de la mise au point en question; non sans déplorer le comportement de certains de ses collaborateurs. On pourrait croire en sa bonne foi, car le document, rédigé dans un style de « primairien », était truffé de fautes d’orthographe indignes du niveau académique de « l’homme le plus diplômé du Cap au Caire ». Le chef de cabinet, se rendant compte de la grotesque manipulation, avait même présenté des excuses plates au directeur de publication de Dakaractu. En réalité, l’auteur du texte n’était personne d’autre que l’ex- ministre d’État et « conseiller financier », dont l’ombre est le terrain de prédilection.
Ainsi, nous vous faisons tenir, ci-joint, les fac-similés des documents afférents à cette affaire, qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets.
Le texte de Dakaractu en mai 2014...
Très remonté contre Cheikh Amar, un proche de Gorgui déballe : « Non seulement, il n’a pas mis les pieds chez Wade depuis Paris, mais en plus il lui doit une forte somme d’argent …»
La Une de Libération qui confirme Dakaractu
Incroyable mais vrai / Wade réclame 5 milliards à... Cheikh Amar et se fait rabrouer par le tribunal correctionnel
Lors de la rencontre du comité directeur hier, Me Wade a affirmé avoir prêté "500 millions de Fcfa" à Cheikh Amar pour... développer sa mine de phosphate et vendre le produit à moindre coût. Et qu'il aurait même porté plainte contre l'homme d'affaires qui, selon lui, financerait Macky Sall. C'est une légende encore et Wade a tout dit sauf l'essentiel lui qui a effectivement porté plainte avant d'être débouté par le tribunal correctionnel. Révélations.
Me Abdoulaye Wade a-t-il besoin d'argent pour espérer déstabiliser Macky Sall ? On peut le penser en raison de plusieurs actes qu'il a posé ces derniers mois. Mais surtout en tenant compte des graves propos tenus contre Cheikh Amar dont il vantait tout le temps les mérites jusqu'à lui remettre personnellement ses premières lettres à Macky Sall lorsqu'il a été éjecté du Pouvoir (...).
Hier, en pleine rencontre du comité directeur, Me Wade a insinué qu'il a porté plainte contre Cheikh Amar après lui avoir "prêté" 500 millions de Fcfa pour, soit-disant, développer la mine de Phosphate de Matam qu'il lui aurait donné alors que cette mine a été régulièrement acheté par l'homme d'affaires. L'ancien Président d'ajouter qu'il a même porté plainte pour recouvrer ses fonds en accusant Cheikh Amar de se servir de l'argent de la mine pour... financer Macky Sall.
En vérité, Me Wade a déjà porté plainte devant le tribunal correctionnel de Dakar avant d'être.. débouté. Et ça, il a oublié de le préciser. Selon des sources judiciaires sûres, dans sa plainte donc l'ancien Chef d'Etat évoque un prêt de.. 5 milliards de Fcfa qu'il aurait accordé au patron de Tse. Un montant que conteste formellement Cheikh Amar qui a été très surpris en recevant une sommation puis une plainte après plusieurs appels de fonds communiqués par divers canaux. Il y'a de cela quelques jours, l'affaire a été jugée par le tribunal qui a débouté Wade, incapable de sortir un seul document, qui attesterait de ce prêt. L'ex President, qui disait faire un hypothèque provisoire sur la.. Cité Tre de l'homme d'affaires, est encore revenu à la charge pour porter plainte devant le tribunal civil.
Cette affaire est choquante pour plusieurs raisons. Comment un ancien Chef d'Etat, qui dit partout être sorti du Palais avec 700.000 Fcfa, pourrait t-il, s'il est vrai, prêter autant d'argent à un privé ? Et avec quel argent d'ailleurs ? Pourquoi Wade tente t-il de mettre la pression sur Cheikh Amar qui ne lui doit absolument rien du tout ? La vérité est que l'homme d'affaires a refusé de sortir de l'argent pour financer Wade ou le Pds. Et le seul moyen trouvé par l'ex Président après plusieurs tractations et jeux de Karim Wade (nous y reviendrons) était de lui mettre une pression judiciaire, en évoquant un prêt corroboré par aucun élément. Seulement des documents existent et prouvent comment Cheikh Amar a aidé, dans le désintérêt total, Wade qui a même fait des.. décharges en son nom propre.
A court d'argent pour réussir son projet impossible de saboter le scrutin, Me Wade n'a pas seulement ciblé Cheikh Amar. Il met aussi une pression terrible sur Me Patricia Lake Diop, son notaire préféré jusqu'à une certaine époque mais aussi sur Me Moussa Mbacké qui a été obligé de lui dire ses quatre vérités.
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