Cette floraison de candidatures peut être considérée comme « la maturité démocratique du pays ». Mais elle peut également constituer « une banalisation de la fonction présidentielle ». En effet, être Président ne s’improvise pas. C’est une fonction noble qui exige maturité, responsabilité, vision du développement, charisme et leadership.
Quel est le profil des différents candidats retenus ? Il y a un bloc qui d’ailleurs, est favorable à Ousmane Sonko actuellement en détention. Dans ce groupe on peut retenir trois candidats qui ont les coudées franches en se présentant « librement sous l’ombre d’Ousmane Sonko ». Cheikh Tidiane Dieye, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Habib SY, sont tous des candidats adversaires farouches du régime de Macky Sall. La réalité, est que ce trio s’est imprégné du projet d’Ousmane Sonko. Le président du Parti de l’espoir et de la modernité « Yakaaru Rewmi », disait souvent, « qu’il était prêt à renoncer à sa candidature si Ousmane Sonko venait à participer. Est-ce qu’il va maintenir cette posture devant la candidature de Bassirou Diomaye Faye désigné par Sonko? L’interrogation se pose. Mais ce qui reste gravé dans la mémoire des sénégalais sera la double interprétation du soutien « fidèle » à Ousmane Sonko et ce passé appartenant au système ( avec notamment le Pds).
Les cas de Cheikh Tidiane Dieye et Bassirou Diomaye Faye sont aussi à ne pas négliger. Tous membres de Yewwi, ils viennent également renforcer la présence forte de l’opposition. Le breveté de l’ENA qui obtiendra sa maîtrise en Droit en 2004 à l’UCAD a été désigné candidat du Pastef. Bassirou Diomaye est en prison après son interpellation en avril 2023 après un post dans lequel il « critiquait la magistrature ». Quelques mois après l’arrestation de son leader Ousmane Sonko, Bass voit sa détention se prolonger également avec les mêmes charges que le maire de Ziguinchor. L’autre soutien inconditionnel de Sonko: Cheikh Tidiane Dieye. Il est titulaire d'un Doctorat en Etudes du Développement de l'Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève (Suisse). Le leader de Sénégal Binu Bëgg est expert dans le domaine du commerce et des négociations internationales. Cheikh Tidiane Dieye revendique son soutien indéfectible à Ousmane Sonko. Sa dernière sortie où il répondait à Amadou Bâ en est un exemple.
L’autre bloc qui est facilement repéré ; c’est le groupe des dissidents de Benno. En effet, Aly Ngouille Ndiaye, Mahammad Boun Abdallah Dione et Mame Boye Diao, sont les « nouveaux rebelles » du régime. Leur expérience en matière électorale n’est plus à démontrer. En 2012, 2019 et 2022 ( locales et législatives), ces « hostiles »au pouvoir sont des fins politiques qui peuvent faire bouger les lignes. La tâche sera politiquement moins facile face à l’autre cercle dans lequel on peut retrouver les candidats comme : Rose Wardini, Pr Daouda Ndiaye, Anta Babacar Ngom ou encore Papa Djibril Fall. Ces quatre prétendants au pouvoir qui peuvent aussi être considérés comme des « outsiders », sont à l’épreuve de l’expérience présidentielle. En revanche, le leader des « Serviteurs » a été au rendez-vous des législatives où il s’est retrouvé avec le plus fort reste. N’est-ce pas un mérite ? Le jeune parlementaire a pris ses marques et s’est investi sur le terrain en vue de la massification de son parti. Concernant le Pr Daouda Ndiaye, le mouvement « Actions » aura été rentable pour lui avec ses activités sociales qu’il a constamment menées sur le territoire national. Le chef du département de parasitologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar n’a pas surpris certains observateurs qui étaient au courant de plusieurs de ses actes « politiques ». Mais pourra-t-il faire le poids face à la machine de Benno et les candidats dérivés de Yewwi? La question reste pour le moment, en suspens.
L’élection présidentielle prochaine, sera aussi l’affaire de ces économistes qui comptent mettre en marche, la machine du changement. Serigne Mboup fait partie des surprises de cette dernière liste des candidats. Le maire de Kaolack devra également aller à cette quête périlleuse d’électorat. Que tous les acteurs se le tiennent pour dit: l’élection présidentielle n’est ni les législatives encore moins les locales.
Le représentant résident du PNUD au Cameroun depuis avril 2023, Aliou Mamadou Dia, a aussi du fil à retordre. Même avec un électorat « figé » propre aux Moustarchidines, celui qui a servi de 2019 à 2023 comme Représentant résident du PNUD au Togo où il a assuré aussi les fonctions de coordonnateur résident du « Système des Nations Unies » pendant plus de 2 ans, est attendu pour une campagne électorale dans un contexte politique inédit avec une participation record de candidats.
Mais tous ces 19 candidats veulent succéder à l’actuel président de la République qui a bien son candidat. Il s’agit du Premier ministre Amadou Bâ, ancien ministre des affaires étrangères, ancien ministre des finances, ancien directeur général des impôts et des domaines et qui a été désigné pour la poursuite du plan Sénégal émergent. Amadou Bâ est entouré d’un tourbillon de frustrations de candidats qui ne retiennent qu’un seul mot: Changement. Faut-il s’attendre à des désistements et d’autres tentatives de reconstitution du jeu politique notamment avec le PDS, écarté et très remonté contre le régime ? Comment se comportera l’élection de l’ex-Pastef dans cette configuration effritée ? Vivement le scrutin du 25 février 2024.
Cheikh S. FALL
Quel est le profil des différents candidats retenus ? Il y a un bloc qui d’ailleurs, est favorable à Ousmane Sonko actuellement en détention. Dans ce groupe on peut retenir trois candidats qui ont les coudées franches en se présentant « librement sous l’ombre d’Ousmane Sonko ». Cheikh Tidiane Dieye, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Habib SY, sont tous des candidats adversaires farouches du régime de Macky Sall. La réalité, est que ce trio s’est imprégné du projet d’Ousmane Sonko. Le président du Parti de l’espoir et de la modernité « Yakaaru Rewmi », disait souvent, « qu’il était prêt à renoncer à sa candidature si Ousmane Sonko venait à participer. Est-ce qu’il va maintenir cette posture devant la candidature de Bassirou Diomaye Faye désigné par Sonko? L’interrogation se pose. Mais ce qui reste gravé dans la mémoire des sénégalais sera la double interprétation du soutien « fidèle » à Ousmane Sonko et ce passé appartenant au système ( avec notamment le Pds).
Les cas de Cheikh Tidiane Dieye et Bassirou Diomaye Faye sont aussi à ne pas négliger. Tous membres de Yewwi, ils viennent également renforcer la présence forte de l’opposition. Le breveté de l’ENA qui obtiendra sa maîtrise en Droit en 2004 à l’UCAD a été désigné candidat du Pastef. Bassirou Diomaye est en prison après son interpellation en avril 2023 après un post dans lequel il « critiquait la magistrature ». Quelques mois après l’arrestation de son leader Ousmane Sonko, Bass voit sa détention se prolonger également avec les mêmes charges que le maire de Ziguinchor. L’autre soutien inconditionnel de Sonko: Cheikh Tidiane Dieye. Il est titulaire d'un Doctorat en Etudes du Développement de l'Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève (Suisse). Le leader de Sénégal Binu Bëgg est expert dans le domaine du commerce et des négociations internationales. Cheikh Tidiane Dieye revendique son soutien indéfectible à Ousmane Sonko. Sa dernière sortie où il répondait à Amadou Bâ en est un exemple.
L’autre bloc qui est facilement repéré ; c’est le groupe des dissidents de Benno. En effet, Aly Ngouille Ndiaye, Mahammad Boun Abdallah Dione et Mame Boye Diao, sont les « nouveaux rebelles » du régime. Leur expérience en matière électorale n’est plus à démontrer. En 2012, 2019 et 2022 ( locales et législatives), ces « hostiles »au pouvoir sont des fins politiques qui peuvent faire bouger les lignes. La tâche sera politiquement moins facile face à l’autre cercle dans lequel on peut retrouver les candidats comme : Rose Wardini, Pr Daouda Ndiaye, Anta Babacar Ngom ou encore Papa Djibril Fall. Ces quatre prétendants au pouvoir qui peuvent aussi être considérés comme des « outsiders », sont à l’épreuve de l’expérience présidentielle. En revanche, le leader des « Serviteurs » a été au rendez-vous des législatives où il s’est retrouvé avec le plus fort reste. N’est-ce pas un mérite ? Le jeune parlementaire a pris ses marques et s’est investi sur le terrain en vue de la massification de son parti. Concernant le Pr Daouda Ndiaye, le mouvement « Actions » aura été rentable pour lui avec ses activités sociales qu’il a constamment menées sur le territoire national. Le chef du département de parasitologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar n’a pas surpris certains observateurs qui étaient au courant de plusieurs de ses actes « politiques ». Mais pourra-t-il faire le poids face à la machine de Benno et les candidats dérivés de Yewwi? La question reste pour le moment, en suspens.
L’élection présidentielle prochaine, sera aussi l’affaire de ces économistes qui comptent mettre en marche, la machine du changement. Serigne Mboup fait partie des surprises de cette dernière liste des candidats. Le maire de Kaolack devra également aller à cette quête périlleuse d’électorat. Que tous les acteurs se le tiennent pour dit: l’élection présidentielle n’est ni les législatives encore moins les locales.
Le représentant résident du PNUD au Cameroun depuis avril 2023, Aliou Mamadou Dia, a aussi du fil à retordre. Même avec un électorat « figé » propre aux Moustarchidines, celui qui a servi de 2019 à 2023 comme Représentant résident du PNUD au Togo où il a assuré aussi les fonctions de coordonnateur résident du « Système des Nations Unies » pendant plus de 2 ans, est attendu pour une campagne électorale dans un contexte politique inédit avec une participation record de candidats.
Mais tous ces 19 candidats veulent succéder à l’actuel président de la République qui a bien son candidat. Il s’agit du Premier ministre Amadou Bâ, ancien ministre des affaires étrangères, ancien ministre des finances, ancien directeur général des impôts et des domaines et qui a été désigné pour la poursuite du plan Sénégal émergent. Amadou Bâ est entouré d’un tourbillon de frustrations de candidats qui ne retiennent qu’un seul mot: Changement. Faut-il s’attendre à des désistements et d’autres tentatives de reconstitution du jeu politique notamment avec le PDS, écarté et très remonté contre le régime ? Comment se comportera l’élection de l’ex-Pastef dans cette configuration effritée ? Vivement le scrutin du 25 février 2024.
Cheikh S. FALL
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