J’ai été profondément touché et bouleversé par les larmes de Souleymane Jules Diop, lors du défilé du 4 avril, après avoir pu enfin regagner son pays. La photo parue dans la presse, me restera longtemps en mémoire. SJD est un exemple de loyauté et de fidélité à une cause citoyenne tyranniquement assumée, avec un sens de la République admirable et têtu. Il fut un échantillon unique dans un combat mené de longue date dans la douleur et la privation, loin de son pays, loin de ses proches, dans un exil inacceptable imposé par les menaces qui pesaient sur sa vie. Son émission « Dëg-Dëg » sur Seneweb radio était devenue incontournable. Elle aura beaucoup contribué à fragiliser le régime libéral jusqu’à sa chute. SJD fut constant, intraitable et sans concession. Lui reprocher ses colères, sa rage, ses diatribes, son verbe incendiaire et souvent guerrier, ses dénonciations, ses révélations, ses vérités justes ou relatives, serait injuste pour un homme chez lequel priment l’esprit, l’exigence de liberté. Ce journaliste là a de quoi revendre. Son engagement restera légendaire. Il inspire le respect et par sa culture et par son combat. Son arme fut toujours contre l’injustice et la dictature. Avec Abdou Latif Coulibaly, il composa, dans un cercle fort restreint, un duo redoutable d’opposants de choc tapis dans chaque recoin de la conscience des dirigeants de l’ancien régime. Il y a longtemps, bien longtemps que je voulais écrire et parler à SJD. Mon défunt grand frère, le critique et écrivain Amadou Guèye Ngom me parlait beaucoup de lui et de leurs relations au service de l’éthique et de l’excellence. Amadou était avare en compliments. Il était rude et intransigeant en matière d’écriture et de pensée. Il me disait tout le bien qu’il pensait de Souleymane Jules Diop, esprit brillant, en plus de l’affection profonde qu’il lui portait. Pour ma part, je tairai ici ce qui me lie à SJD, et qu’il ignore, au regard du jeune écolier que je fus à l’école Kassaville de Kaolack dans les années 50-60, et mes cours de vacances au quartier Léona, chez mon maître d’école où me déposait mon père, humble et fier peul analphabète, qui avait acquis son grade de chauffeur des Commandants de cercle de l’époque coloniale et des Gouverneurs de région arrivés avec l’indépendance.
Il est des combats qu’il est difficile de ne pas saluer. Il est des hommes qu’il faut honorer au regard de la grandeur de leur lutte et des souffrances, privations, sacrifices consentis. Souleymane Jules Diop en fait partie, qu’on partage ce constat ou non.
Au matin de l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, alors que commence le décompte de son mandat, Il était juste de saluer un journaliste émérite à la plume sûre, au verbe saillant et sans tremblement. En un mot, nous saluons à travers ce symbole fort, toute la presse sénégalaise pour la place qu’elle occupe sans invitation dans le débat et l’édification démocratique d’une République vertueuse et des hommes politiques désormais effrayés par des sentinelles implacables, quant il s’agit de défendre la cause du peuple, de mettre à nu la médiocrité et l’impunité sans, bien sûr, s’oublier soi-même, quand ce que l’on reproche aux autres est dans sa propre maison.
Mission accomplie, cher compatriote Souleymane Jules Diop !
Amadou Lamine Sall, poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Il est des combats qu’il est difficile de ne pas saluer. Il est des hommes qu’il faut honorer au regard de la grandeur de leur lutte et des souffrances, privations, sacrifices consentis. Souleymane Jules Diop en fait partie, qu’on partage ce constat ou non.
Au matin de l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, alors que commence le décompte de son mandat, Il était juste de saluer un journaliste émérite à la plume sûre, au verbe saillant et sans tremblement. En un mot, nous saluons à travers ce symbole fort, toute la presse sénégalaise pour la place qu’elle occupe sans invitation dans le débat et l’édification démocratique d’une République vertueuse et des hommes politiques désormais effrayés par des sentinelles implacables, quant il s’agit de défendre la cause du peuple, de mettre à nu la médiocrité et l’impunité sans, bien sûr, s’oublier soi-même, quand ce que l’on reproche aux autres est dans sa propre maison.
Mission accomplie, cher compatriote Souleymane Jules Diop !
Amadou Lamine Sall, poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
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