Dans une opération spectaculaire digne des meilleurs thrillers, la Division des investigations criminelles (DIC) a démantelé un réseau de faussaires dont les activités de contrefaçon s’étendaient bien au-delà des frontières sénégalaises. Ce groupe, dirigé localement par Seydina Niang, a été surpris avec un véritable arsenal de fabrication de faux billets. La prise ? Pas moins de 40 000 dollars en fausse monnaie, équivalant à plus de 25,4 millions FCFA. Mais derrière ces billets noirs se cache une organisation aux ramifications internationales, atteignant même la Corée du Sud.
Un réseau d’amateurs au service d’une mafia internationale
L’opération débute avec des renseignements précis sur un groupe de faussaires opérant à Yeumbeul. Les enquêteurs de la DIC découvrent rapidement un réseau encore balbutiant mais soutenu par des figures bien plus expérimentées. À sa tête localement, Seydina Niang, un novice ambitieux qui, selon L’Observateur, s’était vu confier par un dénommé Cheikh, basé en Corée du Sud, le soin de produire et de conditionner des faux billets en dollars américains.
Cheikh, présenté comme le cerveau derrière l’opération, aurait fourni l’équipement nécessaire à travers son frère, un certain Jily, pour permettre au réseau sénégalais de commencer ses activités. Le projet consistait à créer des devises contrefaites destinées à alimenter le marché noir local et, potentiellement, international.
Le piège se referme à Yeumbeul
Le 3 janvier dernier, alors que le réseau planifie un rendez-vous décisif à Yeumbeul, les enquêteurs du Groupe de recherches et d’intervention (GRI), unité spécialisée de la DIC, resserrent l’étau.
Tout commence lorsque Seydina Niang sollicite l’aide de Abdou K. Mbaye, chargé de superviser le conditionnement des billets. Ce dernier contacte un supposé expert en contrefaçon et fixe un rendez-vous à Yeumbeul. Ignorant qu’ils sont sous surveillance étroite, Seydina Niang et ses complices, dont le chauffeur S. Dieng, se rendent sur place. Ils remettent un échantillon de billets noirs à Kh. Diome et F. Guèye, présentés comme des experts capables de valider leur authenticité.
Les “experts”, après une analyse minutieuse, jugent les billets acceptables et donnent leur feu vert pour poursuivre l’opération. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que chaque mouvement, chaque discussion, et chaque transaction sont observés par les policiers en civil du GRI.
L’arrestation spectaculaire : une mafia prise au piège
Au terme de l’opération, la bande quitte Yeumbeul à bord d’une rutilante Jeep Cherokee, convaincue d’avoir franchi une étape décisive dans son plan. Mais leur euphorie sera de courte durée. Les enquêteurs interceptent le véhicule en pleine circulation, mettant un terme définitif à leurs ambitions.
Lors de la fouille, les policiers découvrent un sachet contenant un bloc impressionnant de billets noirs représentant une somme de 40 000 dollars. Immédiatement, les suspects sont placés en garde à vue.
Confronté aux preuves accablantes, Seydina Niang avoue son rôle mais ne tarde pas à livrer des détails compromettants sur ses partenaires. Il pointe du doigt Cheikh, le véritable cerveau de l’opération, et explique que cette mission était un coup d’essai destiné à tester le marché.
Une organisation internationale aux ramifications inquiétantes
L’enquête révèle que cette opération, bien que maladroite dans sa mise en œuvre, était le reflet d’un réseau plus vaste. La Corée du Sud, où réside Cheikh, apparaît comme le centre névralgique de cette mafia internationale. Ce dernier, en coordination avec ses relais locaux, aurait orchestré l’acheminement des outils de contrefaçon et supervisé à distance les premières étapes du projet.
Mais l’arrestation de Seydina Niang et de ses complices marque un coup d’arrêt pour ce réseau, mettant en lumière les limites d’une organisation qui, bien qu’ambitieuse, manquait d’expérience sur le terrain.
Un dossier explosif devant la justice
Les six membres arrêtés ont été présentés au parquet du Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye, où ils font face à des charges lourdes : contrefaçon de signes monétaires, association de malfaiteurs, et tentative de blanchiment d’argent.
Selon L’Observateur, ce démantèlement met en exergue la montée en puissance de réseaux de contrefaçon dans le pays, souvent soutenus par des acteurs internationaux. La vigilance des forces de l’ordre a toutefois permis d’empêcher l’inondation du marché sénégalais par des devises contrefaites, préservant ainsi l’économie nationale d’un désastre potentiel.
Leçons à tirer : entre faux billets et vraies menaces
Si ce coup de filet est une victoire pour la DIC, il souligne également l’ingéniosité croissante des réseaux criminels, même amateurs. Le lien établi entre Yeumbeul et la Corée du Sud révèle que le Sénégal n’est pas à l’abri des mafias internationales qui exploitent des relais locaux pour opérer discrètement.
Le démantèlement de ce réseau, tel que rapporté par L’Observateur, envoie un message fort : face à la montée des nouvelles formes de criminalité, les autorités sénégalaises restent résolument en alerte.
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