On croyait définitivement tournée la page des perturbations dans le système éducatif Sénégalais, mais que non! L’école est en effet perturbée par la grève des inspecteurs de l’enseignement. Le syndicat des Inspecteurs et Inspectrices de l’Enseignement du Sénégal (SIENS) qui est le seul syndicat qui regroupe les membres du corps de contrôle du préscolaire au supérieur est en grève. Syndicat qui représente donc les intérêts des inspecteurs de l’éducation et de la formation qui se présentent dans leur diversité. Deux ministères sont ainsi interpellés, celui du Ministère de l’Education Nationale et celui du Ministère de la Formation Professionnelle, de l’Artisanat et de l’Apprentissage. Ces inspecteurs de l’enseignement ne sont pas contents et le font savoir par un mouvement d’humeur qui dure depuis bientôt trois mois. Selon leur secrétaire général, M. Alcantara SARR, « le malaise des membres des corps de contrôle ne date pas d’aujourd’hui. Le 1er protocole d’accord a été signé en 2009 entre le SIENS et le gouvernement du Sénégal. C’est par le biais de ce protocole que des avancées ont été notées. Notamment avec l’obtention de l’ICEP (Indemnité de Contrôle et d’Encadrement Pédagogique. » Mais en 2014 on a vu réapparaitre quelques perturbations et «là aussi un protocole a été signé avec le gouvernement. » Ce dernier, selon M. SARR, « a la particularité de traiter de problématiques posées par les inspecteurs et de laisser en marge les questions financières qui étaient renvoyées au dépôt des conclusions sur le système de rémunération » En effet, le gouvernement du Sénégal à partir de 20115 aurait fait un effort en direction de la correction des iniquités dans le système indemnitaire et de rémunération des agents de la fonction publique. C’est après avoir attendu « très longtemps l’Etat sur ce registre et qu’aucun acte précis ne soit posé en plus des questions nouvelles qui structurent la nouvelle plateforme revendicative du SIENS déposée sur la table du Gouvernement depuis le 03 Avril 2018 et après observance d'un mois de préavis qui a pris fin le 03 Mai que le SIENS est entré en action. En effet « nous avons tenu plusieurs rencontres, avec des personnalités du HCDS, le médiateur de la République, les organisations de la société civile, telle que la COSYDEP, les membres du Gouvernement, etc. pour prévenir, alerter et partager avec ces derniers nos préoccupations. Cette même démarche été adoptée avec le premier ministre et les ministres concernés, jusqu’au moment où nous avons senti qu’on avait un problème dans ce pays. C’est-à-dire que tant qu’un syndicat n’a pas déposé un préavis de grève, il n’est pas en rapport de force, ses préoccupations ne sont pas prises en compte. C’est en ce moment que nous avons informé l’autorité que notre présence autour de la table était sans objet. » Ainsi après expiration du préavis il a été déclenché une grève qui est son 3e plan d’action. Depuis le début de ce mouvement, aucune réaction sérieuse n’a été notée de la part du Gouvernement. Pour rappel, le Gouvernement a réussi à sauver l’année scolaire en accédant aux revendications du G6, « mais a laissé en rade un pan entier d’acteurs du système qui ne se voit pas dans les solutions proposées parce que nous pensons que la méthodologie devait être beaucoup plus englobante et que les préoccupations des membres des corps de contrôle devaient être pris en charge et mises dans le panier de manière à leur apporter une solution plus durable et définitive » regrette M. SARR. Cependant le SIENS « est pour un protocole partiel, en attendant d’aller vers une conclusion sur le système de rémunération. Nous sommes pour que le gouvernement rencontre le SIENS, pour apporter des réponses » Le SIENS reste donc ouvert « nous ne sommes pas nihilistes, nous ne sommes pas jusqu’au « boutiste », nous savons ce que le pays peut supporter en terme d’engagement et nous sommes ouverts à un échéancier » C’est donc malgré eux que les inspecteurs ont lancé le 3e plan d’action qui a déjà empêché 4228 candidats aux examens professionnels des enseignants, soit 52 % du stock, de passer leurs examens. Grève qui risque de perturber les examens scolaires, la formation des élèves maitres et qui impactera sur la formation diplômante des instituteurs adjoints.
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