néant
L’échec de la CEDEAO aux portes de l’exploit n’est, sans doute, pas une surprise. Combien de premiers responsables d’institutions africaines ont vociféré pour enfin, plier l’échine. Le renoncement de l’Organisation régionale était inscrit dans ses gênes et les circonstances ont conduit à l’exacerbation de cette pathologie.
Naïvement d’aucuns ont applaudi à la lecture du communiqué final de la Session Extraordinaire d’Abidjan. L’espoir était d’autant plus permis que le Président A D Ouattara, Président En Exercice, vécut les affres de la confiscation de la légitimité populaire. Chacun s’attendait à ce qu’il donna plus de sens et de pesanteur au terme Retour à l’Ordre Constitutionnel. La prise en main par la CEDEAO aura dissuadé plus d’un. Internationalement, tous les acteurs s’abritaient derrière les décisions d’Abidjan même la Commission de l’Union Africaine.
Dans les faits, on attendait, pour porter un jugement global sur l’issue, les actes, les résultats tant par rapport aux principes qu’au sort du Mali désormais abîmé par une junte à la conduite hasardeuse. Les résultats sont tombés : la démission du Président légitime, le maintien de la junte aux commandes (selon les propos tenus en Bambara par le Capitaine Sanogo), l’investiture-cirque du Président Traoré, l’occupation des deux tiers du pays.
Au vu de ce fouillis aux antipodes des discours grandiloquents d’Abidjan, la démarche de notre auguste institution aura été un échec retentissant. Cette défaite collective est source de désastre, pour le présent, et d’inquiétudes, pour le futur. Et, ce n’est pas la nième médiation du Président Compaoré qui changera quelque chose aux faits qui sont têtus. Il accrochera, après la rencontre de Ouagadougou, un autre trophée.L’abonnement du Président Compaoré, à ce type d’exercice, ne changera rien. Rappelons-nous le fameux Accord de Ouagadougou relatif à la crise ivoirienne. Il s’est fracassé sur le comportement irréfléchi du Président GBAGBO Laurent et sa clique. Ça rappelle celui des mutins maliens. Donc cette démarche qui sonne le glas de la souveraineté du Mali etsa démocratie se soldera, à coup sûr, par un échec retentissant. Et, ce ne sont pas les Chefs actuels des partis politiques maliens qui inverseront la tendance. Nous les avons observés et vus à l’œuvre. Ils sont allés à Canossa et passés sous les fourches caudines d’un grotesque comité hormis le Président Soumaïla Cissé sorti grandi de cet épisode. Le Président Cissé s’est forgé, en si peu de temps, la stature d’homme d’Etat. Le Président par Intérim investi hier était attendu sur des principes : la condamnation du coup de force, l’appel à l’unité du pays et à sa cohésionincluant, ça tombe sous le sens, le Président démissionnaire légitime lui, le retour aux casernes des Zorro et leur départ sur le front. Rien de tout cela. Au contraire, il leur a dressé des lauriers. A l’évidence, la guerre totale dont il parle est une exigence stratégique pour le devenir du pays.
Les honnêtes citoyens maliens, la majorité silencieuse, les sans grades, les femmes, les jeunes notamment au nord savent déjà, que leur vie a basculé depuis, la funeste mutinerie et pas avant malgré, la récurrence des incursions.
Quel était la radioscopie ante mutinerie qu’on a tendance à occulter : les salaires étaient payés, les femmes allaient au marché, l’année scolaire suivait son cours, nombre de projets étaient en cours d’exécution, les états-majors politiques préparaient les échéances électorales, la constitution n’était pastripatouillée pour un troisième mandat. En somme, les événements au nord inquiétaient, irritaient et poussaient, par leur absurdité une partie des maliens, vers les pentes savonneuses du nationalisme toujours ravageur, glissement contre lequel le Président aura résisté jusqu’au bout.
Le Mali allait fêter les vingt ans de son modèle démocratique incarné par le Président sortant. Un autre Chef d’Etat aurait agi autrement. L’Ex Président Nigérien avait tenté de piétiner la Constitution au motif d’achever de « Grands Projets ». Le Président Touré a sûrement eu des suggestions du genre. On lui a certainement dit que c’est une aubaine pour rester, en déclarant l’Etat de guerre en s’appuyant sur untriple ressort nationaliste, identitaire et sécuritaire. Ce choix aurait fait des ravages et chacun le sait. Les cassandres actuelles lui seraient tombées dessus. L’autre jour le Premier Ministre Français eût une réponse républicaine dans le feu de l’actualité de l’Affaire Merah de Toulouse. Aux journalistes qui lui demandait pourquoi n’ont-ils pas arrêté Mohamed MERAH avant ? Sa réponse cinglante, sous un ton posé, était à son honneur : nous sommes dans un Etat de Droit. On n’arrête pas les personnes comme on veut. C’est en l’occurrence, à l’aune du droit qu’il faut porter un jugement sur les curieux événements du Mali. Sans normes c’est la loi du plus fort. C’est la jungle.
Dans ce cadre, le Président Ivoirien aurait dû avoir à l’esprit sa propre histoire et les conditions de son accession au pouvoir. S’il était resté en tête-à-tête avec ses adversaires il serait ailleurs. Tous les démocrates l’ont soutenu pour le respect des suffrages des ivoiriens. Le Président Touré lui n’a pas fait couler le sang pour accéder ou se maintenir au pouvoir. Il a brigué et obtenu les suffrages des maliens, par deux fois. Les Chefs d’Etat, en souffrance de légitimité, ont piétiné et bafoué le droit. Ils ont ouvert une porte qui se refermera sur eux tôt ou tard. Imaginons que le Président ait refusé de démissionner. Ça aurait été l’impasse. Le droit dont Ouattara et consorts parlaient et parlent est le diktat de la junte. Rien de plus, rien de moins. Dans son discours le Président par Intérim a oublié de dire un mot, exprimer une pensée et effleurer le nom de son prédécesseur. C’est un signe qui ne trompe pas. La cérémonie d’investiture aura été un cirque.
Mais, les honnêtes citoyens maliens ne sont pas dupes. Tétanisés par une mutinerie brutale et absurde, ils commenceront bientôt à évaluer, froidement, dans le secret de leurs foyers, le désastre. Ils savent qu’en dépit de la modicité des moyens, du caractère vaste de leur territoire, de l’agressivité des assaillants et de l’implication des voisins, la guerre était cantonnée au nord. Aujourd’hui elle est aux portes de Mopti. La rébellion dure depuis des mois. Il a fallu quelques jours et la paralysie de l’Etat pour que tout bascule.
Les honorables Chefs d’Etat de la CEDEAO ont donné l’impression d’abdiquer face au néant. Mais, encore une fois, les honnêtes citoyens vont commencer à comparer : un pays nonobstant les difficultés certes fragile et fragilisé mais debout, une résistance sage mais volontaire, un pays à l’abri d’une mutation en nouvel espace d’expérimentation des médiations du Président Compaoré, une population à l’abri de l’arbitraire et des embastillements, une stabilité enviée, un respect des normes, excluant par exemple la libération d’un Chef de Gouvernement et le maintien en prison de ses Ministres libérés hier sans gloire. L’histoire sera de retour et les faits avec.
Irène Coulibaly.
Naïvement d’aucuns ont applaudi à la lecture du communiqué final de la Session Extraordinaire d’Abidjan. L’espoir était d’autant plus permis que le Président A D Ouattara, Président En Exercice, vécut les affres de la confiscation de la légitimité populaire. Chacun s’attendait à ce qu’il donna plus de sens et de pesanteur au terme Retour à l’Ordre Constitutionnel. La prise en main par la CEDEAO aura dissuadé plus d’un. Internationalement, tous les acteurs s’abritaient derrière les décisions d’Abidjan même la Commission de l’Union Africaine.
Dans les faits, on attendait, pour porter un jugement global sur l’issue, les actes, les résultats tant par rapport aux principes qu’au sort du Mali désormais abîmé par une junte à la conduite hasardeuse. Les résultats sont tombés : la démission du Président légitime, le maintien de la junte aux commandes (selon les propos tenus en Bambara par le Capitaine Sanogo), l’investiture-cirque du Président Traoré, l’occupation des deux tiers du pays.
Au vu de ce fouillis aux antipodes des discours grandiloquents d’Abidjan, la démarche de notre auguste institution aura été un échec retentissant. Cette défaite collective est source de désastre, pour le présent, et d’inquiétudes, pour le futur. Et, ce n’est pas la nième médiation du Président Compaoré qui changera quelque chose aux faits qui sont têtus. Il accrochera, après la rencontre de Ouagadougou, un autre trophée.L’abonnement du Président Compaoré, à ce type d’exercice, ne changera rien. Rappelons-nous le fameux Accord de Ouagadougou relatif à la crise ivoirienne. Il s’est fracassé sur le comportement irréfléchi du Président GBAGBO Laurent et sa clique. Ça rappelle celui des mutins maliens. Donc cette démarche qui sonne le glas de la souveraineté du Mali etsa démocratie se soldera, à coup sûr, par un échec retentissant. Et, ce ne sont pas les Chefs actuels des partis politiques maliens qui inverseront la tendance. Nous les avons observés et vus à l’œuvre. Ils sont allés à Canossa et passés sous les fourches caudines d’un grotesque comité hormis le Président Soumaïla Cissé sorti grandi de cet épisode. Le Président Cissé s’est forgé, en si peu de temps, la stature d’homme d’Etat. Le Président par Intérim investi hier était attendu sur des principes : la condamnation du coup de force, l’appel à l’unité du pays et à sa cohésionincluant, ça tombe sous le sens, le Président démissionnaire légitime lui, le retour aux casernes des Zorro et leur départ sur le front. Rien de tout cela. Au contraire, il leur a dressé des lauriers. A l’évidence, la guerre totale dont il parle est une exigence stratégique pour le devenir du pays.
Les honnêtes citoyens maliens, la majorité silencieuse, les sans grades, les femmes, les jeunes notamment au nord savent déjà, que leur vie a basculé depuis, la funeste mutinerie et pas avant malgré, la récurrence des incursions.
Quel était la radioscopie ante mutinerie qu’on a tendance à occulter : les salaires étaient payés, les femmes allaient au marché, l’année scolaire suivait son cours, nombre de projets étaient en cours d’exécution, les états-majors politiques préparaient les échéances électorales, la constitution n’était pastripatouillée pour un troisième mandat. En somme, les événements au nord inquiétaient, irritaient et poussaient, par leur absurdité une partie des maliens, vers les pentes savonneuses du nationalisme toujours ravageur, glissement contre lequel le Président aura résisté jusqu’au bout.
Le Mali allait fêter les vingt ans de son modèle démocratique incarné par le Président sortant. Un autre Chef d’Etat aurait agi autrement. L’Ex Président Nigérien avait tenté de piétiner la Constitution au motif d’achever de « Grands Projets ». Le Président Touré a sûrement eu des suggestions du genre. On lui a certainement dit que c’est une aubaine pour rester, en déclarant l’Etat de guerre en s’appuyant sur untriple ressort nationaliste, identitaire et sécuritaire. Ce choix aurait fait des ravages et chacun le sait. Les cassandres actuelles lui seraient tombées dessus. L’autre jour le Premier Ministre Français eût une réponse républicaine dans le feu de l’actualité de l’Affaire Merah de Toulouse. Aux journalistes qui lui demandait pourquoi n’ont-ils pas arrêté Mohamed MERAH avant ? Sa réponse cinglante, sous un ton posé, était à son honneur : nous sommes dans un Etat de Droit. On n’arrête pas les personnes comme on veut. C’est en l’occurrence, à l’aune du droit qu’il faut porter un jugement sur les curieux événements du Mali. Sans normes c’est la loi du plus fort. C’est la jungle.
Dans ce cadre, le Président Ivoirien aurait dû avoir à l’esprit sa propre histoire et les conditions de son accession au pouvoir. S’il était resté en tête-à-tête avec ses adversaires il serait ailleurs. Tous les démocrates l’ont soutenu pour le respect des suffrages des ivoiriens. Le Président Touré lui n’a pas fait couler le sang pour accéder ou se maintenir au pouvoir. Il a brigué et obtenu les suffrages des maliens, par deux fois. Les Chefs d’Etat, en souffrance de légitimité, ont piétiné et bafoué le droit. Ils ont ouvert une porte qui se refermera sur eux tôt ou tard. Imaginons que le Président ait refusé de démissionner. Ça aurait été l’impasse. Le droit dont Ouattara et consorts parlaient et parlent est le diktat de la junte. Rien de plus, rien de moins. Dans son discours le Président par Intérim a oublié de dire un mot, exprimer une pensée et effleurer le nom de son prédécesseur. C’est un signe qui ne trompe pas. La cérémonie d’investiture aura été un cirque.
Mais, les honnêtes citoyens maliens ne sont pas dupes. Tétanisés par une mutinerie brutale et absurde, ils commenceront bientôt à évaluer, froidement, dans le secret de leurs foyers, le désastre. Ils savent qu’en dépit de la modicité des moyens, du caractère vaste de leur territoire, de l’agressivité des assaillants et de l’implication des voisins, la guerre était cantonnée au nord. Aujourd’hui elle est aux portes de Mopti. La rébellion dure depuis des mois. Il a fallu quelques jours et la paralysie de l’Etat pour que tout bascule.
Les honorables Chefs d’Etat de la CEDEAO ont donné l’impression d’abdiquer face au néant. Mais, encore une fois, les honnêtes citoyens vont commencer à comparer : un pays nonobstant les difficultés certes fragile et fragilisé mais debout, une résistance sage mais volontaire, un pays à l’abri d’une mutation en nouvel espace d’expérimentation des médiations du Président Compaoré, une population à l’abri de l’arbitraire et des embastillements, une stabilité enviée, un respect des normes, excluant par exemple la libération d’un Chef de Gouvernement et le maintien en prison de ses Ministres libérés hier sans gloire. L’histoire sera de retour et les faits avec.
Irène Coulibaly.
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