Les Etats-Unis jugent le moment venu de mettre fin à la guerre à Gaza


Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé mercredi que "le moment" était venu de mettre fin à la guerre à Gaza et appelé Israël à éviter "une plus grande escalade" dans sa riposte attendue à l'attaque de missiles iranienne.

M. Blinken s'exprimait avant de quitter Tel-Aviv pour Ryad, où il poursuit une tournée visant à contenir l'escalade militaire dans la région, un mois après le début de la guerre au Liban entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, la guerre s'est étendue en septembre au Liban, où Israël mène des opérations terrestres dans le sud du pays, appuyées par des frappes aériennes, contre le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien et soutenu lui aussi par l'Iran.

Dans le sud du Liban, de nombreuses familles ont fui Tyr, visée mercredi par des frappes après un appel de l'armée israélienne à évacuer des quartiers de cette ville côtière d'environ 14.500 habitants, qui abrite des sites antiques inscrits par l'Unesco sur sa liste du patrimoine mondial.

"La situation est très mauvaise, nous sommes en train d'évacuer tout le monde", a dit à l'AFP Mortada Mhanna, qui dirige le centre de gestion de crise local.

Au lendemain d'entretiens avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, M. Blinken a jugé le "moment" venu de mettre fin à la guerre à Gaza.

Selon lui, Israël a atteint "la plupart de ses objectifs stratégiques" dans le territoire palestinien, "avec l'idée de s'assurer que le 7 octobre ne peut plus jamais arriver".

Le 7 octobre 2023, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a lancé une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive à Gaza qui a tué au moins 42.792 Palestiniens, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


- Eviter "une plus grande escalade" -

A deux semaines des élections américaines, M. Blinken a aussi estimé "très important qu'Israël réponde d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade", au lendemain d'un nouvel avertissement de l'Iran qui se dit déterminé à riposter en cas d'attaque israélienne.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran a tiré le 1er octobre environ 200 missiles sur son sol en affirmant riposter à l'assassinat des chefs du Hezbollah et du Hamas notamment.

Avant d'arriver à Ryad, où il a été reçu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, M. Blinken a parallèlement appelé Israël à saisir "l'occasion incroyable" de normaliser ses relations avec l'Arabie saoudite, un poids lourd du Moyen-Orient.

M. Blinken doit se rendre jeudi au Qatar, avant des entretiens vendredi à Londres avec des homologues arabes.

Il avait estimé mardi que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas et architecte de l'attaque du 7 octobre, tué par des soldats israéliens à Gaza le 16 octobre, offrait une "occasion importante de ramener les otages chez eux" et "mettre fin à la guerre".

M. Blinken a de nouveau appelé Israël à faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, relevant des "progrès" en la matière qu'il a jugés insuffisants.

Peu après, l'Organisation mondiale de la santé a annoncé reporter la campagne de vaccination contre la polio qui devait débuter dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une nouvelle offensive contre le Hamas.

Elle a invoqué "des bombardements intensifs et ordres de déplacement massif" de la population.

Selon la Défense civile, quatre personnes ont péri dans une frappe israélienne à Gaza-ville.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a aussi annoncé la mort d'un de ses employés palestiniens dans une frappe sur son véhicule à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.


- "Au bord de l'effondrement" -

"Le Liban est au bord de l'effondrement", a pour sa part prévenu à Beyrouth la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, à la veille d'une conférence internationale sur le pays à Paris.

Outre Tyr, l'aviation israélienne a mené mercredi des frappes dans le sud et l'est du pays, selon l'agence de presse libanaise Ani.

L'armée a aussi indiqué poursuivre ses opérations au sol dans le sud du Liban, commencées le 30 septembre une semaine après le début de ses frappes aériennes massives. Elle a annoncé avoir tué ces derniers jours "des dizaines" de combattants et "démantelé des dizaines d'infrastructures et tunnels".

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier de son territoire, et permettre le retour dans le nord d'Israël de 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis un an.

Mardi, Israël avait confirmé avoir tué début octobre, dans une frappe près de Beyrouth, Hachem Safieddine, le successeur pressenti à la tête du Hezbollah de Hassan Nasrallah, lui même tué dans un précédent raid israélien le 27 septembre.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban en un mois, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'ONU a recensé quelque 800.000 déplacés dans le pays, et selon les autorités libanaises, près de 500.000 personnes ont fui en Syrie.

Bien qu'affaibli, le Hezbollah revendique quotidiennement des tirs de roquettes sur Israël et a affirmé avoir visé à nouveau mercredi une base militaire près de Tel-Aviv, dans le centre du pays.
Mercredi 23 Octobre 2024
Dakaractu



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