Le procès de Malick Noël Seck en exergue

La presse quotidienne réserve mercredi ses principaux titres au procès du jeune responsable socialiste Malick Noël Seck, qui a tenu en haleine le palais de Justice la veille et dont le délibéré devrait être connu demain jeudi.

M. Seck, secrétaire général de Convergence socialiste, une structure de jeunes du Parti socialiste (PS, opposition), avait comparu une première fois vendredi devant le juge des flagrants délits pour menace de mort et outrage à magistrat. Le tribunal avait renvoyé le procès à mardi, afin de permettre aux avocats de la défense de prendre connaissance du dossier.

Le prévenu avait adressé au président du Conseil constitutionnel Cheikh Tidiane Diakhaté une lettre dans laquelle il contestait notamment la légitimité de la candidature de Me Wade à la prochaine présidentielle de février 2012. De par la loi, les membres de cette juridiction sont habilités à dire si les candidatures à l’élection présidentielle sont recevables ou pas.

‘’Le palais de Justice de Dakar a refusé du monde hier à l’occasion du procès du leader de Convergence socialiste, Malick Noël Seck, accusé d’outrage à magistrat et menace de mort. A l’issue du procès qui s’est finalement tenu (mardi) après un premier renvoi, le procureur a requis 5ans’’ contre lui, rapporte Thiey-Le Journal.

‘’Malick Noël Seck assume tout’’, souligne L’As, ajoutant que le ministère public a requis contre lui 5 ans ferme. Il pourrait également être privé de ses droits civiques. Selon le journal, le procureur estime que ‘’le comportement du mis en cause est irresponsable et aux antipodes des valeurs républicaines.

Usant d’un jeu de mots, Le Point du Jour titre à sa une : ‘’Trop +seck+ pour Malick’’. ‘’Le juge dira s’il va suivre le réquisitoire du procureur de la République qui a armé sa très lourde main contre le jeune socialiste Malick Noël Seck qui risque de passer la fête de Noël à l’hôtel Zéro étoile (la prison centrale de Dakar)’’, indique le même journal.

‘’Le procureur ne fait pas de cadeau à Noël’’, renchérit Le Populaire, là où le quotidien Siweul note : ‘’Le Bâton pour Malick Noël Seck’’. Il illustre ce titre en affichant à sa une photo du jeune responsable socialiste.

Pour Le Quotidien, le procès de Malick Noël Seck se présente également comme celui de la candidature du président Wade. Du point de vue de la loi, le chef de l’Etat sortant ne devrait pas être autorisé à se présenter pour un troisième mandant à la tête du pays, selon des politiques et des constitutionnalistes.

‘’Malick Noël Seck qui risque cinq ans de prison ferme (…) était le prévenu physique. Mais la grande vedette a été la candidature de Wade à un troisième mandat’’, qui a été ‘’le sujet principal’’ de l’audience, en même temps que le ‘’prétexte et le contexte de toutes les interventions de la défense’’.

La Tribune se sert de ce procès pour parler de ‘’cette +jeunesse malsaine+ de Wade’’, en référence à Barthélémy Dias, un autre jeune leader socialiste, Thiat, rappeur à l’origine avec d’autres du mouvement ‘’Y’en a marre’’ et enfin Malick Noël Seck.

‘’En 1988, rappelle le journal, Abdou Diouf acculé, avait qualifié de +jeunesse malsaine+ Talla Sylla et ses camarades qui lui avaient jeté des pierres à Thiès. En 2011, d’autres +enfants terribles+ se font distinguer dans l’espace politique’’. La Tribune note que ‘’les tenants du pouvoir utilisent le plus souvent le bâton pour décourager ces +irrévérencieux+ qui veulent la chute de Wade’’.

A côté de l’actualité politique, d’autres quotidiens s’intéressent aux sujets économiques, à l’image de Walfadjri annonçant qu’avec l’inondation de la Route nationale 1, l’Etat du Sénégal ‘’a perdu 600 millions sur l’autoroute à péage’’. Pire, selon ce journal, ce ‘’gouffre financier se creuse chaque jour’’.

‘’À cause des nombreux reports du début du péage sur la nouvelle autoroute, suite à l’inondation de la Nationale 1, l’Etat du Sénégal va payer des pénalités quotidiennes de 12 millions de francs CFA au concessionnaire Senac. Ce, pour compenser le manque à gagner dans l’exploitation de l’ouvrage’’, précise le journal.

Selon L’Observateur, ‘’Wade interdit à l’ARMP de fouiller son monument de la renaissance africaine’’. Le président Wade pique une colère noire et l’enquête est stoppée net’’ par l’Agence de régulation des marchés publics, ajoute le journal.

‘’Quelle suite sera donnée à l’enquête entamée par l’ARMP sur le montage financier du Monument de la renaissance africaine ?’’, s’interroge ensuite le journal, avant de poursuivre : ‘’La question se pose au regard des pressions exercées par la présidence suite à la colère de Wade contre la liberté prise par les gendarmes des marchés publics’’.

Pour le reste de l’actualité dont les journaux se sont fait l’écho, les sujets de société sont en exergue. Ainsi, le quotidien Enquête conduit-il ses lecteurs dans ‘’l’enfer du bizutage’’ au sein de l’armée sénégalaise, deux semaines environ après le décès au Mali de l’élève-officier Fatou Seck Gningue.

Cinq élèves officiers de l’Ecole interarmes de Koulikoro (Mali), dont la Sénégalaise Fatou Seck Gningue, en deuxième année de formation, ont trouvé la mort le 3 octobre dernier, lors d’un exercice dans la zone d’entraînement de Tientienbougou, à l’est de Koulikoro.

Une enquête conduite par la suite par la Direction de la sécurité militaire et la Gendarmerie nationale malienne a permis d’établir, selon des informations de presse, ‘’que ces décès sont survenus suite à des sévices corporelles infligées à l’occasion du traditionnel exercice de bahutage (…)’’.

A la une du Soleil, le ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC Moustapha Guirassy estime que le continent africain ‘’doit se battre pour démocratiser l’Internet’’, alors qu’une table ronde ministérielle s’ouvre le même jour à Dakar, dans le cadre de la 42e réunion de l’ICANN, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet.

‘’Cette manifestation a pour objectifs, entre autres, de mettre à niveau les ministres et régulateurs du continent sur les enjeux de l’ICANN et de définir un agenda qui sera porté par le Sénégal et la Commission Infrastructures de l’Union africaine’’, explique Le Soleil.

Le Pays au Quotidien ouvre sur les habitudes alimentaires des Sénégalais et évoque en particulier le ‘’Forokhe Thiaya’’ (viande cuite vendue dans des poussettes), met ‘’très en vogue’’ à travers marchés, gares routières et même au centre-ville dakarois, rappelle ce journal.

‘’Anne Marie Javoueh se dé-voile’’, titre Sud Quotidien en ouvrant sur l’exclusion d’une élève voilée de cet établissement privé catholique dakarois, en dépit d’une ‘’sévère mise au point’’ faite récemment sur la question par le ministère de tutelle.

Des exclusions similaires avaient été évoquées il y a quelques semaines au sein du collège Hyacinthe Thiandoum, poussant le ministre de l’Enseignement élémentaire, du Préscolaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales à rappeler que de telles décisions ne sont pas conformes aux principes des établissements catholiques.

En lutte, le quotidien sportif Stades annonce des ‘’retrouvailles entre Balla Gaye 2 et Lac de Guiers 2, après des propos du premier laissant penser à une ‘‘brouille’’ entre les deux lutteurs connus pour leurs proximité au sein des arènes sénégalaises.

‘’Balla Gaye N°2 et Lac de Guiers N° 2 pourraient se retrouver comme aux bonnes vieilles heures de leur entente fraternelle’’, écrit Walf Sports, cité notamment Thierno Guèye, ‘’l’homme de confiance de Balla Gaye 2’’ dont les récentes déclarations ont ‘’créé un tollé et une panique dans les différents états-majors de ces deux lutteurs.

( APS )