Va-t-il si mal que ça, au Sénégal ? Affirmatif. Doublement affirmatif. Ce mal-être, aujourd’hui profondément enraciné en nous, est la résultante des tares que traine jadis notre société. Il ne s’agit pas ici du fléchissement de nos forces spirituelles, elles sont encore intactes, mais plutôt de l’effondrement de certaines valeurs cardinales, base axiologique de notre communauté. Oui, notre histoire contemporaine, dans ses manifestations plurielles, est aujourd'hui très affectée par des comportements bizarres, malsains qui semblent justifier sournoisement une méchanceté délibérée, bien calculée. Il suffit de pénétrer au fond des choses, pour découvrir les causes qui sont à l’origine, la source première, la racine du dérèglement actuel de nos us et coutumes à travers des polémiques stériles permanentes qui renvoient notre société à une véritable "Arène du mal".
Un malheur ne vient jamais seul
Partons de ce que nous savons déjà que "Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans les conditions directement données et hérités du passé". Pour peu que l'on réfléchisse sur cette évocation de Karl Marx (L'idéologie allemande), nous trouvons le mal-être sénégalais effectivement bien ancré dans son système social. Tel que nous le constatons, il y a dans la désignation des maux qui gangrènent notre société une sorte d’égarement de notre intelligence collective qui se traduit par des conflits dans nos foyers où il est clairement observé, à quelque exception près, la présence d’intérêts concurrents lesquels ont occasionné l’érosion des notions sensibles telles l’équité, l’égalité, la justice. Lorsque l’on se penche véritablement sur cette question, on découvre un profond malaise dans nos familles où la hiérarchie est totalement bouleversée. Le plus terrible, le mot doit être souligné, à la cruauté, est la guerre fratricide dans les familles polygames où la distribution des rôles est très contestée, parce que souvent faussée par des époux faibles qui ont perdu le contrôle de leur progéniture. Et pire, quand ces chefs de famille deviennent distants de leur "awa" (première épouse) au profit de leur jeune "niareel" (seconde épouse). Cette marginalité est le lot d’une majorité de femmes. Un autre phénomène à prendre en compte c'est le manque de considération du droit d'ainesse. Dans certaines familles, il faut être dans la lignée des richissimes pour avoir de l'autorité. Ce phénomène récurrent a dénaturé non seulement les relations entre membres d'une même famille, mais transforme le home familial en bataillon, moins convivial ni riant ni attrayant pour les enfants qui, au moindre geste, s'affranchissent de la tutelle familiale. Ils ont parce du mal, trop de mal, à se situer à leurs parents. Ce phénomène dominant est reproduit entre des amis d´une même génération où la jalousie, l’animosité font leur loi. Tels sont ici draftés quelques symptômes et clichés de la société sénégalaise suspendue – au niveau des faits – entre la "dé-construction" des foyers et la dislocation de ses cellules organiques, celles-ci prises en nausée par un grand spasme qui les oblige à agir avec perfidie, et au plus en commettant des excès sur tout. Ne faudrait-il pas justement chercher dans ce mouvement de régression coupable toute la négation, tout la mal-être qui pollue aujourd’hui notre existence. Politiquement.
Entre fièvre médiatique et ivresse démocratique
Cette crise qui s’est abattue donc sur le terrain social n’a pas épargné le champ politique où elle a fortement laissé ses empreintes sur le champ médiatique, particulièrement dans les émissions politiques dominicales, en vogue aujourd'hui, Il est tentant de citer des émissions dans l'air du temps : "Le Grand Jury" et "Remue-ménage" de la Rfm, "Objection" et "Perspectives" de Sudfm, "Opinion" de la Rts, "Franc parler" de la Dtv, "Décryptage", " Pile ou Face" de la 2Stv. Dans ces émissions attractives animées par des journalistes chevronnés, les acquis sont considérables, tant il est repérable l’équilibre et l'impartialité dans la présentation. Mais quel jugement d'ensemble peut-on porter globalement sur le temps de parole accordée aux hommes politiques, de la majorité tout comme de l'opposition ? Sans mettre les pieds dans le plat, nous relevons, au-delà de quelques réactions de qualité, une expertise politique certes, mais on déplore désagréablement dans certains débats politiques, c’est un fait, la discorde, les phrases assassines, les contrevérités lesquelles s´imposent comme des coups de crachats au visage de l'adversaire. Nous n’allons pas entrer dans ce gouffre parce que la politisation des émissions a toujours existé. Seulement, là où le bât blesse parfois, c'est quand cette hostilité voilée a des relents de prophétie (vedettariat?) malheureusement toujours connectes a de virulentes diatribes envers les gouvernants. Peut-on reprocher à un architecte pour qui, le travail commis n'est pas encore achevé, ne lui restant que les murs, le toit et l’aménagement intérieur, d'avoir failli a sa mission ? Il ya, ne l'oublions pas, dans toute entreprise une étape et un but. Au-delà de cette vaine querelle politicienne, il faut que les apologistes bavards comprennent que la démocratie est une procédure politique qui peut, un jour, leur permettre d'accéder au pouvoir. Que leur arriverait-il ?
La maladie du pouvoir : la "salissure"
Ce phénomène traumatisant de débats stériles polluants a semé une angoisse montante chez les sénégalais. L´étonnant n'est pas dans les critiques sévères entre politiciens, mais dans les rumeurs, les suspicions, les préjugés ou accusations malveillantes, parfois même exagérées à en être insupportables. Le retour sur un enregistrement sonore d´une conversation politique, sans autorisation, nous montre a quel notre société entretient une méchanceté intelligente. La recrudescence de ces révélations et l'étalage d'affaires intimes violant la vie privée d'honnêtes concitoyens ou de personnalités politiques dissimulent des initiatives malsaines derrière l'alibi du journalisme d'enquête. Faute lourdement impardonnable d'autres révélations fracassantes que tel homme politique avait eu très jeune un enfant hors mariage. Cela devrait nous inspirer pitié, humainement parlant. C’est dans sa propre souffrance que l'on peut sentir un homme souffrant le martyre et le calvaire. Non que le sénégalais d’aujourd’hui est plus mauvais qu’avant. Peut-être qu’il est meilleur, mais il dispose des moyens incomparables plus effroyables pour propager le Mal. Il ne faut pas s’étonner de cette lecture fataliste qui nous conduit aujourd'hui dans une "Arène du mal" ou la démocratie est prise dans son envers. Ce monstrueux enfantillage auquel nous assistons inéluctablement est l’œuvre d'adultes qui ont "mal grandi" dans cette société-la, la notre, qui peine a toujours distinguer le bien et le mal. C´est là, toute la difficulté qu’éprouvent les acteurs politiques qui ne comprendront jamais que la liberté humaine est le meilleur gage d’une organisation sociale saine. C’est dire que notre responsabilité individuelle et collective est lourdement engagée dans cette régression sociale.
Il y a dans la synthèse de ce mal-être des sénégalais "une relation entre cause et effet qui, selon Bernard Fonlon n’est pas simplement une suite dans le temps, une séquence d’antécédent et de conséquent, mais ce qui fait d’une chose ce qu’elle est, autrement dit, de l’effet dont dépend entièrement la cause pour son existence",. Ressaisissons-nous et retrouvons les éléments de relance de notre morale personnelle et collective qui se traduit en wolof par "horma, kersa, wax lo xam, wax lu la woor, wax dëgg". (En français : repolissons le langage). Il y va de notre salut.
Un malheur ne vient jamais seul
Partons de ce que nous savons déjà que "Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans les conditions directement données et hérités du passé". Pour peu que l'on réfléchisse sur cette évocation de Karl Marx (L'idéologie allemande), nous trouvons le mal-être sénégalais effectivement bien ancré dans son système social. Tel que nous le constatons, il y a dans la désignation des maux qui gangrènent notre société une sorte d’égarement de notre intelligence collective qui se traduit par des conflits dans nos foyers où il est clairement observé, à quelque exception près, la présence d’intérêts concurrents lesquels ont occasionné l’érosion des notions sensibles telles l’équité, l’égalité, la justice. Lorsque l’on se penche véritablement sur cette question, on découvre un profond malaise dans nos familles où la hiérarchie est totalement bouleversée. Le plus terrible, le mot doit être souligné, à la cruauté, est la guerre fratricide dans les familles polygames où la distribution des rôles est très contestée, parce que souvent faussée par des époux faibles qui ont perdu le contrôle de leur progéniture. Et pire, quand ces chefs de famille deviennent distants de leur "awa" (première épouse) au profit de leur jeune "niareel" (seconde épouse). Cette marginalité est le lot d’une majorité de femmes. Un autre phénomène à prendre en compte c'est le manque de considération du droit d'ainesse. Dans certaines familles, il faut être dans la lignée des richissimes pour avoir de l'autorité. Ce phénomène récurrent a dénaturé non seulement les relations entre membres d'une même famille, mais transforme le home familial en bataillon, moins convivial ni riant ni attrayant pour les enfants qui, au moindre geste, s'affranchissent de la tutelle familiale. Ils ont parce du mal, trop de mal, à se situer à leurs parents. Ce phénomène dominant est reproduit entre des amis d´une même génération où la jalousie, l’animosité font leur loi. Tels sont ici draftés quelques symptômes et clichés de la société sénégalaise suspendue – au niveau des faits – entre la "dé-construction" des foyers et la dislocation de ses cellules organiques, celles-ci prises en nausée par un grand spasme qui les oblige à agir avec perfidie, et au plus en commettant des excès sur tout. Ne faudrait-il pas justement chercher dans ce mouvement de régression coupable toute la négation, tout la mal-être qui pollue aujourd’hui notre existence. Politiquement.
Entre fièvre médiatique et ivresse démocratique
Cette crise qui s’est abattue donc sur le terrain social n’a pas épargné le champ politique où elle a fortement laissé ses empreintes sur le champ médiatique, particulièrement dans les émissions politiques dominicales, en vogue aujourd'hui, Il est tentant de citer des émissions dans l'air du temps : "Le Grand Jury" et "Remue-ménage" de la Rfm, "Objection" et "Perspectives" de Sudfm, "Opinion" de la Rts, "Franc parler" de la Dtv, "Décryptage", " Pile ou Face" de la 2Stv. Dans ces émissions attractives animées par des journalistes chevronnés, les acquis sont considérables, tant il est repérable l’équilibre et l'impartialité dans la présentation. Mais quel jugement d'ensemble peut-on porter globalement sur le temps de parole accordée aux hommes politiques, de la majorité tout comme de l'opposition ? Sans mettre les pieds dans le plat, nous relevons, au-delà de quelques réactions de qualité, une expertise politique certes, mais on déplore désagréablement dans certains débats politiques, c’est un fait, la discorde, les phrases assassines, les contrevérités lesquelles s´imposent comme des coups de crachats au visage de l'adversaire. Nous n’allons pas entrer dans ce gouffre parce que la politisation des émissions a toujours existé. Seulement, là où le bât blesse parfois, c'est quand cette hostilité voilée a des relents de prophétie (vedettariat?) malheureusement toujours connectes a de virulentes diatribes envers les gouvernants. Peut-on reprocher à un architecte pour qui, le travail commis n'est pas encore achevé, ne lui restant que les murs, le toit et l’aménagement intérieur, d'avoir failli a sa mission ? Il ya, ne l'oublions pas, dans toute entreprise une étape et un but. Au-delà de cette vaine querelle politicienne, il faut que les apologistes bavards comprennent que la démocratie est une procédure politique qui peut, un jour, leur permettre d'accéder au pouvoir. Que leur arriverait-il ?
La maladie du pouvoir : la "salissure"
Ce phénomène traumatisant de débats stériles polluants a semé une angoisse montante chez les sénégalais. L´étonnant n'est pas dans les critiques sévères entre politiciens, mais dans les rumeurs, les suspicions, les préjugés ou accusations malveillantes, parfois même exagérées à en être insupportables. Le retour sur un enregistrement sonore d´une conversation politique, sans autorisation, nous montre a quel notre société entretient une méchanceté intelligente. La recrudescence de ces révélations et l'étalage d'affaires intimes violant la vie privée d'honnêtes concitoyens ou de personnalités politiques dissimulent des initiatives malsaines derrière l'alibi du journalisme d'enquête. Faute lourdement impardonnable d'autres révélations fracassantes que tel homme politique avait eu très jeune un enfant hors mariage. Cela devrait nous inspirer pitié, humainement parlant. C’est dans sa propre souffrance que l'on peut sentir un homme souffrant le martyre et le calvaire. Non que le sénégalais d’aujourd’hui est plus mauvais qu’avant. Peut-être qu’il est meilleur, mais il dispose des moyens incomparables plus effroyables pour propager le Mal. Il ne faut pas s’étonner de cette lecture fataliste qui nous conduit aujourd'hui dans une "Arène du mal" ou la démocratie est prise dans son envers. Ce monstrueux enfantillage auquel nous assistons inéluctablement est l’œuvre d'adultes qui ont "mal grandi" dans cette société-la, la notre, qui peine a toujours distinguer le bien et le mal. C´est là, toute la difficulté qu’éprouvent les acteurs politiques qui ne comprendront jamais que la liberté humaine est le meilleur gage d’une organisation sociale saine. C’est dire que notre responsabilité individuelle et collective est lourdement engagée dans cette régression sociale.
Il y a dans la synthèse de ce mal-être des sénégalais "une relation entre cause et effet qui, selon Bernard Fonlon n’est pas simplement une suite dans le temps, une séquence d’antécédent et de conséquent, mais ce qui fait d’une chose ce qu’elle est, autrement dit, de l’effet dont dépend entièrement la cause pour son existence",. Ressaisissons-nous et retrouvons les éléments de relance de notre morale personnelle et collective qui se traduit en wolof par "horma, kersa, wax lo xam, wax lu la woor, wax dëgg". (En français : repolissons le langage). Il y va de notre salut.
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