La démission d’Alexis Tsipras n’est pas une surprise. Pour des raisons politiques, mais aussi économiques, cette décision était attendue.
Tsipras a minimisé les risques
Sur le plan politique, Alexis Tspiras a extrêmement bien joué, même s’il était contraint de prendre cette décision. C’est un fin tacticien, car il a choisi le bon moment pour démissionner. Il devait trouver une nouvelle majorité et a profité du soutien du peuple grec pour arriver à ses fins.
En démissionnant, l’ex-Premier ministre grec a minimisé les risques, car non seulement l’opposition n’a pas de programme fondamentalement alternatif à proposer, mais en plus, elle est en pleine reconstruction.
De plus, l ’aile gauche de Syriza qui le rejette – car il ne représente plus l’homme du "non" – et qui souhaite reprendre le flambeau du mouvement "anti-mémorandum", aura bien du mal à convaincre le peuple grec qu’avec elle, les temps seront moins durs.
Il a doublé tout le monde
Alexis Tsipras prend donc de la vitesse et parvient à doubler tout le monde. Il a de fortes chances d’être à la tête d’un gouvernement de coalition, le 20 septembre prochain.
À travers cette stratégie, Alexis Tspiras sert ses propres intérêts, mais envoie aussi un message de soumission à l’Europe.
Finalement, les prochaines élections permettront de trouver des solutions contre la crise, mais ne résoudront pas le problème grec, structurel et plus global.
Un "ethnocide économique"
Sur le plan économique, cette décision va permettre à Alexis Tsipras d’appliquer les mesures contre lesquelles le peuple grec avait voté.
Ainsi, il va devenir la courroie de transmission à l’application du programme européen. D’ailleurs, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker affirmait :
"Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens"
En agissant ainsi, Alexis Tsipras lui donne raison.
Sur le fond, tout ceci ne va rien changer. Le gouvernement va simplement pouvoir appliquer le programme du troisième mémorandum, qui, comme les deux précédents, va "assassiner" le peuple grec. On pourrait d’ailleurs parler d’un "ethnocide économique".
Philipe Seguin disait : "La droite et la gauche sont deux détaillants qui ont le même grossiste, l'Europe". C’est exactement le cas ici.
Le peuple grec est fatigué
En démissionnant, Alexis Tsipras va devenir un représentant de cet establishment politique grec, qui depuis une quarantaine d’années gère le pays de manière inconsidérée.
S’il a toujours le soutien de son peuple, c’est parce que ce dernier, fatigué et anesthésié, se résout à accepter son programme, même s’il ne le considère pas comme viable.
Il ne faut pas oublier que le quotidien des Grecs a été bouleversé et qu’ils se retrouvent aujourd’hui face à deux contraintes.
La première, c’est celle de la vie quotidienne, devenue compliquée. Que ce soit pour retirer de l’argent ou pour faire tourner leurs commerces, ils sont soumis à des limitations drastiques et cantonnés à faire des heures de queue. Ils essayent de survivre comme ils le peuvent.
La deuxième, c’est celles des élections, qui n’ont rien résolu jusqu’à présent. Comme le programme d’Alexis Tspiras n’a pas été appliqué et qu’ils n’ont pas d’autres solutions à proposer, ils s’en remettent aux mains de l’Europe.
Les problèmes de la Grèce ne seront pas résolus
Finalement, en démissionnant, Alexis Tsipras renforce son pouvoir. Il va trouver une majorité qui va lui permettre d’être réélu et d’appliquer son programme.
Comme en 2010 et 2012, la Grèce recevra ensuite des aides pour rembourser ses dettes et l’on n’entendra – provisoirement – plus parler du pays, jusqu’à ce que l’on se rende compte que les questions centrales de la dette et du modèle de développement économique de la Grèce n’ont pas été résolues.
Nouvelobs
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