Charismatique et parfois imprévisible, Pierre Mamboundou, figure politique gabonaise, était l'adversaire historique de l'ancien chef d'Etat Omar Bongo et incarnait encore aujourd'hui une opposition pure et dure même s'il s'était rapproché du président gabonais Ali Bongo.
Dans un pays où de nombreux opposants ont, à un moment ou un autre, rallié le pouvoir pour accéder à des postes ministériels ou honorifiques, Pierre Mamboundou, décédé samedi à 65 ans et trois fois arrivé deuxième de la présidentielle, laissera derrière lui une image d'opposant n'ayant jamais succombé à la tentation.
De haute taille, il portait toujours au moins un élément rouge sur lui (la couleur de son parti pour "carton rouge" au pouvoir) et le rouge était la couleur de l'UPG, parti qu'il a fondé à la date symbolique du 14 juillet 1989.
Très éloquent pendant sa jeunesse, Mamboundou, dont les réactions souvent imprévisibles ont surpris plus d'un collaborateur ou collègue, savait aussi jouer de l'humour, comme en témoigne une plaisanterie en novembre 2010 à son retour de France où il était parti se soigner alors que circulaient des rumeurs sur sa mort: "Jésus est mort, il est ressuscité le troisième jour, mais attendez, moi j'ai battu Jésus, parce que je suis mort plusieurs fois et je suis ressuscité plusieurs fois".
Né le 6 novembre 1946 à Mouila (sud du pays), Pierre Mamboundou est d'ethnie Punu -- la deuxième du pays derrière la majorité relative des Fangs -- au sein de laquelle le slogan TSF (Tout sauf les Fangs) est relativement populaire.
Ingénieur en télécommunication après des études en France, il rentre au Gabon en 1978, il fréquente les milieux d'opposition et est accusé par le régime d'un complot contre le président Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967.
Exilé au Sénégal, il est condamné à dix ans de prison par contumace mais revient au pays en 1993, sans avoir à faire sa peine mais sans pouvoir participer à la première présidentielle multipartiste du pays. Il n'en ratera plus aucune par la suite.
Elu député et maire de Ndendé (sud), il devient le leader de l'opposition radicale et est le candidat d'union de plusieurs partis regroupés au sein d'un Haut-Conseil de la résistance (HCR) en 1998.
Il est crédité officiellement de 16,5% des suffrages contre 66,8% au président Bongo, réélu dès le premier tour malgré la contestation du scrutin.
En 2005, il est à nouveau le candidat de l'opposition. Il remporte officiellement moins de 15% des voix mais il revendique la victoire, assurant que le scrutin est truqué et qu'il a remporté la majorité absolue.
En 2006, le siège de son parti est attaqué par l'armée et il se réfugie à l'ambassade d'Afrique du sud. S'il en ressort par la suite, il gardera toujours une certaine paranoïa, criant souvent à des complots plus ou moins crédibles.
En 2009, après le décès d'Omar Bongo, il se présente contre son fils Ali Bongo Ondimba. Initialement classé troisième derrière Ali Bongo et André Mba Obame, il est ensuite classé deuxième après l'officialisation des résultats, là aussi contestés par toute l'opposition.
En 2010, il avait connu quelques problèmes de santé quittant le Gabon pour se soigner en France pendant plusieurs mois.
Il s'était alors rapproché d'Ali Bongo évoquant la possibilité de faire entrer des membres de l'UPG au gouvernement tout en posant des conditions importantes: "On ne viendra pas pour faire de la figuration" disait-il.
Tout en menant ces négociations, il était très impliqué dans le "combat" de l'opposition pour le report des législatives de 2011 à 2012 afin d'introduire la biométrie dans le processus électoral et éviter la fraude.
Lors de ses dernières interventions, il avait comme lors de toute sa carrière insisté sur la pauvreté des Gabonais et sur la nécessité d'améliorer leur sort.
( aFP )
Dans un pays où de nombreux opposants ont, à un moment ou un autre, rallié le pouvoir pour accéder à des postes ministériels ou honorifiques, Pierre Mamboundou, décédé samedi à 65 ans et trois fois arrivé deuxième de la présidentielle, laissera derrière lui une image d'opposant n'ayant jamais succombé à la tentation.
De haute taille, il portait toujours au moins un élément rouge sur lui (la couleur de son parti pour "carton rouge" au pouvoir) et le rouge était la couleur de l'UPG, parti qu'il a fondé à la date symbolique du 14 juillet 1989.
Très éloquent pendant sa jeunesse, Mamboundou, dont les réactions souvent imprévisibles ont surpris plus d'un collaborateur ou collègue, savait aussi jouer de l'humour, comme en témoigne une plaisanterie en novembre 2010 à son retour de France où il était parti se soigner alors que circulaient des rumeurs sur sa mort: "Jésus est mort, il est ressuscité le troisième jour, mais attendez, moi j'ai battu Jésus, parce que je suis mort plusieurs fois et je suis ressuscité plusieurs fois".
Né le 6 novembre 1946 à Mouila (sud du pays), Pierre Mamboundou est d'ethnie Punu -- la deuxième du pays derrière la majorité relative des Fangs -- au sein de laquelle le slogan TSF (Tout sauf les Fangs) est relativement populaire.
Ingénieur en télécommunication après des études en France, il rentre au Gabon en 1978, il fréquente les milieux d'opposition et est accusé par le régime d'un complot contre le président Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967.
Exilé au Sénégal, il est condamné à dix ans de prison par contumace mais revient au pays en 1993, sans avoir à faire sa peine mais sans pouvoir participer à la première présidentielle multipartiste du pays. Il n'en ratera plus aucune par la suite.
Elu député et maire de Ndendé (sud), il devient le leader de l'opposition radicale et est le candidat d'union de plusieurs partis regroupés au sein d'un Haut-Conseil de la résistance (HCR) en 1998.
Il est crédité officiellement de 16,5% des suffrages contre 66,8% au président Bongo, réélu dès le premier tour malgré la contestation du scrutin.
En 2005, il est à nouveau le candidat de l'opposition. Il remporte officiellement moins de 15% des voix mais il revendique la victoire, assurant que le scrutin est truqué et qu'il a remporté la majorité absolue.
En 2006, le siège de son parti est attaqué par l'armée et il se réfugie à l'ambassade d'Afrique du sud. S'il en ressort par la suite, il gardera toujours une certaine paranoïa, criant souvent à des complots plus ou moins crédibles.
En 2009, après le décès d'Omar Bongo, il se présente contre son fils Ali Bongo Ondimba. Initialement classé troisième derrière Ali Bongo et André Mba Obame, il est ensuite classé deuxième après l'officialisation des résultats, là aussi contestés par toute l'opposition.
En 2010, il avait connu quelques problèmes de santé quittant le Gabon pour se soigner en France pendant plusieurs mois.
Il s'était alors rapproché d'Ali Bongo évoquant la possibilité de faire entrer des membres de l'UPG au gouvernement tout en posant des conditions importantes: "On ne viendra pas pour faire de la figuration" disait-il.
Tout en menant ces négociations, il était très impliqué dans le "combat" de l'opposition pour le report des législatives de 2011 à 2012 afin d'introduire la biométrie dans le processus électoral et éviter la fraude.
Lors de ses dernières interventions, il avait comme lors de toute sa carrière insisté sur la pauvreté des Gabonais et sur la nécessité d'améliorer leur sort.
( aFP )
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