«Chat échaudé craint l’eau froide ». Ce proverbe, vieil de plusieurs siècles, sied parfaitement à l’état d’esprit des filles Soninké
de France de nos jours. Victimes de mariages par intérêt, ces filles nées dans l’immigration versent de plus en plus dans la paranoïa. Aujourd’hui, « sans-papier » rime avec opportuniste, fourbe, vicieux, etc. Toutes ces épithètes sont valables selon elles
pour définir un « sans papier » qui souhaite trouver sa future femme en France.
Hier, dans nos villages d’origine, les parents et les jeunes filles demandaient aux prétendants s’ils étaient VF (Venant de France
) ou VE (venant des États-Unis) pour donner une suite favorable à leurs demandes de mariage. Les résidents du village, travailleurs, corrects, responsables avec « une gueule de gendre idéal » n’avaient aucune chance devant un émigré. Des mariages noués au
fil des années se défaisaient dès que les émigrés affichaient un intérêt pour ces filles. C’est dire que « l’intérêt » conditionnait déjà les mariages dans notre communauté. Toutefois, certaines familles ne cédaient jamais aux sirènes des espèces sonnantes
et trébuchantes des prétendants émigrés. Ces familles tenaient à des valeurs séculaires, essences même du « Soninkaxu » à savoir le respect de la parole donnée, des liens du sang, l’amitié, la dignité qui les empêchaient de se rabaisser en optant pour l’argent
au détriment des valeurs humaines…Dans ces familles, les filles étaient données en mariage à un proche parent pauvre, à un voisin débrouillard, aux fils des amis, à tout homme ayant fait montre d’un certain sérieux au quotidien… Malgré cette propension à privilégier
l’intérêt matériel dans la communauté, certaines familles sont restées en marge de ces comportements indignes d’un soninké. Elles donnaient leurs filles en mariage sans s’intéresser aux biens matériels du prétendant. Tout ce qu’elles demandaient au prétendant
c’est de nourrir, blanchir et loger la fille. Nombreux sont les parents ne réclamaient rien en guise de dot. Ils exigeaient juste une somme symbolique, de la cola et du sel.
On comprend aisément que la dignité a toujours été une valeur fondamentale dans notre communauté. Quand on l’a, rien ne peut nous
ébranler. Les richesses du monde ne peuvent nous corrompre. Seulement, dans cette vie, il y a des hommes qui croient en eux et d’autres qui aiment les privilèges. Les uns ont des convictions, les autres ont des calculatrices dans leurs cerveaux. Les premiers
prônent la dignité en toute circonstance tandis que les seconds vendent leur honneur dès l’instant qu’ils flairent le bon coup (papier, argent, appartement…). Ces derniers sont ceux qui n’hésitent pas une seconde à profiter d’une situation pour « se réaliser
». En France, depuis les années 2000, des énergumènes jettent le discrédit sur tous les hommes nés au bled. Par leurs comportements opportunistes, ils ont instauré un climat de méfiance envers les jeunes hommes nés au pays. Ils adoptent mille et une techniques
de dissimulation pour convaincre de leur bonne foi. Ils se marient en grande pompe. Leurs épouses dépensent des fortunes pour leurs noces. Mais, dès qu’ils obtiennent le fameux sésame (titre de séjour) de la préfecture, ils versent dans l’arrogance et font
tout pour dégouter les femmes et les beaux-parents. Souvent, ils n’hésitent pas à cracher à la figure de ces femmes quelques paroles salaces : « Je t’ai marié pour les papiers », « Je vais prendre une seconde épouse au pays », j’en passe. Dès fois, ces derniers
sont aidés par de proches parents pour accomplir leur sale besogne. Des tantes et des oncles mettaient une pression énorme sur leurs frères et sœurs vivant en Occident pour les pousser à marier leurs filles à de proches parents afin qu’ils émigrent en Europe
ou régularisent leur situation de « sans-papier ». Beaucoup de filles furent victimes de ses mariages arrangés. Sans honte, beaucoup de jeunes hommes se mariaient pour avoir une carte de séjour de 10 ans. Souvent, ils avaient même le toupet de promettre de
secondes noces à leurs ex- copines du pays. Depuis quelques années, leurs proies sont devenues des femmes « divorcées », les mères célibataires vivant seules. Être logée, nourrie, blanchie par une femme ne les dérange guère. Dès qu’ils flairent le bon coup,
leurs langues deviennent mielleuses et accrocheuses. Ces charmeurs de serpent ne reculent devant rien pour réussir leur coup. « La fin justifie les moyens » est leur devise. Quelques cas sont restés gravés dans les mémoires. Dans chaque grande famille soninké,
on peut trouver aisément une fille victime de ces opportunistes. Les filles de la tranche d’âge 40-30 ans sont les plus touchées par ce phénomène. Trahies, elles deviennent de farouches opposantes aux unions avec des hommes « sans-papiers ». Elles ont fini
par convaincre leurs cadettes qu’un sans papier n’est jamais de bon parti. Ainsi, s’est installée une psychose générale dans la communauté ! Parents et filles se méfient de tout « sans-papier ».
Aujourd’hui, tous les « sans-papiers » sont logés à la même enseigne. Quand on est sans papier, on n’a pas droit de cité. On est
toujours pris comme un opportuniste voire un vicieux avant tout. Les qualités humaines sont rarement prises en compte. Dès lors que le jeune homme est présenté comme un « sans-papier », son CV prend le chemin de la poubelle. Pour en avoir le cœur net, il suffit
de présenter un jeune homme à une cousine ou une amie. L’euphorie s’estompe dès qu’on fait part de la condition de « sans-papier » de cet homme… Ce dernier a beau avoir un travail, un logement, bon nombre de filles délivrent une fin de non-recevoir sans étudier
le « dossier ». Elles oublient que derrière chaque sans papier, il y a une histoire. Être sans papier n’empêche pas d’être un homme de principes, un homme de convictions. A tire personnel, je connais beaucoup de jeunes qui sont venus en France grâce à leurs
propres moyens. Beaucoup avaient un métier et refusaient l’oisiveté à tout point de vue. Ils étaient mécaniciens, tôliers, menuisiers, maçons, peintres, commerçants, etc. Une fois en occident, ils remuent ciel et terre pour tirer leurs épingles du jeu sans
attendre une quelconque main tendue. D’ailleurs, nombreux ont réussi eux-mêmes à régulariser leurs situations par le biais du travail.
Malheureusement, les filles prennent rarement le temps d’étudier ces hommes « sans papier » afin de déceler leurs éventuelles qualités
humaines. Elles sont les premiers à dire que l’amour n’a ni d’âge, ni couleur. Auraient-elles oubliées qu’il n’a pas de nationalité non plus ? Souvent, ce sont les copines qui les dissuadent de donner une chance à ces hommes en les présentant comme des « salopards
» qui ne sont motivés que par les intérêts. Ironie du sort, ces mêmes copines, « harcelées par une horloge biologique » n’hésitent pas une seconde à convoler en noces avec un « sans-papier ». N’est-ce pas une autre forme d’opportunisme ? On snobe les « sans-papiers
» quand on est jeune mais on leur fait les yeux doux dès l’instant que l’on vieillit ou que l’on trébuche « Soninkément parlant » (mère d’enfant illégitime).
Ce qu’il faut dire sans ambages, c’est que plusieurs filles manquent de logique. Inutile de dire que nos parents furent tous dans
la grande majorité des sans-papiers dans ce pays. Durant l’immigration de travail (dans les années 1960-1970), beaucoup gardaient jalousement leur nationalité d’origine et dissuadaient leurs proches de prendre une carte de séjour et un certificat de nationalité
française. Il faut noter également que les Français allaient dans les chambres pour proposer les papiers à nos parents qui les refusaient très souvent. Si beaucoup de ces filles se glorifient d’être « françaises » aujourd’hui, elles doivent remercier amplement
Valérie Giscard d’Estaing. Sans cette loi de 1976 (décret du 29 Avril 1976), bon nombre de ces filles seraient nées dans nos villages d’origine. D’ailleurs, il faut préciser ici que beaucoup de jeunes « sans- papiers », snobés de nos jours par ces filles,
sont issus de parents immigrés. Leurs pères, pour la plupart, n’ont pas jugé nécessaire de prendre la nationalité française à l’époque.
Aussi, n’est-il pas intéressant de souligner que nos aïeux dissuader les hommes soninké d’amener leurs femmes en terre d’immigration
? Beaucoup de nos parents étaient farouchement opposés aux regroupements familiaux. En effet, certaines femmes changeaient complètement de visage quand elles rejoignaient leurs maris en Europe. Elles faisaient subir mille et une humiliations aux hommes. Plusieurs
de nos pères et oncles ont été tout bonnement chassés de leurs domiciles par leurs femmes soutenues par des assistances sociales. La guerre des allocations familiales a fait des ravages dans plusieurs familles soninké. Ces aides sociales ont causé beaucoup
de divorces dans notre communauté. Forts de ces expériences, les hommes avaient la peur au ventre. Au pays, quiconque voulait amener sa femme en Occident recevait des mises en garde. Nos grands-parents s’opposaient catégoriquement à cette migration des femmes
pour plusieurs raisons. Pourtant, nos pères ont pris leur courage à deux mains et ont fait confiance aux femmes. Malgré les nombreuses mises en garde, les mauvaises expériences des uns et des autres, nos oncles et frères refusent de mettre les femmes dans
le même lot et continuent de les faire venir en terre d’immigration. Imaginons si nos pères avaient adopté une pensée unique en considérant toute femme comme une opportuniste qui changera de fusil d’épaule dès l’instant qu’elle aura découvert « Gari du noro
», « Barbéssi », la « Cournofou »… Beaucoup de ces filles qui snobent les sans-papiers de nos jours ne seraient pas nées en terre de Marianne. Elles seraient uniquement « sénégalaises, maliennes, mauritaniennes, gambiennes ». Donc, il faut savoir raison garder.
En toute circonstance, il faut se couvrir d’un manteau de clairvoyance. Nous devons abandonner les préjugés et se faire confiance mutuellement. La preuve, beaucoup d’hommes « sans-papiers » se sont mariés en France et n’ont jamais causé de tort à une femme.
Tout est question d’éducation et de mentalité. D’ailleurs, il faut noter que beaucoup de jeunes « sans-papiers » refusent tout mariage avec les filles nées en France de peur d’être « catalogués » opportunistes ou de vivre avec une épée de Damoclès. Bon nombre
de filles tiennent en otage les hommes « sans- papiers » et les font chanter dans leur foyer conjugal. N’oublions pas aussi celles qui profitent de la générosité des « sans-papiers » en leur soutirant beaucoup d’argent pour finir par les laisser sur le carreau.
Aussi, il faut noter que beaucoup de jeunes Soninké sont en situation régulière en France. Malgré la campagne de diabolisation
des filles de France par certains parents (insoumission, manque d’éducation, vices…), ces jeunes hommes les marient sans condition. Beaucoup de jeunes hommes ont bravé mille et une interdictions familiales pour se marier en France. Pourtant, de l’autre côté,
beaucoup de parents soninké de France encouragent leurs garçons nés en France d’aller prendre épouse au pays. Donc, il est temps de taire les différences. Il faut accorder plus d’importance à l’humain et non à sa condition de « situation régulière » ou « irrégulière
». Comme on le dit dans certaines cultures africaines : « On peut cohabiter avec le serpent dans le même trou à condition de respecter sa nature, sa quiétude et de ne pas lui imposer son rythme de vie… ».
Samba Fodé KOITA dit Eyo
Soninkara.com
de France de nos jours. Victimes de mariages par intérêt, ces filles nées dans l’immigration versent de plus en plus dans la paranoïa. Aujourd’hui, « sans-papier » rime avec opportuniste, fourbe, vicieux, etc. Toutes ces épithètes sont valables selon elles
pour définir un « sans papier » qui souhaite trouver sa future femme en France.
Hier, dans nos villages d’origine, les parents et les jeunes filles demandaient aux prétendants s’ils étaient VF (Venant de France
) ou VE (venant des États-Unis) pour donner une suite favorable à leurs demandes de mariage. Les résidents du village, travailleurs, corrects, responsables avec « une gueule de gendre idéal » n’avaient aucune chance devant un émigré. Des mariages noués au
fil des années se défaisaient dès que les émigrés affichaient un intérêt pour ces filles. C’est dire que « l’intérêt » conditionnait déjà les mariages dans notre communauté. Toutefois, certaines familles ne cédaient jamais aux sirènes des espèces sonnantes
et trébuchantes des prétendants émigrés. Ces familles tenaient à des valeurs séculaires, essences même du « Soninkaxu » à savoir le respect de la parole donnée, des liens du sang, l’amitié, la dignité qui les empêchaient de se rabaisser en optant pour l’argent
au détriment des valeurs humaines…Dans ces familles, les filles étaient données en mariage à un proche parent pauvre, à un voisin débrouillard, aux fils des amis, à tout homme ayant fait montre d’un certain sérieux au quotidien… Malgré cette propension à privilégier
l’intérêt matériel dans la communauté, certaines familles sont restées en marge de ces comportements indignes d’un soninké. Elles donnaient leurs filles en mariage sans s’intéresser aux biens matériels du prétendant. Tout ce qu’elles demandaient au prétendant
c’est de nourrir, blanchir et loger la fille. Nombreux sont les parents ne réclamaient rien en guise de dot. Ils exigeaient juste une somme symbolique, de la cola et du sel.
On comprend aisément que la dignité a toujours été une valeur fondamentale dans notre communauté. Quand on l’a, rien ne peut nous
ébranler. Les richesses du monde ne peuvent nous corrompre. Seulement, dans cette vie, il y a des hommes qui croient en eux et d’autres qui aiment les privilèges. Les uns ont des convictions, les autres ont des calculatrices dans leurs cerveaux. Les premiers
prônent la dignité en toute circonstance tandis que les seconds vendent leur honneur dès l’instant qu’ils flairent le bon coup (papier, argent, appartement…). Ces derniers sont ceux qui n’hésitent pas une seconde à profiter d’une situation pour « se réaliser
». En France, depuis les années 2000, des énergumènes jettent le discrédit sur tous les hommes nés au bled. Par leurs comportements opportunistes, ils ont instauré un climat de méfiance envers les jeunes hommes nés au pays. Ils adoptent mille et une techniques
de dissimulation pour convaincre de leur bonne foi. Ils se marient en grande pompe. Leurs épouses dépensent des fortunes pour leurs noces. Mais, dès qu’ils obtiennent le fameux sésame (titre de séjour) de la préfecture, ils versent dans l’arrogance et font
tout pour dégouter les femmes et les beaux-parents. Souvent, ils n’hésitent pas à cracher à la figure de ces femmes quelques paroles salaces : « Je t’ai marié pour les papiers », « Je vais prendre une seconde épouse au pays », j’en passe. Dès fois, ces derniers
sont aidés par de proches parents pour accomplir leur sale besogne. Des tantes et des oncles mettaient une pression énorme sur leurs frères et sœurs vivant en Occident pour les pousser à marier leurs filles à de proches parents afin qu’ils émigrent en Europe
ou régularisent leur situation de « sans-papier ». Beaucoup de filles furent victimes de ses mariages arrangés. Sans honte, beaucoup de jeunes hommes se mariaient pour avoir une carte de séjour de 10 ans. Souvent, ils avaient même le toupet de promettre de
secondes noces à leurs ex- copines du pays. Depuis quelques années, leurs proies sont devenues des femmes « divorcées », les mères célibataires vivant seules. Être logée, nourrie, blanchie par une femme ne les dérange guère. Dès qu’ils flairent le bon coup,
leurs langues deviennent mielleuses et accrocheuses. Ces charmeurs de serpent ne reculent devant rien pour réussir leur coup. « La fin justifie les moyens » est leur devise. Quelques cas sont restés gravés dans les mémoires. Dans chaque grande famille soninké,
on peut trouver aisément une fille victime de ces opportunistes. Les filles de la tranche d’âge 40-30 ans sont les plus touchées par ce phénomène. Trahies, elles deviennent de farouches opposantes aux unions avec des hommes « sans-papiers ». Elles ont fini
par convaincre leurs cadettes qu’un sans papier n’est jamais de bon parti. Ainsi, s’est installée une psychose générale dans la communauté ! Parents et filles se méfient de tout « sans-papier ».
Aujourd’hui, tous les « sans-papiers » sont logés à la même enseigne. Quand on est sans papier, on n’a pas droit de cité. On est
toujours pris comme un opportuniste voire un vicieux avant tout. Les qualités humaines sont rarement prises en compte. Dès lors que le jeune homme est présenté comme un « sans-papier », son CV prend le chemin de la poubelle. Pour en avoir le cœur net, il suffit
de présenter un jeune homme à une cousine ou une amie. L’euphorie s’estompe dès qu’on fait part de la condition de « sans-papier » de cet homme… Ce dernier a beau avoir un travail, un logement, bon nombre de filles délivrent une fin de non-recevoir sans étudier
le « dossier ». Elles oublient que derrière chaque sans papier, il y a une histoire. Être sans papier n’empêche pas d’être un homme de principes, un homme de convictions. A tire personnel, je connais beaucoup de jeunes qui sont venus en France grâce à leurs
propres moyens. Beaucoup avaient un métier et refusaient l’oisiveté à tout point de vue. Ils étaient mécaniciens, tôliers, menuisiers, maçons, peintres, commerçants, etc. Une fois en occident, ils remuent ciel et terre pour tirer leurs épingles du jeu sans
attendre une quelconque main tendue. D’ailleurs, nombreux ont réussi eux-mêmes à régulariser leurs situations par le biais du travail.
Malheureusement, les filles prennent rarement le temps d’étudier ces hommes « sans papier » afin de déceler leurs éventuelles qualités
humaines. Elles sont les premiers à dire que l’amour n’a ni d’âge, ni couleur. Auraient-elles oubliées qu’il n’a pas de nationalité non plus ? Souvent, ce sont les copines qui les dissuadent de donner une chance à ces hommes en les présentant comme des « salopards
» qui ne sont motivés que par les intérêts. Ironie du sort, ces mêmes copines, « harcelées par une horloge biologique » n’hésitent pas une seconde à convoler en noces avec un « sans-papier ». N’est-ce pas une autre forme d’opportunisme ? On snobe les « sans-papiers
» quand on est jeune mais on leur fait les yeux doux dès l’instant que l’on vieillit ou que l’on trébuche « Soninkément parlant » (mère d’enfant illégitime).
Ce qu’il faut dire sans ambages, c’est que plusieurs filles manquent de logique. Inutile de dire que nos parents furent tous dans
la grande majorité des sans-papiers dans ce pays. Durant l’immigration de travail (dans les années 1960-1970), beaucoup gardaient jalousement leur nationalité d’origine et dissuadaient leurs proches de prendre une carte de séjour et un certificat de nationalité
française. Il faut noter également que les Français allaient dans les chambres pour proposer les papiers à nos parents qui les refusaient très souvent. Si beaucoup de ces filles se glorifient d’être « françaises » aujourd’hui, elles doivent remercier amplement
Valérie Giscard d’Estaing. Sans cette loi de 1976 (décret du 29 Avril 1976), bon nombre de ces filles seraient nées dans nos villages d’origine. D’ailleurs, il faut préciser ici que beaucoup de jeunes « sans- papiers », snobés de nos jours par ces filles,
sont issus de parents immigrés. Leurs pères, pour la plupart, n’ont pas jugé nécessaire de prendre la nationalité française à l’époque.
Aussi, n’est-il pas intéressant de souligner que nos aïeux dissuader les hommes soninké d’amener leurs femmes en terre d’immigration
? Beaucoup de nos parents étaient farouchement opposés aux regroupements familiaux. En effet, certaines femmes changeaient complètement de visage quand elles rejoignaient leurs maris en Europe. Elles faisaient subir mille et une humiliations aux hommes. Plusieurs
de nos pères et oncles ont été tout bonnement chassés de leurs domiciles par leurs femmes soutenues par des assistances sociales. La guerre des allocations familiales a fait des ravages dans plusieurs familles soninké. Ces aides sociales ont causé beaucoup
de divorces dans notre communauté. Forts de ces expériences, les hommes avaient la peur au ventre. Au pays, quiconque voulait amener sa femme en Occident recevait des mises en garde. Nos grands-parents s’opposaient catégoriquement à cette migration des femmes
pour plusieurs raisons. Pourtant, nos pères ont pris leur courage à deux mains et ont fait confiance aux femmes. Malgré les nombreuses mises en garde, les mauvaises expériences des uns et des autres, nos oncles et frères refusent de mettre les femmes dans
le même lot et continuent de les faire venir en terre d’immigration. Imaginons si nos pères avaient adopté une pensée unique en considérant toute femme comme une opportuniste qui changera de fusil d’épaule dès l’instant qu’elle aura découvert « Gari du noro
», « Barbéssi », la « Cournofou »… Beaucoup de ces filles qui snobent les sans-papiers de nos jours ne seraient pas nées en terre de Marianne. Elles seraient uniquement « sénégalaises, maliennes, mauritaniennes, gambiennes ». Donc, il faut savoir raison garder.
En toute circonstance, il faut se couvrir d’un manteau de clairvoyance. Nous devons abandonner les préjugés et se faire confiance mutuellement. La preuve, beaucoup d’hommes « sans-papiers » se sont mariés en France et n’ont jamais causé de tort à une femme.
Tout est question d’éducation et de mentalité. D’ailleurs, il faut noter que beaucoup de jeunes « sans-papiers » refusent tout mariage avec les filles nées en France de peur d’être « catalogués » opportunistes ou de vivre avec une épée de Damoclès. Bon nombre
de filles tiennent en otage les hommes « sans- papiers » et les font chanter dans leur foyer conjugal. N’oublions pas aussi celles qui profitent de la générosité des « sans-papiers » en leur soutirant beaucoup d’argent pour finir par les laisser sur le carreau.
Aussi, il faut noter que beaucoup de jeunes Soninké sont en situation régulière en France. Malgré la campagne de diabolisation
des filles de France par certains parents (insoumission, manque d’éducation, vices…), ces jeunes hommes les marient sans condition. Beaucoup de jeunes hommes ont bravé mille et une interdictions familiales pour se marier en France. Pourtant, de l’autre côté,
beaucoup de parents soninké de France encouragent leurs garçons nés en France d’aller prendre épouse au pays. Donc, il est temps de taire les différences. Il faut accorder plus d’importance à l’humain et non à sa condition de « situation régulière » ou « irrégulière
». Comme on le dit dans certaines cultures africaines : « On peut cohabiter avec le serpent dans le même trou à condition de respecter sa nature, sa quiétude et de ne pas lui imposer son rythme de vie… ».
Samba Fodé KOITA dit Eyo
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