Contribution : 58,27%, plus qu’un grand score, un grand moment de démocratie !


 L’élection présidentielle aura dévoilé au monde entier toute la maturité démocratique du peuple et des institutions sénégalais. Au-delà des chiffres et du processus de comptage des votes, il faut relever l’ambiance et l’état d’esprit dans lesquels se sont déroulées ces joutes électorales. Patience, fraternité, respect et dignité auront été les maitres-mots des 4. 426. 244 électeurs dont 58,27% ont fait le choix net et clair du candidat Macky SALL, laissant ainsi loin derrière les autres candidats.
 
Les résultats sont la preuve d’une confiance qu’il convient d’honorer. Cependant, l’abyssal écart révélé pour des résultats et un processus électoral qui ne souffre d’aucune défaillance, laisse légitiment espérer qu’aucun foyer de tensions ne viendra nuire à notre stabilité nationale.  Notre force émane de cette stabilité et il faut la  consolider à tout prix. Faudrait-il le rappeler, cette stabilité, expression de notre capacité à dépasser les différences religieuses et ethniques, expression de notre sens de la « térrangua » permet de compter notre nation parmi les grandes démocraties, et doit-nous garantir un leadership dans la politique internationale. Elle est la force de notre démocratie. Dans une Afrique en perpétuelle instabilité politique avec ses effets pervers en termes de conflits, notre légendaire stabilité était et demeure notre pétrole et notre gaz. A cet effet, il faut saluer l’héritage des Présidents Senghor et Diouf.
Pour des élections dont la régularité du processus global est unanimement saluée par les observateurs nationaux et internationaux, et qui se sont déroulées sans aucune contestation au niveau des bureaux de vote, aucune contestation au niveau des commissions départementales et au niveau de la commission nationale de recensement, la proclamation des résultats à titre provisoire ne devrait pas être entachée de vices imaginaires, « putatifs » et comportemental propre au mauvais perdant. En effet, la fiabilité de nos instruments électoraux, de notre système administratif et la conscience professionnelle de notre administration ne souffre d’aucune équivoque. De même que notre presse qui est le « chien de garde » de notre démocratie.
A cet effet, je saisis l’occasion pour dénoncer ceux qui, en ces jours d’expression de la démocratie, s’en sont pris à un pilier de toute démocratie, à savoir la presse.  Avec toute la force qui s’impose, je déplore l’attitude de certains responsables politiques qui ont attaqué verbalement des journalistes et des organes de presse. Quand on s’attaque à la presse, on porte atteinte à la démocratie. Depuis 2000, voire avant, le rôle des journalistes dans l’évolution de la démocratie sénégalaise est incontestable et sans commune mesure. En effet, l’effectivité et la justiciabilité des dispositions de l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples (C.A.D.H.P.), relative au droit à l’information et à la liberté d’expression, ne doivent souffrir d’aucune entrave et d’aucune restriction en dehors de celles légalement prévues.
Dans deux arrêts très célèbres : GOODWIN et RESSIOT, la Cour européenne des droits de l’Homme (C.E.D.H.) y affirme que la liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et les garanties à accorder à la presse revêtent une importance particulière (voir, entre autres, Worm c. Autriche du 29 août 1997, Fressoz et Roire c. France rendu par la G. C.). De même que la protection des sources journalistiques qui est l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse. L’absence d’une telle protection pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général. En conséquence, elle pourrait être moins à même de jouer son rôle indispensable de « chien de garde » de la démocratie, et son aptitude à fournir des informations précises et fiables pourrait s’en trouver amoindrie (voir Goodwin c. Royaume-Uni du 27 mars 1996, Roemen et Schmit c. Luxembourg ; Tillack c. Belgique).
En effet, la presse joue un rôle essentiel dans une société démocratique ; si elle ne doit pas franchir certaines limites, tenant notamment à la protection de la réputation et aux droits d’autrui ainsi qu’à la nécessité d’empêcher la divulgation d’information confidentielle, il lui incombe néanmoins de communiquer, dans le respect de ses devoirs et de ses responsabilités, des informations et idées sur toutes les questions d’intérêt général (voir De Haes et Gijsels c. Belgique, du 24 février 1997…). En l’espèce, c’est ce dont il était question lors des dépouillements et la communication des tendances émanant des résultats des différents bureaux de vote.
En s’attaquant à la presse de la sorte, M. Ousmane SONKO a confondu publication et proclamation. Il convient également de préciser qu’au Sénégal, comme dans toutes les démocraties, les tendances ont toujours existées. Toutefois, la démarche zébrée de foucades, la tortuosité ou la géométrie variable ne devraient pas être identifiées parmi les instruments à la disposition de celles et ceux qui concourent la magistrature suprême, de surcroît, lorsque la probité et le sens des valeurs constituent le cheval de Troie de certains d’entre eux.
Chaque sénégalaise et sénégalais est dépositaire de la garantie de la bonne réputation de notre pays au niveau sous régional, régional et international. Comme nos aïeul.e.s, l’attractivité et le rayonnement du Sénégal nous incombe, sa vitalité repose sur nos épaules comme un impératif patriotique érigé en mode de vie intrinsèque en chacune et en chacun de nous. Dès lors, rien ne peut justifier certains propos outranciers venant des acteurs centraux et périphériques, à l’endroit de la presse et de nos institutions républicaines, religieuses et culturelles.
Quand on rejette d’un revers de main, des résultats qui ne souffrent d’aucune contestation en amont et en aval du processus électoral fonctionnel, quand on refuse d’utiliser les voies de droit régulièrement et légalement établies à cet effet pour former un recours en contestation, le « jeu » n’est plus à la régulière. J’ose espérer qu’il ne s’agit pas d’une montée en surface ou d’une régurgitation de vieilles haines viscérales, primaires et irrationnelles nées d’un égoïsme qui exprime un  ôte-toi de là que je mis mette.
Quand on gagne largement dans 12 régions, voire 13 (avec la diaspora) sur les 14 (15) régions que compte le Sénégal ; quand on adresse à l’opposition un coup KO sans appel dans les 40 départements sur les 45 que compte le Sénégal, victoire ne peut être plus nette, plus belle et plus noble parce que garante de stabilité. Dans cette même veine, le sens de la démocratie qui exprime la volonté de la majorité, et l’exigence de protection et de prise en compte de la minorité,  nous impose d’adresser nos sincères félicitations à toute l’opposition. Aussi, au nom du corps social homogène et indivisible que constitue la République, convient-il de préciser que la situation de 1. 600.000 électeurs ayant choisi l’opposition doit être prise en compte : c’est un gage de stabilité.
A ce niveau, la personne de Son Excellence, le Président Macky SALL, offre toutes les garanties d’égalité, de non-discrimination. Le premier mandat était celui de l’inclusion sociale, celui de la lutte contre les inégalités et à la pauvreté grâce à l’efficacité des plans d’urgence mis en place. Au titre du P.S.E. 1, il était également, le mandat des grandes réalisations structurantes et innovantes piliers de développement.
Le second mandat sera non seulement celui de l’industrialisation, celui des infrastructures (encore et toujours), celui de l’extraction des ressources naturelles pour le bien de chaque sénégalais, celui de l’emploi, celui de la justice sociale qu’exprime la méritocratie, celui de la gouvernance qui décline la force de nos institutions, celui de l’inclusion de toutes les forces vives, celui de la lutte contre les solutions alternatives idéalistes et dangereux pour l’unité nationale sénégalaise et africaine, en somme, le mandat de tous les horizons possibles.
Par ailleurs, cette belle victoire du Président Macky SALL acquise grâce à une endurance ayant permis de défier le temps et l’espace avec 80 000 km parcourus, grâce à la constance d’un travail de terrain, grâce à un ancrage et un maillage électoral symptomatique du génie de l’Homme stratège, est plein d’enseignement pédagogique. En effet, force est de le constater, les réseaux sociaux ne peuvent hélas tout faire. Gare à celui qui confie son destin présidentielle uniquement aux réseaux sociaux. Le terrain a pleines de vertus, il est non seulement un support existentiel et essentiel, mais aussi, il nous permet d’avoir une lecture objective de nos activité concrètes, c’est là où l’on trouve les vrais gens : les vrais électeurs non virtuels.
 
Vive la République
Dr. Ibrahima DIA
Porte-parole du candidat (Majorité présidentielle France).
Secrétaire à la stratégie, A.P.R. France
Mardi 12 Mars 2019




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