CONFLIT FONCIER A OUAKAM : Le maire convoqué à la DSCOS


CONFLIT FONCIER A OUAKAM : Le maire convoqué à la DSCOS
Le maire de la commune de Ouakam, Samba Bathily Diallo, qui avait fait l’objet d’une plainte concernant une cession illégale de terres, était cet après-midi, convoqué à la Direction de la surveillance et du contrôle de l'occupation du sol auprès de laquelle il avait déjà déféré à deux reprises,  le lundi 10 et le vendredi 14 août dernier.
 
Si la liste de Schindler a permis de sauver de nombreuses vies, celle du maire Bathily a permis à beaucoup d’individus de disposer de terrains. Durant cette orgie foncière à Ouakam entre 2002 et 2009, beaucoup de personnes se sont retrouvées dans une liste d’attributaires dont l’authenticité  été remise en cause dans le rapport public général 2010 de la Cour des comptes.  Sa nièce Gansiry Lo, ayant travaillé comme technicienne de surface pour lui durant son magistère, est attributaire du lot 7 du titre foncier 30173 D/G et du lot 16 du 4417 D/G. Ces terres ont été cédées par une commission ad hoc chargée de l’attribution des parcelles issues du lotissement du titre foncier 30173 D/G de la commune d’arrondissement de Ouakam, nous révélait le journal Enquête.
 
 Projet d’un complexe immobilier
 
Le TF 30173 D/G de 13 ha 400 devait faire l’objet d’un complexe immobilier et d’un centre commercial. A l’échec de ce projet, le Conseil municipal a autorisé le lotissement. Une décision irrégulière, selon le rapport de la Cour des comptes car, ‘’le bail en date du 12 janvier 2000 faisait obligation au preneur d’édifier sur la parcelle louée, dans un délai maximum de trente-six (36) mois, un complexe immobilier et un centre commercial conformes au règlement d’urbanisme du secteur. Les clauses du contrat de bail interdisaient de changer la destination de la parcelle louée’’, précise le rapport.
 
Samba Bathily a-t-il voulu utiliser toutes ces personnes sur la liste, dont certaines n’ont même pas de filiation, comme prête-nom, pour ses propres activités ?

 La bande d’Aouzou
 
Quant à la seconde affaire, elle concerne le lot 16 du TF 44-17 D/G dit de la bande d’Aouzou. Avec un bail régularisé le 30 avril 2014, un état de droit réel et une autorisation de céder, le couple Lo n’est pas au bout de ses surprises. En allant déposer un nouvel état de droit réel pour 2015 (37 500 F Cfa l’année), afin de ne pas cumuler les redevances, ils ont découvert que le terrain a été  muté au nom de Badara Guèye. Sur l’acte de vente, le nom de l’un des deux témoins est le frère de Mouhamed Fallou Guèye cité comme témoin dans le procès pour enrichissement illicite contre Tahibou Ndiaye. Joint au téléphone, il a déclaré ne rien avoir à dire sur cette affaire.
 
En tout cas, dans une missive en date du 25 mars 2013, Fallou Guèye rappelle le maire à ses obligations d’un protocole d’accord établi le 19 mars 2013. Il s’agissait d’établir rapidement les actes de vente des quatre lots 9, 10, et 27,  en plus du 16. Mais il s’est avéré que la co-signature d’Aliou Ndiaye sur l’acte de vente du lot 16, par procuration de Gansiry Lo, a été totalement réfutée par cette dernière. Gansiry Lo affirme que sa signature sur l’acte de vente a été contrefaite et le terrain cédé à 15 millions de FCfa à son insu.
 
Confondu  par cet écheveau inextricable devant les agents de la Dscos, le maire a eu beaucoup de mal à justifier toutes ces incohérences. Selon notre source, il a déclaré avoir acquis le lot 7 du 30173 D/G et le lot 16 du TF 4417 D/G en 2009 auprès de Gansiry Lo devant notaire...sans remise de fonds. Soit ! Mais pourquoi, après avoir trouvé un client, faire intervenir cette même Gansiry Lo pour qu’elle signe l’acte de vente afin de vendre le terrain à Badara Guèye ? En attendant que la Dscos fasse la lumière sur ces affaires, l’arrêt immédiat des travaux sur les terrains incriminés a été ordonné.
 
Les intéressés aphones
 
Malgré nos tentatives d’entrer en contact avec le maire Samba Bathily Diallo et les messages qu’on lui a envoyés, sa réaction se fait attendre. Sa femme Aminata Guèye avait promis hier de ‘‘rappeler dans les cinq minutes suivantes’’, après s’être enquise de l’objet de notre coup de fil. A l’heure convenue, son téléphone sonnait dans le vide. Seul Mouhamed Fallou Guèye a daigné répondre, mais pour ne rien dire : ‘‘Je ne peux pas me prononcer sur cette affaire’’, a-t-il déclaré. Nos colonnes leur restent ouvertes.
Enquete
Lundi 24 Août 2015
Dakar actu




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