"Neddo ko bandum" dixit Baba Maal, à l’occasion de la célébration du 30ème anniversaire de Dandé Lenol au grand théâtre, énorme monument infrastructurel et symbole d’une avancée de notre pays dans un cadre parfait de concorde et de stabilité nationales.
"Neddo ko bandum" est l’apologie et la révélation d’un militantisme actif d’un ethnicisme sans vergogne ni scrupule. L’on murmure à haute voix que le régime politique en place fait dans la promotion à outrance des Halpularen (ethnie à laquelle j’appartiens) et si un porte voix de la trame de Baba Maal le chante à la face du monde, il devient plus qu’inquiétant, car, on a encore en souvenance qu’ailleurs, dans un passé récent, des guerres tribales et ethniques avaient mis à sac les fondamentaux de l’architecture nationale. Les exemples du Rwanda, du Burundi ou même de la Côte d’Ivoire sont encore très frais dans nos esprits.
Non, Baba Maal vous n’êtes pas dans votre rôle !
En vous regardant jouer maladroitement aujourd’hui, Dande lenol (la voix du peuple), nous remarquons à suffisance que vous n’avez plus le bon tempo, tant vous avez toujours incarné la cohésion, vous avez été la référence et le ciment, vous montriez la voie salutaire d’une ethnie multiséculaire. En disant tout net que vous êtes du côté du Président actuel, en filigrane que vous êtes marron et en donnant presque une consigne de vote pour les apéristes pour les prochaines joutes électorales, vous trahissez doublement l’histoire.
En effet, c’est une grande première qu’un artiste de votre rang, fait fi de toute considération de paix sociale ou de stabilité nationale, en s’adossant honteusement aux petites querelles liées à des questions de suprématie ou d’hégémonie d’un groupe sur d’autres au risque de déréguler le cours pacifique de l’évolution de notre pays, connu pour son ancrage dans les valeurs de la Nation. Il est des cliques qui peuvent véritablement se permettre de faire figures d’objets de marketing culturel en se livrant au plus offrant et au gré de l’harmattan ou de la mousson. Pas vous, normalement, compte tenu de votre rang, de votre niveau et de votre standing dans le dispositif culturel Pulaar du continent africain.
Vous trahissez certainement l’histoire en reproduisant une même pratique, un même modus operandi depuis le magistère de Diouf, en étant la voix qui incarne le sale côté du "collaborationnisme". Sous Wade, celui qui avait souhaité faire de vous le parrain d’une des belles œuvres de ses sept merveilles culturelles, vous étiez à la première loge de ses proches. Que n’avez-vous pas entonné comme prose pour les beaux yeux des prédécesseurs de l’actuel locataire du Palais ? Demain, à coup sûr, enfilant le beau boubou de Dande lenol, mais sûrement grand pour vous, vous ramerez votre pirogue, en bon "yari mayo", embarquant vos pauvres fans et amoureux authentiques de notre Culture, vers les lambris dorés des couloirs du Palais.
Mais au-delà, nous portons notre regard médusé sur les dangers réels que portent les sirènes magnifiant les pratiques de la division en cours dans notre cher Sénégal depuis 2012, jusque-là Un et Indivisible. Nous sommes en droit de nous poser ces questions et faire appel à votre responsabilité tant vous n’avez pas, au bout du compte, décrété le titre de Dande lenol, mais vous l’avez acquis du fait d’un consensus culturel traversant toutes les frontières du fouta Toro au fouta Macina, en passant par le fouta Djallon et le fouta Fouladou.
Vous avez donc trahi visiblement vos amis d’hier pour conglomérer avec les nouveaux riches mais culturellement vierges pour n’avoir mené aucun combat, contrairement à vos prétentions, de la dimension d’un Tidiane Anne, d’un Samba Thiam ou d’un Farba Sally Seck que vous avez expressément oubliés dans vos hommages. Ces 30 ans du Dande lenol auraient donc pu servir de prétexte pour rendre hommage à tous ceux qui ont participé à votre ascension, aux vrais acteurs culturels du monde Pulaar. Dieu sait qu’ils sont là, nombreux, devenus simplement anonymes et certains étaient même présents dans cette belle bâtisse érigée sous Wade, mais ramenés à leur plus simple expression. Ressaisissez-vous en retournant aux côtés du lenol (le peuple), qui a accepté de faire de vous sa voix (Dande), et cela transcende les âges et les régimes politiques.
De plus, sur le même registre, rassurez nous que votre nouveau medium, radio tempo, créée avec vos nouveaux amis, ne sera pas une copie, même non conforme à l’original, de la radio des mille collines, tristement célèbre sous d’autres cieux.
Et puis, Baba, ceux là qui viennent passer du bon temps en espérant déguster les belles notes de Barou Sall ou de Mama Gaye (cireurs, vendeurs de lait caillé, marchands ambulants, chômeurs ou cadres) méritent plus de respect et n’ont souvent cure de la petite politique.
Enfin, trahir et travestir l’histoire ne vous honorent guère. Nous refusons de vous accompagner dans ce triste dessein de peur d’en perdre le fil ou d’être dévoré par le minotaure. Il est trouble et impénétrable. Nous refusons « l’idéose », ce canal de pensées où les choix individuels se révèlent arrimés à certaines formes de stratégies politiciennes.
En 50 années de carrière, vous auriez pu être indépendant, d’autant plus que vous avez marqué de fort belle manière, de votre empreinte, la scène nationale et internationale. Sincèrement, qu’en avez-vous fait ?
Assez de vous voir transformer vos soirées, jadis très courues, en meetings politiques, surtout que cette communauté Pulaar n’a encore rien senti en termes de réalisations impactant son quotidien.
Bref, notre Culture est immensément riche et sublime. Vous avez certes contribué à son rayonnement mais, hélas, vous avez décidé de monnayer votre contribution contre l’hypocrite "teddungal" matériel et financier. En le faisant, de grâce, n’engagez plus les Halpularen dans ce combat pernicieux et indigne, surtout pour des paillettes, de la pacotille et du toc.
Oumar LY
Collectif des cadres Foutankés de la Diaspora
"Neddo ko bandum" est l’apologie et la révélation d’un militantisme actif d’un ethnicisme sans vergogne ni scrupule. L’on murmure à haute voix que le régime politique en place fait dans la promotion à outrance des Halpularen (ethnie à laquelle j’appartiens) et si un porte voix de la trame de Baba Maal le chante à la face du monde, il devient plus qu’inquiétant, car, on a encore en souvenance qu’ailleurs, dans un passé récent, des guerres tribales et ethniques avaient mis à sac les fondamentaux de l’architecture nationale. Les exemples du Rwanda, du Burundi ou même de la Côte d’Ivoire sont encore très frais dans nos esprits.
Non, Baba Maal vous n’êtes pas dans votre rôle !
En vous regardant jouer maladroitement aujourd’hui, Dande lenol (la voix du peuple), nous remarquons à suffisance que vous n’avez plus le bon tempo, tant vous avez toujours incarné la cohésion, vous avez été la référence et le ciment, vous montriez la voie salutaire d’une ethnie multiséculaire. En disant tout net que vous êtes du côté du Président actuel, en filigrane que vous êtes marron et en donnant presque une consigne de vote pour les apéristes pour les prochaines joutes électorales, vous trahissez doublement l’histoire.
En effet, c’est une grande première qu’un artiste de votre rang, fait fi de toute considération de paix sociale ou de stabilité nationale, en s’adossant honteusement aux petites querelles liées à des questions de suprématie ou d’hégémonie d’un groupe sur d’autres au risque de déréguler le cours pacifique de l’évolution de notre pays, connu pour son ancrage dans les valeurs de la Nation. Il est des cliques qui peuvent véritablement se permettre de faire figures d’objets de marketing culturel en se livrant au plus offrant et au gré de l’harmattan ou de la mousson. Pas vous, normalement, compte tenu de votre rang, de votre niveau et de votre standing dans le dispositif culturel Pulaar du continent africain.
Vous trahissez certainement l’histoire en reproduisant une même pratique, un même modus operandi depuis le magistère de Diouf, en étant la voix qui incarne le sale côté du "collaborationnisme". Sous Wade, celui qui avait souhaité faire de vous le parrain d’une des belles œuvres de ses sept merveilles culturelles, vous étiez à la première loge de ses proches. Que n’avez-vous pas entonné comme prose pour les beaux yeux des prédécesseurs de l’actuel locataire du Palais ? Demain, à coup sûr, enfilant le beau boubou de Dande lenol, mais sûrement grand pour vous, vous ramerez votre pirogue, en bon "yari mayo", embarquant vos pauvres fans et amoureux authentiques de notre Culture, vers les lambris dorés des couloirs du Palais.
Mais au-delà, nous portons notre regard médusé sur les dangers réels que portent les sirènes magnifiant les pratiques de la division en cours dans notre cher Sénégal depuis 2012, jusque-là Un et Indivisible. Nous sommes en droit de nous poser ces questions et faire appel à votre responsabilité tant vous n’avez pas, au bout du compte, décrété le titre de Dande lenol, mais vous l’avez acquis du fait d’un consensus culturel traversant toutes les frontières du fouta Toro au fouta Macina, en passant par le fouta Djallon et le fouta Fouladou.
Vous avez donc trahi visiblement vos amis d’hier pour conglomérer avec les nouveaux riches mais culturellement vierges pour n’avoir mené aucun combat, contrairement à vos prétentions, de la dimension d’un Tidiane Anne, d’un Samba Thiam ou d’un Farba Sally Seck que vous avez expressément oubliés dans vos hommages. Ces 30 ans du Dande lenol auraient donc pu servir de prétexte pour rendre hommage à tous ceux qui ont participé à votre ascension, aux vrais acteurs culturels du monde Pulaar. Dieu sait qu’ils sont là, nombreux, devenus simplement anonymes et certains étaient même présents dans cette belle bâtisse érigée sous Wade, mais ramenés à leur plus simple expression. Ressaisissez-vous en retournant aux côtés du lenol (le peuple), qui a accepté de faire de vous sa voix (Dande), et cela transcende les âges et les régimes politiques.
De plus, sur le même registre, rassurez nous que votre nouveau medium, radio tempo, créée avec vos nouveaux amis, ne sera pas une copie, même non conforme à l’original, de la radio des mille collines, tristement célèbre sous d’autres cieux.
Et puis, Baba, ceux là qui viennent passer du bon temps en espérant déguster les belles notes de Barou Sall ou de Mama Gaye (cireurs, vendeurs de lait caillé, marchands ambulants, chômeurs ou cadres) méritent plus de respect et n’ont souvent cure de la petite politique.
Enfin, trahir et travestir l’histoire ne vous honorent guère. Nous refusons de vous accompagner dans ce triste dessein de peur d’en perdre le fil ou d’être dévoré par le minotaure. Il est trouble et impénétrable. Nous refusons « l’idéose », ce canal de pensées où les choix individuels se révèlent arrimés à certaines formes de stratégies politiciennes.
En 50 années de carrière, vous auriez pu être indépendant, d’autant plus que vous avez marqué de fort belle manière, de votre empreinte, la scène nationale et internationale. Sincèrement, qu’en avez-vous fait ?
Assez de vous voir transformer vos soirées, jadis très courues, en meetings politiques, surtout que cette communauté Pulaar n’a encore rien senti en termes de réalisations impactant son quotidien.
Bref, notre Culture est immensément riche et sublime. Vous avez certes contribué à son rayonnement mais, hélas, vous avez décidé de monnayer votre contribution contre l’hypocrite "teddungal" matériel et financier. En le faisant, de grâce, n’engagez plus les Halpularen dans ce combat pernicieux et indigne, surtout pour des paillettes, de la pacotille et du toc.
Oumar LY
Collectif des cadres Foutankés de la Diaspora
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