À la voir en talons hauts, élégamment vêtue et impeccablement maquillée, dans son confortable bureau du centre-ville de Dakar, difficile de l’imaginer crapahutant sur les pentes de l’Himalaya. Pourtant, en 2013, Amy Sarr Fall a vaincu sa peur du vide pour aller interviewer, dans son fief, le dalaï-lama, le chef spirituel du bouddhisme tibétain. « Je ne m’attendais pas à une ascension à 6 000 m d’altitude pour le rencontrer, confie-t-elle. Mais il m’a toujours inspirée : j’ai lu ses livres et j’ai beaucoup appris de cette expérience. » La Sénégalaise a notamment réussi à vaincre sa hantise des hauteurs. « La peur n’est qu’imaginaire », résume-t-elle.
Des paroles inspirantes
Amy Sarr Fall enchaîne les défis comme certains de ses compatriotes égrènent les chapelets. En 2007, jeune diplômée en communication et en administration des affaires internationales, elle assiste, à New York, à une conférence de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois et candidat à l’investiture présidentielle démocrate.
Un mot d’ordre du futur président des États-Unis l’interpelle : « Le changement vient de la base. » Ces paroles sont pour elle comme une révélation : « J’ai su qu’il me fallait rentrer au Sénégal afin d’y jouer un rôle. » Pour y faire quoi ? « L’information m’a toujours passionnée. J’y vois un outil de transformation des consciences et de valorisation des idées et des personnes susceptibles de contribuer au développement », confie Amy Sarr Fall. Elle créera donc un média.
Rentrée au pays en 2009, la jeune femme se lance en solo, au culot. « J’ai rédigé et mis en page moi-même, sur Word, les 56 pages du premier numéro d’Intelligences Magazine, que j’ai envoyées directement à l’imprimeur », raconte-t-elle. En janvier 2010, le nouveau-né affiche en couverture : « Obama, Sarkozy et Wade sont-ils prêts pour 2012 ? » Les 5 000 exemplaires ne seront pas intégralement vendus, loin de là, mais le succès d’estime est au rendez-vous.
Soutien présidentiel
Grâce à un sens aigu de la communication événementielle, Amy Sarr Fall fait entrer son magazine dans la cour des grands dès le deuxième numéro. L’année 2010 marque en effet le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal et l’an X de l’alternance à la tête de l’État. « J’ai voulu mettre en valeur les 50 femmes sénégalaises susceptibles, dans tous les domaines, d’être qualifiées de leaders d’exception, explique-t-elle. Nous avons organisé une cérémonie d’hommage que le président Abdoulaye Wade a accepté de présider. » L’ancien chef de l’État consent par ailleurs à accorder une interview exclusive à sa jeune compatriote, contribuant à crédibiliser le nouveau mensuel.
Amy Sarr Fall se défend pourtant de toute approche partisane. Au lendemain de son élection, en mars 2012, Macky Sall lui accordera sa première grande interview à la presse écrite sénégalaise. « Abdoulaye Wade et Macky Sall ont soutenu la jeunesse et l’ambition. Ils ont apparemment reconnu la qualité de notre travail et la sincérité de notre démarche », se réjouit la dynamique trentenaire.
Outre les principaux leaders politiques sénégalais, d’autres VIP se succéderont dans les colonnes d’Intelligences Magazine, comme la Canadienne Michaëlle Jean (dont Amy Sarr Fall soutiendra la candidature au poste de secrétaire général de la Francophonie, à la veille du sommet de Dakar, en novembre 2014), la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, ou encore la maire de Paris Anne Hidalgo. « Je côtoie beaucoup de personnalités, mais je sais qui je suis et d’où je viens, tempère cette hyperactive assumée. Ma grand-mère, qui venait du monde rural, a perdu la vie en donnant la vie. »
Bâtir le pays de l’intérieur
Du collège à l’université, la jeunesse sénégalaise s’est prise de sympathie pour cette figure atypique, incarnation du féminisme, apôtre de l’excellence et chantre d’un afro-optimisme décomplexé. En 2012, alors que l’année universitaire se présentait sous de mauvais auspices, Amy Sarr Fall a lancé la Grande Rentrée citoyenne : « Pendant une journée, des mentors sont venus parler aux jeunes, leur dire que l’émigration n’est pas forcément la clé de la réussite et que c’est en se battant ici, en refusant l’attentisme, qu’ils pourront forger l’avenir du pays. » L’événement fêtera sa cinquième édition mi-décembre.
"Ce qui m’intéresse, c’est de produire un impact sur la façon dont les jeunes se perçoivent et perçoivent ce pays"
Citée dans plusieurs classements prestigieux – les dix femmes les plus influentes du Sénégal, les dix femmes les plus susceptibles d’accéder au Palais de la République [une première], etc. –, Amy Sarr Fall est aussi la personnalité sénégalaise la plus populaire sur Facebook, avec près de 1,2 million de fans. À la tête d’une agence de communication internationale, elle anime en outre le club Intelligences citoyennes et a lancé cette année un magazine bimestriel, Ambitions, consacré au leadership féminin. Elle espère obtenir prochainement une licence pour créer sa propre chaîne de télévision.
Même si elle se défend de faire de la politique – « ce qui m’intéresse, dit-elle, c’est de produire un impact sur la façon dont les jeunes se perçoivent et perçoivent ce pays » –, nombre d’observateurs prédisent que cette jeune femme pressée et exigeante, soucieuse d’être en bons termes avec tout le monde, pourrait bien, un jour prochain, préférer les sommets du pouvoir à ceux de l’Himalaya.
Des paroles inspirantes
Amy Sarr Fall enchaîne les défis comme certains de ses compatriotes égrènent les chapelets. En 2007, jeune diplômée en communication et en administration des affaires internationales, elle assiste, à New York, à une conférence de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois et candidat à l’investiture présidentielle démocrate.
Un mot d’ordre du futur président des États-Unis l’interpelle : « Le changement vient de la base. » Ces paroles sont pour elle comme une révélation : « J’ai su qu’il me fallait rentrer au Sénégal afin d’y jouer un rôle. » Pour y faire quoi ? « L’information m’a toujours passionnée. J’y vois un outil de transformation des consciences et de valorisation des idées et des personnes susceptibles de contribuer au développement », confie Amy Sarr Fall. Elle créera donc un média.
Rentrée au pays en 2009, la jeune femme se lance en solo, au culot. « J’ai rédigé et mis en page moi-même, sur Word, les 56 pages du premier numéro d’Intelligences Magazine, que j’ai envoyées directement à l’imprimeur », raconte-t-elle. En janvier 2010, le nouveau-né affiche en couverture : « Obama, Sarkozy et Wade sont-ils prêts pour 2012 ? » Les 5 000 exemplaires ne seront pas intégralement vendus, loin de là, mais le succès d’estime est au rendez-vous.
Soutien présidentiel
Grâce à un sens aigu de la communication événementielle, Amy Sarr Fall fait entrer son magazine dans la cour des grands dès le deuxième numéro. L’année 2010 marque en effet le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal et l’an X de l’alternance à la tête de l’État. « J’ai voulu mettre en valeur les 50 femmes sénégalaises susceptibles, dans tous les domaines, d’être qualifiées de leaders d’exception, explique-t-elle. Nous avons organisé une cérémonie d’hommage que le président Abdoulaye Wade a accepté de présider. » L’ancien chef de l’État consent par ailleurs à accorder une interview exclusive à sa jeune compatriote, contribuant à crédibiliser le nouveau mensuel.
Amy Sarr Fall se défend pourtant de toute approche partisane. Au lendemain de son élection, en mars 2012, Macky Sall lui accordera sa première grande interview à la presse écrite sénégalaise. « Abdoulaye Wade et Macky Sall ont soutenu la jeunesse et l’ambition. Ils ont apparemment reconnu la qualité de notre travail et la sincérité de notre démarche », se réjouit la dynamique trentenaire.
Outre les principaux leaders politiques sénégalais, d’autres VIP se succéderont dans les colonnes d’Intelligences Magazine, comme la Canadienne Michaëlle Jean (dont Amy Sarr Fall soutiendra la candidature au poste de secrétaire général de la Francophonie, à la veille du sommet de Dakar, en novembre 2014), la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, ou encore la maire de Paris Anne Hidalgo. « Je côtoie beaucoup de personnalités, mais je sais qui je suis et d’où je viens, tempère cette hyperactive assumée. Ma grand-mère, qui venait du monde rural, a perdu la vie en donnant la vie. »
Bâtir le pays de l’intérieur
Du collège à l’université, la jeunesse sénégalaise s’est prise de sympathie pour cette figure atypique, incarnation du féminisme, apôtre de l’excellence et chantre d’un afro-optimisme décomplexé. En 2012, alors que l’année universitaire se présentait sous de mauvais auspices, Amy Sarr Fall a lancé la Grande Rentrée citoyenne : « Pendant une journée, des mentors sont venus parler aux jeunes, leur dire que l’émigration n’est pas forcément la clé de la réussite et que c’est en se battant ici, en refusant l’attentisme, qu’ils pourront forger l’avenir du pays. » L’événement fêtera sa cinquième édition mi-décembre.
"Ce qui m’intéresse, c’est de produire un impact sur la façon dont les jeunes se perçoivent et perçoivent ce pays"
Citée dans plusieurs classements prestigieux – les dix femmes les plus influentes du Sénégal, les dix femmes les plus susceptibles d’accéder au Palais de la République [une première], etc. –, Amy Sarr Fall est aussi la personnalité sénégalaise la plus populaire sur Facebook, avec près de 1,2 million de fans. À la tête d’une agence de communication internationale, elle anime en outre le club Intelligences citoyennes et a lancé cette année un magazine bimestriel, Ambitions, consacré au leadership féminin. Elle espère obtenir prochainement une licence pour créer sa propre chaîne de télévision.
Même si elle se défend de faire de la politique – « ce qui m’intéresse, dit-elle, c’est de produire un impact sur la façon dont les jeunes se perçoivent et perçoivent ce pays » –, nombre d’observateurs prédisent que cette jeune femme pressée et exigeante, soucieuse d’être en bons termes avec tout le monde, pourrait bien, un jour prochain, préférer les sommets du pouvoir à ceux de l’Himalaya.
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