Dakaractu : Monsieur Guèye, vous présidez aux destinées du "Collectif des Victimes d'Agir Immo". Voulez- vous revenir sur le début de cette affaire, sa quintessence...
Alioune Guèye : Le Collectif des victimes de l’Agence pour la Gestion Immobilière et le Recouvrement (AGIR IMMO) est constitué par des hommes et des femmes sénégalais d’ici et de la diaspora, de tout âge et de diverses catégories socio-professionnelles. Il s'inscrit dans le cadre d'un grand scandale financier et foncier qui a fait plus de mille (1000) victimes pour un préjudice de plus de deux milliards cinq cent millions (2 500 000 000) de FCFA.
En effet, après nous avoir fait visiter beaucoup de sites à bord de 4x4 et bus climatisés, le sieur Diagne nous a attribués des terrains après versement de la somme équivalente au prix convenu avec ses services.
Depuis lors et cela fait des années, nous n'avons pas reçu un seul papier attestant notre acquisition, ni acte de vente, encore moins un titre de propriété, sinon des reçus de versement et un numéro de parcelle.
Pourtant, c’est après moult sacrifices que nous sommes parvenus à rassembler cette somme pour disposer d’un toit pour notre famille.
Dakaractu : A quel moment avez-vous senti avoir été grugé par Abdoulaye Youssou Diagne?
Nous avons senti le parfum de l'arnaque lorsqu'il s'est agi de procéder aux procédures notariées. Ne disposant d'aucun document légal et réglementaire (sites fictifs), il renvoyait toujours au lendemain la rencontre avec le notaire.
Dakaractu : Aussi inédit dans les annales de la justice Sénégalaise, il a été dénombré un millier de plaignants. Comment a t-il pu rouler tout ce monde?
Il avait, à l'époque, surtout bénéficié du support médiatique de la RTS pour ainsi se crédibiliser. D'ailleurs, ce qui a poussé les sénégalais de l'extérieur à transférer énormément de fonds (plus d'un milliard de francs CFA) pour l'acquisition de terrains; sans compter qu'on l'appelait Me Diagne (ex greffier en chef).
Dakaractu : Pourtant inculpé, puis souvent placé sous mandat de dépôt, comment se fait il que Diagne trouve toujours une issue pour recouvrer la liberté, compte tenu du nombre inédit de victimes?
Il s'agit d'une complicité au plus haut niveau de la République qui se traduit par l'incarnation d'une justice à deux vitesses. Nos conseils (Me Assane Dioma Ndiaye et Me Ousmane Thiam) ont toujours affirmé que ni le Doyen des Juges (à l'époque), ni le Juge actuel (Massaer Sarr) n'ont jamais accepté de le mettre en liberté. Ils nous ont même confirmé que c'est la Chambre d'accusation qui, tout le temps, procède sans raison à la libération de ce meurtrier.
Dakaractu : Vous soupçonnez donc que des gens tapis dans l'ombre le protègent, je veux dire le font libérer chaque fois qu'il est en prison?
Je persiste et je signe : nos avocats sont formels, c'est la Chambre d'accusation qui est seule responsable. Ils en ont les preuves.
Dakaractu : Pas plus tard que ce matin (ndlr: ce lundi 2 mars 2015) plus d'une centaine de plaintes ont été enregistrées au niveau du Parquet. Jusqu'où comptez-vous aller ?
Sa liberté constitue un trouble à l'ordre public. Ce qui est un motif de refus d'une éventuelle liberté. Fort heureusement, nous ne sommes pas tombés dans leur piège? car nous sommes sûrs qu'ils (ses protecteurs) font tout pour rendre le pays ingouvernable. Pour le moment, en bons républicains, nous comptons d'ici peu rencontrer le Président de la République par l'intermédiaire de son Ministre Conseiller chargée des Droits humains et de la paix sociale, Mme Amsatou Sow Sidibé qui nous a signifiés tout son engagement, toute sa détermination à assister le Président pour une paix et un développement durable.
Dakaractu : Comment vous présenter? Une idée sur votre parcours...
En bon chef de famille (pour avoir géré le collectif pendant plus de trois longues et dures années), je suis déterminé à mettre tout en œuvre pour que la VÉRITÉ triomphe. Ce combat est pour moi un combat de principe que je partage avec les membres du collectif et surtout avec les médias qui nous ont soutenu durant ce long parcours. Il faut tout faire pour que les générations futures ne soient pas confrontées à ces atrocités. Toutefois, nous demandons à ce que Diagne soit jugé le plus rapidement possible.
D'ailleurs (secrète surprise), j'ai mis récemment en place une Fédération de victimes composée de milliers de membres et en même temps un projet-phare relatif à l’Émergence Sociale qui va bientôt se réaliser.
Vous avez un dernier mot?
Nous osons encore espérer que justice se fera. Dans tous les cas, nous ne baisserons pas la garde...
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