Depuis l'entrée en vigueur de la réciprocité du visa entre le Sénégal et certains pays dont la France, c'est la panique dans les rangs des Français d'origine Sénégalaise. En majorité de père et mère Sénégalais, ces enfants nés et vivant dans l'hexagone sont dans l'impasse et mènent aujourd'hui un réel combat pour retourner aux sources surtout en période estivale. Ils sont Soninkés, Peuls, Manjacks ... dont les parents furent les premiers à s'installer durablement dans la France de Pompidou, de Giscard et de Mitterrand. Originaire du Gajaaga, du Boundou, de la Casamance et du Fouta, ces enfants nés dans l'immigration comprennent la réciprocité du visa entre leurs deux pays ( de naissance et d’origine ) mais fustigent la lourdeur administrative et la communication "défaillante" qui prévalent dans le consulat du Sénégal à Paris.
Nous avons suivi l'un d'entre eux qui ne passe une année complète en France sans se rendre au Sénégal qu'elle a connu en 2008 pour des raisons familiales.
" Je suis née en France mais mes deux parents sont Sénégalais. D'ailleurs mon patronyme typiquement soninké montre clairement ma contrée d'origine. Je suis de Tuabou, dans le département de Bakel". dit-elle pour remettre au goût du jour ses liens étroits avec le Sénégal".
Elle poursuit : " J'ai entendu parler de la réciprocité des visas sur les réseaux sociaux. J'avais échos des témoignages accablants, des frustrations et autres « râleries » de mes pairs Français d'origine Sénégalaise sans y prêter une grande attention. J'attendais de commencer les démarches pour me faire ma propre idée. C'est chose faite désormais, je viens d'obtenir mon visa pour le Sénégal ce jour après un vrai parcours de combattant, plein de rebondissements".
Racontant les coulisses de ses démarches, elle nous raconte : " Je me suis renseignée dès que j'ai eu connaissance de mes dates de Vacances si ce n’est pas avant même. Après plusieurs appels infructueux au Consulat du Sénégal en France, j'ai été amenée à visiter le site concernant les enrôlements sur conseil de mes proches. En effet, un site snedai.sn est mis à disposition pour faire cette démarche d'enrôlement et payer en ligne les frais du visa biométrique qui s'élèvent à 50 euros. Malgré quelques indisponibilités dudit site, j'ai pu faire ce qu’ils appellent l’enrôlement c’est-à-dire s'inscrire en remplissant son état civil puis en joignant les 5 premières pages de son passeport, une copie de son billet d'avion et enfin une attestation d'hébergement légalisée".
Nous fûmes ébaubis par cette dernière pièce demandée pour la visa d'entrée au Sénégal. En effet, l'attestation en question doit-être légalisée auprès des services de police ou autres services affectés à cette tâche au Sénégal. Notre interrogation se situe à deux niveaux :
Comment doivent faire ceux qui se rendent dans les lointaines contrées du Sénégal, sans parents avisés à Dakar, très loins de la capitale et des villes où les services assermentés pour légaliser ce document se trouvent à des kilomètres de leur village ?
Comment doivent s'y prendre ceux qui n'ont pas leurs habitudes au Sénégal et qui n'ont presque pas de parents capable de faire de telles démarches ? Tous les français ne sont pas touristes au Sénégal.
Il faut savoir que pendant les périodes estivales, plusieurs jeunes français d'origine sénégalaise se rendent au pays pour se familiariser, très souvent vivant dans des villages lointains.
Des interrogations à se poser pour ne pas priver de milieux de jeunes français d'origine sénégalaise de leur retour aux sources, primordial pour le maintien des liens parentaux. Face à cette lourdeur administrative, nous nous sommes intéressés au cas du voisin malien. En effet, le Mali impose le visa aux Français depuis plusieurs années. Néanmoins, les conditions sont toutes autres, point d'attestation d'hébergement, à fortiori légalisée, à fournir pour une demande de visa. Tous les Français d'origine malienne nous ont répondu par la négative suite à une enquête minutieuse. Ils ont juste besoin de deux photos et le frais pour le visa. On ne leur demande pas de justifier leur lieu de résidence au préalable par une attestation d'hébergement légalisée par les services locaux au Mali. Vu la faiblesse de couverture de nos services de police, municipaux et préfectoraux, cette pièce à verser au dossier de demande de visa semble être une épine pour les demandeurs. En effet, si à Dakar, on peut se munir facilement dudit document, c'est loin d'être évident à Saraya ou à Kéniéba.
Pour notre interlocutrice du jour, ce fût pas très difficile. Elle précise : " C'est pas évident d'avoir ce document d'hébergement légalisé. Moi, ma chance est que je me rends au Sénégal tous les 6 mois. Mes parents y vivent depuis leur retraite. Ils sont entre le département de Bakel et Dakar. J'ai rempli le document que j'ai faxé à mon père. Sur place, il a pu le légaliser à la Police. Mais, c'est vrai que pour une copine Malgache ou un ami Algérien d'origine qui se rend au Sénégal, ce n'est pas évident. Souvent, on se rend par bande de copines pour découvrir nos origines et partager certains plaisirs ensemble. Il faut savoir également que les touristes français ont leurs habitudes dans les hôtels donc cela ne constitue pas une lourdeur pour eux vu que les démarches sont faites par les hôtels. D'ailleurs, les tours opérateurs ont des facilités à ce niveau. Mais, pour ceux qui y vont en visite familiale ou en vacances entre amis dans leurs villages d'origine chez leurs parents, la démarche peut-être compliquée et lourde".
Une très bonne remarque que nous partageons avec notre " voyageuse" car un proche, Français d'origine béninoise, galère actuellement pour avoir une telle attestation. Joint au téléphone, ce dernier raconte : « J'ai été dans les locaux du consulat pour me renseigner sur le visa mais on me demandait de fournir dans le dossier une attestation d'hébergement légalisée. Malheureusement, je connais personne sur place et je ne suis pas "touriste classique". Je vais découvrir ce pays sur recommandation de mes anciens promotionnaires Sénégalais qui m'ont tant vanté la « téranga » sénégalaise. D'ailleurs, j'ai dû appeler un ancien promotionnaire Sénégalais de la Fac pour qu'il me file un coup de main. Me sentant découragé, il m'a rassuré. En effet, il me promet qu'il va voir avec son frère sur place pour légaliser au plus vite le document afin que je puisse compléter mon dossier. Sans son aide, j'avoue que j'aurais laissé tomber parce que je pars seul avec ma copine pour trouver les solutions d'hébergement sur place ».
Quant à la suite de la démarche, c'est notre Française, originaire du Gajaaga ( Ancienne région Soninké allant de Gandé à au Mali ), qui nous renseigne : « Après cette étape d'enrôlement en ligne, on reçoit un mail pour le paiement des frais de visa puis un deuxième mail pour notifier l'acceptation du ‘pré-visa’. Ensuite, on prend rendez-vous par SMS ou téléphone pour le visa biométrique. Dans mon cas, les choses ne sont malheureusement passées comme je m'y attendais. Après l'envoi du SMS, je n'ai reçu aucune réponse dans les 24 heures de la part des services consulaires comme indiqué dans leurs procédures. J'ai attendu encore 3 jours mais aucune réponse de leur part. Prise de panique, je pris mon téléphone pour appeler et me renseigner au sujet de mon rendez-vous. Grosse frayeur, aucune réponse ! Cela sonne dans le vide et personne ne répond. Finalement, après insistance, j'ai enfin eu une personne au bout du fil. Ce dernier me demande de patienter encore arguant que la réponse ne saurait tarder. Cette réponse ne me satisfait point. J'ai demandé à la personne de ne donner rendez-vous du moment que nous sommes en ligne. Impossible, cette dernière ne voulut rien entendre. " Attendez la réponse Madame ! Cela ne va pas tarder...Il n'y a pas de raison de s'inquiéter". disait-elle.
« Mon départ étant très proche ( On est Jeudi, je pars Samedi), j'ai débarqué au consulat pour élucider cette affaire. Ma première fois dans les locaux d'un tel consulat. Au moins, cette réciprocité aura servi de connaître les locaux de la représentation sénégalaise sur Paris. Je me suis adressé à un agent qui m'orienta vers une grande salle remplie de monde. Il était 14 heures. Sur place, il fallait attendre une heure parce que le service concerné n'ouvrait ses portes qu'à 15 heures. J'avais personne à qui m'adresser et également point de distributeur de tickets d'arrivée. La salle était noire de monde. Après plusieurs minutes d'attente, je pris mon courage à deux mains et je passais au guichet pour me renseigner. On me réclama d'entrée mon justificatif de paiement. Après remise de ce dernier, le guichetier me demande si j'avais pris un rendez-vous. Négative ! Je lui ai expliqué du début à la fin toutes mes galères. Ce dernier, très compréhensif me demanda de patienter parce qu'il prenait les personnes sur rendez-vous. Chose que j'ai comprise mais dans mon cas c'est difficile de garder son calme parce que je prends l'avion Samedi matin. J'ai perdu 3 jours par leur faute en attendant une date de rendez-vous. Il me restait moins de 48 heures pour avoir le visa d’entrée. Finalement, j'ai été reçue et on me fit le visa tout de suite en me précisant quand même qu'il fallait en temps normal revenir le lendemain pour le retrait. Il était 17 H 30. C'était mon jour de chance parce que plusieurs personnes qui sont arrivées aux environs de 16 heures ont été tout bonnement éconduites".
Questionné au sujet de cette nouvelle loi, elle rétorque : « Je comprends cette réciprocité de visa. Cela fait entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat Sénégalais. OK ! Cela améliore également le contrôle aux frontières. Mais, je pense qu'il faille mieux organiser les services et bien mettre l'accent sur les outils de communication. Moi, je me rends tous les 6 mois au Sénégal depuis 2008, ce n'est pas évident de répéter les mêmes démarches avec le même stress. Personnellement, payer les 50 euros de frais de dossier pour le visa et 2 euros de frais de traitement me pose aucun problème. Je me suis pas radine mais l'administration sénégalaise m'agace. Ce n'est pas trop carré. Je serai en phase s'il y avait des services fonctionnels et très efficaces en face sinon cette réciprocité de visa devient impertinente. Imaginez, si je voyageais avec mes enfants et autres neveux pour un retour aux sources. J'aurais eu encore plus de mal à assurer ce parcours de combattant. ».
Il faut préciser également que nos compatriotes perdent plusieurs jours entre le dépôt du visa et le retrait du visa. Ces jours viennent en diminution de leurs congés dans la plupart du temps, si ce n'est pas un RTT. Même s'il existe un système par procuration, il serait judicieux de fluidifier le système d'octroi du visa. Ici, en France, les gens ont rarement le temps. Tout le monde est occupé. Il est rare de trouver des personnes disponibles pour aider dans de telles démarches. Et que dire de ceux qui habitent loin des consulats de Paris, Bordeaux et Marseille ? Combien de jours perdent-ils pour obtenir ce fameux visa ? Les services consulaires doivent améliorer leurs services en ligne très rapidement. C'est une nécessité pour réduire les dysfonctionnements et circoncire les éventuels désagréments. Aussi, un centre d'appel efficace est plus que jamais nécessaire pour renseigner efficacement les demandeurs de visa et faciliter les prises de rendez-vous. Des prises de rendez-vous par sms semblent pas très professionnelles. A la rigueur, un service de messagerie électronique serait plus efficace.
Après renseignement, il semble que les démarches soient possibles sur place à l’aéroport. Mais, combien de temps aurait-elle perdu sur place ? Quelles seront les surprises surtout que quand il y avait pas de visa, on voyait des choses pas du tout « musulamanes » comme des gens qui respectaient pas les files d'attente, faisant fi de la galère des autres avec la complicité des agents locaux, pendant que d’autres patientaient pendant des heures. Une double galère en perspective parce que l’on perd un temps fou aussi pour récupérer ses bagages car un seul tapis est disponible pour tous les vols à l’aéroport de Dakar.
Aux termes de ses confidences, notre " voyageuse " conseille : " Il faut surtout faire plusieurs copies de vos documents avant de les envoyer par internet. C'est une necessité d'avoir quelques copies des documents avec soi quand on se rend au consulat. Il faut sans cesse se justifier en cas de dysfonctionnement de leurs services."
Cette réciprocité mise en place, de manière hâtive, commence à montrer ses limites. Il faut que les services consulaires s'activent pour améliorer la communication et l'accueil sur place. Cette affaire de visa est compréhensible par les Français d'origine Sénégalaise mais la lourdeur et la lenteur administratives qui s'y greffent commencent à faire grincer les dents. Un travail en amont aurait été très utile pour pallier aux manquements actuels. Maintenant, le vin est tiré. Aux autorités consulaires de mettre tout en œuvre pour faciliter la tâche à tous ces Français de parents Sénégalais qui se ruent vers la terre natale pour des vacances, des projets et autres raisons. C'est une obligation. Nos parents émigrent en France pour des raisons économiques. Eux, ils retournons aux sources très simplement. Le Sénégal leur appartient également malgré leur nationalité de naissance. Nuance !
Samba KOITA dit EYO, www.bakelinfo.com
Nous avons suivi l'un d'entre eux qui ne passe une année complète en France sans se rendre au Sénégal qu'elle a connu en 2008 pour des raisons familiales.
" Je suis née en France mais mes deux parents sont Sénégalais. D'ailleurs mon patronyme typiquement soninké montre clairement ma contrée d'origine. Je suis de Tuabou, dans le département de Bakel". dit-elle pour remettre au goût du jour ses liens étroits avec le Sénégal".
Elle poursuit : " J'ai entendu parler de la réciprocité des visas sur les réseaux sociaux. J'avais échos des témoignages accablants, des frustrations et autres « râleries » de mes pairs Français d'origine Sénégalaise sans y prêter une grande attention. J'attendais de commencer les démarches pour me faire ma propre idée. C'est chose faite désormais, je viens d'obtenir mon visa pour le Sénégal ce jour après un vrai parcours de combattant, plein de rebondissements".
Racontant les coulisses de ses démarches, elle nous raconte : " Je me suis renseignée dès que j'ai eu connaissance de mes dates de Vacances si ce n’est pas avant même. Après plusieurs appels infructueux au Consulat du Sénégal en France, j'ai été amenée à visiter le site concernant les enrôlements sur conseil de mes proches. En effet, un site snedai.sn est mis à disposition pour faire cette démarche d'enrôlement et payer en ligne les frais du visa biométrique qui s'élèvent à 50 euros. Malgré quelques indisponibilités dudit site, j'ai pu faire ce qu’ils appellent l’enrôlement c’est-à-dire s'inscrire en remplissant son état civil puis en joignant les 5 premières pages de son passeport, une copie de son billet d'avion et enfin une attestation d'hébergement légalisée".
Nous fûmes ébaubis par cette dernière pièce demandée pour la visa d'entrée au Sénégal. En effet, l'attestation en question doit-être légalisée auprès des services de police ou autres services affectés à cette tâche au Sénégal. Notre interrogation se situe à deux niveaux :
Comment doivent faire ceux qui se rendent dans les lointaines contrées du Sénégal, sans parents avisés à Dakar, très loins de la capitale et des villes où les services assermentés pour légaliser ce document se trouvent à des kilomètres de leur village ?
Comment doivent s'y prendre ceux qui n'ont pas leurs habitudes au Sénégal et qui n'ont presque pas de parents capable de faire de telles démarches ? Tous les français ne sont pas touristes au Sénégal.
Il faut savoir que pendant les périodes estivales, plusieurs jeunes français d'origine sénégalaise se rendent au pays pour se familiariser, très souvent vivant dans des villages lointains.
Des interrogations à se poser pour ne pas priver de milieux de jeunes français d'origine sénégalaise de leur retour aux sources, primordial pour le maintien des liens parentaux. Face à cette lourdeur administrative, nous nous sommes intéressés au cas du voisin malien. En effet, le Mali impose le visa aux Français depuis plusieurs années. Néanmoins, les conditions sont toutes autres, point d'attestation d'hébergement, à fortiori légalisée, à fournir pour une demande de visa. Tous les Français d'origine malienne nous ont répondu par la négative suite à une enquête minutieuse. Ils ont juste besoin de deux photos et le frais pour le visa. On ne leur demande pas de justifier leur lieu de résidence au préalable par une attestation d'hébergement légalisée par les services locaux au Mali. Vu la faiblesse de couverture de nos services de police, municipaux et préfectoraux, cette pièce à verser au dossier de demande de visa semble être une épine pour les demandeurs. En effet, si à Dakar, on peut se munir facilement dudit document, c'est loin d'être évident à Saraya ou à Kéniéba.
Pour notre interlocutrice du jour, ce fût pas très difficile. Elle précise : " C'est pas évident d'avoir ce document d'hébergement légalisé. Moi, ma chance est que je me rends au Sénégal tous les 6 mois. Mes parents y vivent depuis leur retraite. Ils sont entre le département de Bakel et Dakar. J'ai rempli le document que j'ai faxé à mon père. Sur place, il a pu le légaliser à la Police. Mais, c'est vrai que pour une copine Malgache ou un ami Algérien d'origine qui se rend au Sénégal, ce n'est pas évident. Souvent, on se rend par bande de copines pour découvrir nos origines et partager certains plaisirs ensemble. Il faut savoir également que les touristes français ont leurs habitudes dans les hôtels donc cela ne constitue pas une lourdeur pour eux vu que les démarches sont faites par les hôtels. D'ailleurs, les tours opérateurs ont des facilités à ce niveau. Mais, pour ceux qui y vont en visite familiale ou en vacances entre amis dans leurs villages d'origine chez leurs parents, la démarche peut-être compliquée et lourde".
Une très bonne remarque que nous partageons avec notre " voyageuse" car un proche, Français d'origine béninoise, galère actuellement pour avoir une telle attestation. Joint au téléphone, ce dernier raconte : « J'ai été dans les locaux du consulat pour me renseigner sur le visa mais on me demandait de fournir dans le dossier une attestation d'hébergement légalisée. Malheureusement, je connais personne sur place et je ne suis pas "touriste classique". Je vais découvrir ce pays sur recommandation de mes anciens promotionnaires Sénégalais qui m'ont tant vanté la « téranga » sénégalaise. D'ailleurs, j'ai dû appeler un ancien promotionnaire Sénégalais de la Fac pour qu'il me file un coup de main. Me sentant découragé, il m'a rassuré. En effet, il me promet qu'il va voir avec son frère sur place pour légaliser au plus vite le document afin que je puisse compléter mon dossier. Sans son aide, j'avoue que j'aurais laissé tomber parce que je pars seul avec ma copine pour trouver les solutions d'hébergement sur place ».
Quant à la suite de la démarche, c'est notre Française, originaire du Gajaaga ( Ancienne région Soninké allant de Gandé à au Mali ), qui nous renseigne : « Après cette étape d'enrôlement en ligne, on reçoit un mail pour le paiement des frais de visa puis un deuxième mail pour notifier l'acceptation du ‘pré-visa’. Ensuite, on prend rendez-vous par SMS ou téléphone pour le visa biométrique. Dans mon cas, les choses ne sont malheureusement passées comme je m'y attendais. Après l'envoi du SMS, je n'ai reçu aucune réponse dans les 24 heures de la part des services consulaires comme indiqué dans leurs procédures. J'ai attendu encore 3 jours mais aucune réponse de leur part. Prise de panique, je pris mon téléphone pour appeler et me renseigner au sujet de mon rendez-vous. Grosse frayeur, aucune réponse ! Cela sonne dans le vide et personne ne répond. Finalement, après insistance, j'ai enfin eu une personne au bout du fil. Ce dernier me demande de patienter encore arguant que la réponse ne saurait tarder. Cette réponse ne me satisfait point. J'ai demandé à la personne de ne donner rendez-vous du moment que nous sommes en ligne. Impossible, cette dernière ne voulut rien entendre. " Attendez la réponse Madame ! Cela ne va pas tarder...Il n'y a pas de raison de s'inquiéter". disait-elle.
« Mon départ étant très proche ( On est Jeudi, je pars Samedi), j'ai débarqué au consulat pour élucider cette affaire. Ma première fois dans les locaux d'un tel consulat. Au moins, cette réciprocité aura servi de connaître les locaux de la représentation sénégalaise sur Paris. Je me suis adressé à un agent qui m'orienta vers une grande salle remplie de monde. Il était 14 heures. Sur place, il fallait attendre une heure parce que le service concerné n'ouvrait ses portes qu'à 15 heures. J'avais personne à qui m'adresser et également point de distributeur de tickets d'arrivée. La salle était noire de monde. Après plusieurs minutes d'attente, je pris mon courage à deux mains et je passais au guichet pour me renseigner. On me réclama d'entrée mon justificatif de paiement. Après remise de ce dernier, le guichetier me demande si j'avais pris un rendez-vous. Négative ! Je lui ai expliqué du début à la fin toutes mes galères. Ce dernier, très compréhensif me demanda de patienter parce qu'il prenait les personnes sur rendez-vous. Chose que j'ai comprise mais dans mon cas c'est difficile de garder son calme parce que je prends l'avion Samedi matin. J'ai perdu 3 jours par leur faute en attendant une date de rendez-vous. Il me restait moins de 48 heures pour avoir le visa d’entrée. Finalement, j'ai été reçue et on me fit le visa tout de suite en me précisant quand même qu'il fallait en temps normal revenir le lendemain pour le retrait. Il était 17 H 30. C'était mon jour de chance parce que plusieurs personnes qui sont arrivées aux environs de 16 heures ont été tout bonnement éconduites".
Questionné au sujet de cette nouvelle loi, elle rétorque : « Je comprends cette réciprocité de visa. Cela fait entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat Sénégalais. OK ! Cela améliore également le contrôle aux frontières. Mais, je pense qu'il faille mieux organiser les services et bien mettre l'accent sur les outils de communication. Moi, je me rends tous les 6 mois au Sénégal depuis 2008, ce n'est pas évident de répéter les mêmes démarches avec le même stress. Personnellement, payer les 50 euros de frais de dossier pour le visa et 2 euros de frais de traitement me pose aucun problème. Je me suis pas radine mais l'administration sénégalaise m'agace. Ce n'est pas trop carré. Je serai en phase s'il y avait des services fonctionnels et très efficaces en face sinon cette réciprocité de visa devient impertinente. Imaginez, si je voyageais avec mes enfants et autres neveux pour un retour aux sources. J'aurais eu encore plus de mal à assurer ce parcours de combattant. ».
Il faut préciser également que nos compatriotes perdent plusieurs jours entre le dépôt du visa et le retrait du visa. Ces jours viennent en diminution de leurs congés dans la plupart du temps, si ce n'est pas un RTT. Même s'il existe un système par procuration, il serait judicieux de fluidifier le système d'octroi du visa. Ici, en France, les gens ont rarement le temps. Tout le monde est occupé. Il est rare de trouver des personnes disponibles pour aider dans de telles démarches. Et que dire de ceux qui habitent loin des consulats de Paris, Bordeaux et Marseille ? Combien de jours perdent-ils pour obtenir ce fameux visa ? Les services consulaires doivent améliorer leurs services en ligne très rapidement. C'est une nécessité pour réduire les dysfonctionnements et circoncire les éventuels désagréments. Aussi, un centre d'appel efficace est plus que jamais nécessaire pour renseigner efficacement les demandeurs de visa et faciliter les prises de rendez-vous. Des prises de rendez-vous par sms semblent pas très professionnelles. A la rigueur, un service de messagerie électronique serait plus efficace.
Après renseignement, il semble que les démarches soient possibles sur place à l’aéroport. Mais, combien de temps aurait-elle perdu sur place ? Quelles seront les surprises surtout que quand il y avait pas de visa, on voyait des choses pas du tout « musulamanes » comme des gens qui respectaient pas les files d'attente, faisant fi de la galère des autres avec la complicité des agents locaux, pendant que d’autres patientaient pendant des heures. Une double galère en perspective parce que l’on perd un temps fou aussi pour récupérer ses bagages car un seul tapis est disponible pour tous les vols à l’aéroport de Dakar.
Aux termes de ses confidences, notre " voyageuse " conseille : " Il faut surtout faire plusieurs copies de vos documents avant de les envoyer par internet. C'est une necessité d'avoir quelques copies des documents avec soi quand on se rend au consulat. Il faut sans cesse se justifier en cas de dysfonctionnement de leurs services."
Cette réciprocité mise en place, de manière hâtive, commence à montrer ses limites. Il faut que les services consulaires s'activent pour améliorer la communication et l'accueil sur place. Cette affaire de visa est compréhensible par les Français d'origine Sénégalaise mais la lourdeur et la lenteur administratives qui s'y greffent commencent à faire grincer les dents. Un travail en amont aurait été très utile pour pallier aux manquements actuels. Maintenant, le vin est tiré. Aux autorités consulaires de mettre tout en œuvre pour faciliter la tâche à tous ces Français de parents Sénégalais qui se ruent vers la terre natale pour des vacances, des projets et autres raisons. C'est une obligation. Nos parents émigrent en France pour des raisons économiques. Eux, ils retournons aux sources très simplement. Le Sénégal leur appartient également malgré leur nationalité de naissance. Nuance !
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