Que s'est-il passé sous la tente en 2005 à Tripoli ? Et en dehors de la tente ? Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi ont-ils pu se retrouver seul à seul ? Au procès des soupçons de financement libyen, le tribunal a décortiqué mercredi le moment-clé où aurait pu se nouer le "pacte de corruption".
Ambassadeur en Libye au moment des faits, Jean-Luc Sibiude, cité comme témoin par l'accusation, revient avec rondeur sur ses années sur place, entre 2004 et 2007, moment du "retour de la Libye dans la communauté internationale" après la levée de l'embargo en 2003.
Il confirme que l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 a donné une "nouvelle impulsion" aux relations franco-libyennes, en venant "compléter la dynamique" enclenchée par la visite de son prédécesseur Jacques Chirac en 2004. Restait l'affaire des infirmières bulgares, dans laquelle la France "a joué un rôle déterminant".
A-t-il souvenir de la visite de Claude Guéant, alors directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur, du 30 septembre au 2 octobre 2005 ? "Non. Elle ne m'a pas marqué comme d'autres, par exemple celle de Nicolas Sarkozy", le 6 octobre 2005.
"Il était très attendu par les autorités libyennes, on m'avait dit c'était une visite très importante pour la Libye. Nicolas Sarkozy était déjà candidat à la présidence, je ne sais pas si c'était officiel ou pas, mais ils avaient l'intention d'accueillir un potentiel futur président de la République", répond-t-il, parlant d'une visite "très bien préparée sur le plan formel" avec une déambulation "dans les jardins, avec les dromadaires et tout le folklore".
Une fois arrivée, la délégation entière était "passée sous la tente" selon une "tradition bédouine", et des échanges "assez généraux ont eu lieu pendant un quart d'heure, vingt minutes".
Le témoin décrit ensuite comment Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy étaient sortis de la tente, puis avaient "disparu".
"Est-ce que vous avez le sentiment qu'ils se sont éloignés longtemps ?", demande la présidente. "Oui, une demi-heure voire un peu plus".
Assis à un mètre de la barre, Nicolas Sarkozy, droit sur le dossier de sa chaise et bras croisés, ne le lâche pas du regard.
- "Seuls ?" -
Entendu pendant l'enquête, Jean-Luc Sibiude s'était souvenu avoir plaisanté auprès de l'interprète: "ils ont dû s'en dire, des choses !". Est-ce qu'il faut en déduire que l'interprète a participé à ce deuxième entretien "privé" ?
"Ca ne change pas grand chose", répond l'ancien diplomate.
"Alors si, parce que selon l'accusation, M. Sarkozy aurait pu demander un financement à M. Kadhafi", relève la présidente. "La question qui se pose, c'est de savoir s'ils auraient pu avoir quelques minutes en tête-à-tête".
"Seuls ? Ca me paraît très peu probable parce que je n'ai pas connaissance que le chef d'Etat libyen parlait anglais ou français". La présidente évoque les témoignages disant que Mouammar Kadhafi en avait quelques rudiments... Le témoin ne peut "ni confirmer ni infirmer".
L'ancien président a toujours fermement contesté avoir eu une telle discussion avec le dictateur libyen. Visiblement, il bouillonne.
Plus tôt, un ancien attaché de sécurité à l'ambassade, Jean-Guy Pérès, était resté beaucoup plus flou.
Apparemment pas ravi d'être à la barre, il a souligné qu'il était en poste depuis seulement "dix jours" au moment de la visite. La fameuse tente était "ouverte sur l'extérieur" par un côté, décrit-il. "On entendait très mal ce qui se disait".
A-t-il vu les deux hommes s'entretenir seul à seul, par exemple à la fin de l'entretien, en allant vers les voitures ? "J'étais quand même bien derrière...".
Ont-ils pu avoir un entretien confidentiel ? insiste la présidente. "Cela me semble difficile... je ne sais pas".
Ambassadeur en Libye au moment des faits, Jean-Luc Sibiude, cité comme témoin par l'accusation, revient avec rondeur sur ses années sur place, entre 2004 et 2007, moment du "retour de la Libye dans la communauté internationale" après la levée de l'embargo en 2003.
Il confirme que l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 a donné une "nouvelle impulsion" aux relations franco-libyennes, en venant "compléter la dynamique" enclenchée par la visite de son prédécesseur Jacques Chirac en 2004. Restait l'affaire des infirmières bulgares, dans laquelle la France "a joué un rôle déterminant".
A-t-il souvenir de la visite de Claude Guéant, alors directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur, du 30 septembre au 2 octobre 2005 ? "Non. Elle ne m'a pas marqué comme d'autres, par exemple celle de Nicolas Sarkozy", le 6 octobre 2005.
"Il était très attendu par les autorités libyennes, on m'avait dit c'était une visite très importante pour la Libye. Nicolas Sarkozy était déjà candidat à la présidence, je ne sais pas si c'était officiel ou pas, mais ils avaient l'intention d'accueillir un potentiel futur président de la République", répond-t-il, parlant d'une visite "très bien préparée sur le plan formel" avec une déambulation "dans les jardins, avec les dromadaires et tout le folklore".
Une fois arrivée, la délégation entière était "passée sous la tente" selon une "tradition bédouine", et des échanges "assez généraux ont eu lieu pendant un quart d'heure, vingt minutes".
Le témoin décrit ensuite comment Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy étaient sortis de la tente, puis avaient "disparu".
"Est-ce que vous avez le sentiment qu'ils se sont éloignés longtemps ?", demande la présidente. "Oui, une demi-heure voire un peu plus".
Assis à un mètre de la barre, Nicolas Sarkozy, droit sur le dossier de sa chaise et bras croisés, ne le lâche pas du regard.
- "Seuls ?" -
Entendu pendant l'enquête, Jean-Luc Sibiude s'était souvenu avoir plaisanté auprès de l'interprète: "ils ont dû s'en dire, des choses !". Est-ce qu'il faut en déduire que l'interprète a participé à ce deuxième entretien "privé" ?
"Ca ne change pas grand chose", répond l'ancien diplomate.
"Alors si, parce que selon l'accusation, M. Sarkozy aurait pu demander un financement à M. Kadhafi", relève la présidente. "La question qui se pose, c'est de savoir s'ils auraient pu avoir quelques minutes en tête-à-tête".
"Seuls ? Ca me paraît très peu probable parce que je n'ai pas connaissance que le chef d'Etat libyen parlait anglais ou français". La présidente évoque les témoignages disant que Mouammar Kadhafi en avait quelques rudiments... Le témoin ne peut "ni confirmer ni infirmer".
L'ancien président a toujours fermement contesté avoir eu une telle discussion avec le dictateur libyen. Visiblement, il bouillonne.
Plus tôt, un ancien attaché de sécurité à l'ambassade, Jean-Guy Pérès, était resté beaucoup plus flou.
Apparemment pas ravi d'être à la barre, il a souligné qu'il était en poste depuis seulement "dix jours" au moment de la visite. La fameuse tente était "ouverte sur l'extérieur" par un côté, décrit-il. "On entendait très mal ce qui se disait".
A-t-il vu les deux hommes s'entretenir seul à seul, par exemple à la fin de l'entretien, en allant vers les voitures ? "J'étais quand même bien derrière...".
Ont-ils pu avoir un entretien confidentiel ? insiste la présidente. "Cela me semble difficile... je ne sais pas".
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