Les balbutiements connus par le monde arabe sont loin de connaître leur épilogue. Les protestataires se sont radicalisés par endroit. La violence de la répression a atteint des sommets au Yémen et en Syrie. Ce dernier jouant un rôle hautement géostratégique attire l’attention des médias. Pourquoi une intervention militaire n’y est pas envisagée?
Un régime dynastique contesté
L’opinion internationale s’était forgée une morale sur le proche et moyen orient, seule la dictature y assure la stabilité. L’histoire est entrain de démentir cet adage. Les manifestations maghrébines y ont fait des émules avec des fortunes diverses.
Si l’expérience Qatari s’est soldée par une bonne gestion de la crise par le régime en place, celui syrien s’est transformé en un conflit aux multiples facettes. Le régime d’Assad s’appuie sur une longue tradition de répression pour assurer sa pérennité.
Bechar Al Assad est arrivé au pouvoir par la force des choses. Son père s’était choisi comme successeur le frére aîné. Ce dernier mourra dans un accident et bechar est coopté par les généraux pour mener la destinée de ses concitoyens. Après un bref moment d’ouverture, grisé par le pouvoir ou subissant les pressions de l’élite de la grande muette, il a opéré un retour vers un régime totalitaire. Suite à cela, les masses se sont senties trahies.Les troubles d’aujourd’hui trouvent leurs sources en partie dans cet état de fait.
A l’exemple de l’ex régime de Feu Saddam Hussein, il s’appuie sur une puissante armée et un parti baasiste (socialiste). Pour réprimer les manifestations, l’armée a sévi et mortellement. Les victimes ne se comptent plus et la fameuse communauté internationale critique, condamne, mais se garde par expérience de s’y aventurer comme en Libye.
Comme nous le voyons la situation est difficile et mais semble plus ou moins laisser indifférent.
Un enjeu géostratégique
Cette inertie marque –t-elle une impuissance des Etats unis dans la région ?
Dans l’absolu, non. Les puissances occidentales à l’exception du cas libyen, ont été dans un premier temps surpris par les vagues de protestation suivies de chutes des régimes en place. Accompagner et encadrer les dirigeants de ces mouvements furent la meilleure manière d’éviter de frustrer les populations. Il faut éviter de voler la vedette aux populations qui ont eu à payer le plus lourd tribut. Le sentiment qui doit être partagé est que les révolutions sont l’initiative des gens ordinaires. L’expérience a montré que l’isolement est la solution utilisée pour contraindre.
La question légitime à se poser est pourquoi se limite-t-on à condamner ?
Pour trouver la réponse il faut regarder la carte et situer Israël. Ayant une frontière commune, on se rappelle alors la Syrie a été souvent belligérants des conflits israélo-arabe. D’ailleurs les plateaux du Golan (de riches réservoirs d’eau) ont été confisqués par Israël lors d’une de ces guerres, suffisant pour être un motif de heurts et disputes.
En outre, la santé militaire d’Israël a été entamée. En effet, auréolé d’une surprenante résistance face à l’incursion de l’Etat sioniste au Liban et lui infligeant des pertes significatives, le Hezbollah a donné un sérieux coup à la prétendue suprématie d’Israël dans la région. Aussi avec des moyens techniques plus importants, le régime de Bechar al Assad pourrait tenter d’internationaliser le conflit et par conséquent précipiter la région dans le chaos. Comment ? si d’aventure une puissance étrangère (fusse-t-elle mandatée par l’ONU !) y sévissait comme en Libye, l’initiative serait perçue comme un acte impérialiste.
Enfin, l’après Assad pose problème. En effet, issue d’une minorité chiite et qui gouverne une majorité sunnite, les risques de guerre civile sont importants. L’exemple irakien est devenu un cas d’école et les ressemblances entre les régimes d’Assad et de S.Hussein ne s’arrêtent pas seulement sur la prédominance du parti baas, ni de la répression des communautés dissidentes malgré la tension qu’il y a eu entre les deux hommes. Le poids de la religion étant facteur de rapprochement ou d’éloignement, il n’est pas évident que la transition se déroule sans conflits confessionnels.
Comme nous le voyons à un moment où le monde arabe est en pleins ébullitions, les pressions bien que terribles sur l’actuel régime syrien se heurtent à la logique politique.
Les révolutions arabes ont pris le contre-pied d’experts et autres gourous des médias. Elles ont permis l’affirmation du pouvoir des peuples sur leurs dirigeants. La Syrie est entrain de vivre des moments très importants qui détermineront la nouvelle donne dans la région dont les conséquences se feront sentir partout dans le monde. Au terme de notre réflexion, nous pouvons dire que l’avenir du reste du monde et cette région sont liés. Le dilemme y est presque cornélien : il s’agit de maintenir Assad pour la stabilité de la région ou promouvoir la démocratie au prix de massacres et de conflits. Que faire ?
Mohamed Seck
Etudiant à l’ISFAR de Bambey ex ENCR
Le 17 /10/11
Un régime dynastique contesté
L’opinion internationale s’était forgée une morale sur le proche et moyen orient, seule la dictature y assure la stabilité. L’histoire est entrain de démentir cet adage. Les manifestations maghrébines y ont fait des émules avec des fortunes diverses.
Si l’expérience Qatari s’est soldée par une bonne gestion de la crise par le régime en place, celui syrien s’est transformé en un conflit aux multiples facettes. Le régime d’Assad s’appuie sur une longue tradition de répression pour assurer sa pérennité.
Bechar Al Assad est arrivé au pouvoir par la force des choses. Son père s’était choisi comme successeur le frére aîné. Ce dernier mourra dans un accident et bechar est coopté par les généraux pour mener la destinée de ses concitoyens. Après un bref moment d’ouverture, grisé par le pouvoir ou subissant les pressions de l’élite de la grande muette, il a opéré un retour vers un régime totalitaire. Suite à cela, les masses se sont senties trahies.Les troubles d’aujourd’hui trouvent leurs sources en partie dans cet état de fait.
A l’exemple de l’ex régime de Feu Saddam Hussein, il s’appuie sur une puissante armée et un parti baasiste (socialiste). Pour réprimer les manifestations, l’armée a sévi et mortellement. Les victimes ne se comptent plus et la fameuse communauté internationale critique, condamne, mais se garde par expérience de s’y aventurer comme en Libye.
Comme nous le voyons la situation est difficile et mais semble plus ou moins laisser indifférent.
Un enjeu géostratégique
Cette inertie marque –t-elle une impuissance des Etats unis dans la région ?
Dans l’absolu, non. Les puissances occidentales à l’exception du cas libyen, ont été dans un premier temps surpris par les vagues de protestation suivies de chutes des régimes en place. Accompagner et encadrer les dirigeants de ces mouvements furent la meilleure manière d’éviter de frustrer les populations. Il faut éviter de voler la vedette aux populations qui ont eu à payer le plus lourd tribut. Le sentiment qui doit être partagé est que les révolutions sont l’initiative des gens ordinaires. L’expérience a montré que l’isolement est la solution utilisée pour contraindre.
La question légitime à se poser est pourquoi se limite-t-on à condamner ?
Pour trouver la réponse il faut regarder la carte et situer Israël. Ayant une frontière commune, on se rappelle alors la Syrie a été souvent belligérants des conflits israélo-arabe. D’ailleurs les plateaux du Golan (de riches réservoirs d’eau) ont été confisqués par Israël lors d’une de ces guerres, suffisant pour être un motif de heurts et disputes.
En outre, la santé militaire d’Israël a été entamée. En effet, auréolé d’une surprenante résistance face à l’incursion de l’Etat sioniste au Liban et lui infligeant des pertes significatives, le Hezbollah a donné un sérieux coup à la prétendue suprématie d’Israël dans la région. Aussi avec des moyens techniques plus importants, le régime de Bechar al Assad pourrait tenter d’internationaliser le conflit et par conséquent précipiter la région dans le chaos. Comment ? si d’aventure une puissance étrangère (fusse-t-elle mandatée par l’ONU !) y sévissait comme en Libye, l’initiative serait perçue comme un acte impérialiste.
Enfin, l’après Assad pose problème. En effet, issue d’une minorité chiite et qui gouverne une majorité sunnite, les risques de guerre civile sont importants. L’exemple irakien est devenu un cas d’école et les ressemblances entre les régimes d’Assad et de S.Hussein ne s’arrêtent pas seulement sur la prédominance du parti baas, ni de la répression des communautés dissidentes malgré la tension qu’il y a eu entre les deux hommes. Le poids de la religion étant facteur de rapprochement ou d’éloignement, il n’est pas évident que la transition se déroule sans conflits confessionnels.
Comme nous le voyons à un moment où le monde arabe est en pleins ébullitions, les pressions bien que terribles sur l’actuel régime syrien se heurtent à la logique politique.
Les révolutions arabes ont pris le contre-pied d’experts et autres gourous des médias. Elles ont permis l’affirmation du pouvoir des peuples sur leurs dirigeants. La Syrie est entrain de vivre des moments très importants qui détermineront la nouvelle donne dans la région dont les conséquences se feront sentir partout dans le monde. Au terme de notre réflexion, nous pouvons dire que l’avenir du reste du monde et cette région sont liés. Le dilemme y est presque cornélien : il s’agit de maintenir Assad pour la stabilité de la région ou promouvoir la démocratie au prix de massacres et de conflits. Que faire ?
Mohamed Seck
Etudiant à l’ISFAR de Bambey ex ENCR
Le 17 /10/11
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