Folie ou préméditation ? Le mystère derrière l’assassinat de M. Ndiaye à Tivaouane

D. Diaw, accusé d’avoir poignardé à mort son voisin M. Ndiaye, pourrait échapper à une lourde condamnation si une expertise médicale confirme qu’il souffrait de troubles mentaux au moment des faits. Retour sur une affaire qui mêle vengeance, folie présumée et drame villageois.


C’est une nuit de décembre 2020 que tout a basculé dans un petit village du département de Tivaouane. Après des années de tensions, D. Diaw, 41 ans, a décidé d’en finir avec ce qu’il qualifiait de persécutions de la part de son voisin, M. Ndiaye. Trois coups de couteau mortels ont scellé le destin de ce dernier, et aujourd’hui, c’est le tribunal de grande instance de Thiès qui devra trancher entre la préméditation et la folie.

 

Un crime revendiqué, un mobile troublant

Lors de son passage devant la chambre criminelle, D. Diaw a reconnu les faits sans détour :

 

« Je l’ai tué parce qu’il me provoquait sans cesse. Il donnait des coups de pied au mur de ma chambre chaque jour. J’ai tout signalé aux notables du village, mais rien n’a changé. Alors, j’ai décidé de mettre fin à tout cela. »

 

La nuit du drame, D. Diaw a dissimulé un couteau dans sa poche avant d’attaquer M. Ndiaye, le poignardant à trois reprises, à la poitrine et au ventre. Après son acte, il a pris la fuite pour, dit-il, « éviter que les gens se défoulent sur lui ».

 

La thèse de la folie

Cependant, l’accusé pourrait échapper à une condamnation sévère. Sa mère, M. Ndiaye, a évoqué devant la cour les troubles mentaux de son fils :

 

« Mon fils a des problèmes mentaux. Il a été conduit à l’hôpital et recevait un traitement qui le calmait, mais il a arrêté de prendre ses médicaments. »

 

Le procureur de la République semble pencher pour cette thèse, notant que les comportements de l’accusé au moment des faits pourraient indiquer une altération de ses facultés mentales. Une expertise psychiatrique a été ordonnée pour déterminer son état au moment du crime. Si celle-ci confirme la folie, le procureur a déjà demandé son acquittement.

 

Une communauté divisée

Le drame a laissé le village en état de choc. Les années de tensions entre les deux hommes étaient bien connues des notables locaux, mais personne ne s’attendait à un tel dénouement. Si certains voient en D. Diaw un homme victime de sa maladie, d’autres estiment qu’il s’agit d’un acte prémédité motivé par un ressentiment profond.

 

Une attente jusqu’au 29 janvier 2025

Le tribunal de Thiès a mis l’affaire en délibéré. Le verdict, prévu pour le 29 janvier 2025, déterminera si D. Diaw sera acquitté pour folie ou condamné pour assassinat avec préméditation.

 

Comme le souligne L’Observateur, cette affaire met en lumière le dilemme complexe de la justice face aux actes criminels commis par des personnes atteintes de troubles mentaux. Entre justice et compassion, la sentence à venir sera déterminante pour les familles et la communauté, encore marquées par ce drame.

Jeudi 26 Décembre 2024
Dakaractu



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