La nuit du 30 au 31 décembre dernier, les plages de Rufisque et de Petit-Mbao ont été le théâtre d’une opération musclée menée par l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Selon L’Observateur, cette intervention a permis de démanteler un réseau criminel audacieux, saisissant 277,5 kg de chanvre indien et arrêtant quatre figures majeures : Moussa Mbaye, alias « Noiro », présenté comme le cerveau, et ses complices Abdoul Aziz Ndiaye, Goth Dieng, et Soda Bèye.
Un trafic à la logistique redoutable
Armée de motos et de véhicules, la bande utilisait l’isolement des plages pour opérer en toute discrétion. Mais cette nuit-là, leur ballet illégal a été interrompu par les forces de l’Ocrtis. Une course-poursuite effrénée s’en est suivie, aboutissant à l’arrestation des suspects et à la découverte d’une organisation sophistiquée mêlant blanchiment d’argent, faux en écriture, et trafic international.
Moussa Mbaye, le présumé baron, a tenté de minimiser son rôle, affirmant être un simple consommateur. Pourtant, les preuves collectées lors des perquisitions ébranlent cette version. Une maison cossue à Diamaguène, un verger à la Zone de Captage, et d’autres biens significatifs ont été saisis. À cela s’ajoutent des éléments accablants : une clé de moto T-Max retrouvée à son domicile et des transactions financières suspectes, notamment des transferts d’argent vers un fournisseur gambien.
Des complices aux révélations troublantes
Lors des interrogatoires, les complices de Moussa Mbaye ont livré des témoignages incriminants :
• Goth Dieng a admis avoir transporté les colis de drogue, affirmant que Moussa Mbaye avait orchestré une opération de récupération de chanvre indien sur les plages.
• Soda Bèye, quant à elle, a nié toute implication, expliquant qu’elle se trouvait chez Goth Dieng par hasard lors de l’arrestation.
• Fatou Bintou Mbao, copropriétaire d’un parc automobile, a confirmé avoir loué un véhicule au groupe, exposant ainsi le lien direct entre Moussa Mbaye et la logistique du trafic.
Un cerveau aux multiples visages
Moussa Mbaye, décrit par L’Observateur comme un maçon vivant entre l’Espagne et la Suède, menait une vie bien plus complexe qu’il ne le laissait paraître. Derrière ses alias – Moussa Sarr, Moussa Kalamou, et Moussa Noiro – se cachait une figure clé d’un réseau criminel transfrontalier.
Lors de son audition, il a nié toute implication, se contentant d’admettre un passé limité à 15 jours de détention pour usage de chanvre indien. Pourtant, les preuves matérielles et les investigations téléphoniques contredisent son discours. Une clé de moto T-Max retrouvée à son domicile, des transferts d’argent suspects, et des propriétés de valeur à Diamaguène et dans la Zone de Captage trahissent une activité bien éloignée de la simple maçonnerie.
Des complices sous pression
Les déclarations des autres membres de la bande compliquent davantage la position de Moussa Mbaye. Goth Dieng, présenté comme chauffeur et démarcheur, a avoué avoir participé à une opération de transport de chanvre indien sur instruction de Moussa Mbaye. Il a également loué un véhicule pour la cargaison et transporté Abdoul Aziz Ndiaye à la plage de Rufisque.
Soda Bèye, quant à elle, affirme n’avoir été qu’une témoin passive, apportant un dîner à Goth Dieng. Pourtant, elle a reconnu avoir été en contact avec Moussa Mbaye, sans pour autant comprendre l’ampleur de ses activités.
Une enquête qui dévoile un patrimoine suspect
Selon L’Observateur, l’enquête a révélé des éléments accablants sur les finances et le patrimoine de Moussa Mbaye. Outre la maison cossue de Diamaguène et le verger à la Zone de Captage, des preuves montrent qu’il négociait l’achat d’un terrain à Keur Ndiaye Lo. Par ailleurs, les téléphones saisis montrent une collaboration étroite avec des fournisseurs étrangers, notamment un Gambien nommé Omar Manneh.
Les réquisitions téléphoniques et les témoignages lient également Moussa Mbaye à d’autres figures du réseau, comme Khalil, Lonk, et Aboubacar Bangoura, alias Jérôme.
Une organisation internationale ?
L’implication de Moussa Mbaye dans ce réseau soulève des questions sur ses connexions internationales. Les enquêteurs soupçonnent un trafic à grande échelle impliquant non seulement du chanvre indien mais aussi du haschich. Les transferts d’argent fréquents et les liens avec des acteurs étrangers confirment cette hypothèse.
Les accusés déférés au parquet
Malgré leurs dénégations, Moussa Mbaye et ses complices ont été déférés au parquet du procureur de Pikine-Guédiawaye pour association de malfaiteurs, trafic de chanvre indien en groupe organisé, et blanchiment de capitaux.
Cette affaire, comme le souligne L’Observateur, illustre une fois de plus l’ampleur des réseaux de trafic de drogue au Sénégal et la nécessité d’une vigilance accrue face à ces organisations criminelles bien structurées. Les prochaines étapes de l’enquête, notamment les auditions et les analyses complémentaires, seront déterminantes pour démêler les ramifications de ce réseau tentaculaire.
-
Foot: Deschamps et les Bleus, clap de fin en 2026
-
Organisation des JO de la jeunesse Dakar 2026 - Barth sur l'héritage de la ville de Dakar: " Nous allons nous organiser pour nous faire entendre à l'étranger".
-
KOLDA : 30 stagiaires formés sur la licence D/CAF par la Ligue Régionale de Football
-
Postefinances face à la tempête Wave : 1,8 milliard sous saisie, le tribunal ordonne la poursuite mais le bras de fer continue
-
Triste virée mortelle : Les “Blowmen de l'enfer” de la VDN 3 face à la justice, le conducteur I. camara risque 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 FCFA