Souleymane Ndéné Ndiaye sur la sellette.

La machine à briser les carrières marche à plein régime au Palais. Des sources sûres font état d'intenses manœuvres pour faire limoger le Premier ministre. Le principal argument de ces officines qui travaillent l'oreille du président Wade est qu'il est difficile pour Souleymane Ndéné Ndiaye de réussir ses deux missions : diriger le gouvernement et être le maître d’œuvre de la campagne électorale du candidat Abdoulaye Wade. A six mois de la présidentielle, les faucons qui rêvent de voir Ndéné quitter le petit palais démarchent le président Wade qui souhaite que cela ne prenne pas les contours d'un limogeage. D'expérience, Abdoulaye Wade sait qu'une manœuvre maladroite peut radicaliser l'agneau le plus doux. Et dans ce contexte, il n'a pas besoin d'un nouveau duel dans son camp. Surtout qu'il doit faire face à l'opposition de trois anciens Premiers ministres et d'un ancien chef de la diplomatie. Si Souleymane Ndéné Ndiaye rejoint les déçus de l'alternance, le président sait que ce serait le coup de grâce pour son régime. Ce qu'il tient à éviter à tout prix.
 
Mais le choc des ambitions risque de faire plomber ses plans. Ousmane Ngom se voit déjà prince à la place du prince. Théoriquement amputé de l'organisation des élections, le ministre de l'Intérieur souhaite quitter la place Washington et atterrir au neuvième étage du building. Un jeu de chaise musicale qui peut calmer les ardeurs de l'opposition dont l'une des revendications phares est que Me Ngom quitte le ministère de l'Intérieur. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Dans un passé récent, Aliou Sow était à deux doigts d'être nommé à la place de Souleymane Ndéné Ndiaye et cela ne s'est jamais fait. Avec Wade, il faut attendre de voir pour croire. D'autant que l'actuel Premier ministre ne se laissera pas faire.