Silèye Gadio, 31 ans, a été extradé du Sénégal. Après cinq ans de cavale, le Français est attendu de pied ferme par deux juges d’instruction, l’un à Senlis, l’autre à Compiègne.
Le suspect originaire de Compiègne avait disparu des écrans radars en juillet 2006. Il était soupçonné d’avoir commandité la double fusillade mortelle de la tour Descartes à Creil, dans la nuit du 16 au 17 juillet.
Deux Creillois, Mohamed-Anis Miri, 30 ans, et Taoufik Louahi, 19 ans, étaient tombés sous les balles des tueurs. Gadio était l’ancien propriétaire du kebab du Clos-des-Roses à Compiègne. Trois jours avant la fusillade de Creil au pistolet-mitrailleur Uzi, son commerce avait fait les frais d’une expédition punitive avec tirs de fusil à la clé.
Gadio est également poursuivi pour trafic de stupéfiants sur Compiègne. Il avait alors préféré se faire oublier au Sénégal. Un oubli relatif. Les familles des victimes l’avaient rapidement localisé alors qu’il menait grand train dans le pays où il s’était reconverti dans les affaires, notamment le business de l’or entre le Mali et la France.
Deux affaires complexes, mais indépendantes
Un mandat d’arrêt international avait été lancé par les juges de l’Oise. Le 19 mars 2011, les longues et délicates investigations ont payé. Dans un bar de la capitale sénégalaise, il a été interpellé par l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS). Ils agissaient sur commission rogatoire d’une juge compiégnoise. Gadio est soupçonné d’avoir importé de la drogue du Brésil vers la France via le Sénégal. Il aura été incarcéré six mois à Dakar, avant de faire l’objet d’une procédure d’extradition. A la fin de l’été, le décret est signé par Abdoulaye Wade, le président du Sénégal. Le 16 septembre, l’extradé atterrit à l’aéroport de Roissy. Direction, le cabinet du juge Martinon, à Senlis, qui lui signifie sa mise en examen pour complicité d’assassinat et complicité de tentative d’assassinat, et le place en détention. Depuis, il a été extrait une seule fois, pour être présenté devant une juge d’instruction compiégnoise. A son tour, elle l’a mis en examen pour trafic de stupéfiants et a redemandé son incarcération. Enfermé à double tour pour ne pas faire faux bond à la justice, Silèye Gadio est donc au cœur de deux affaires complexes, mais indépendantes l’une de l’autre.
En ligne de mire, le dossier jamais bouclé du double meurtre de Creil. L’identité du tueur reste à ce jour mystérieuse. Gadio, le dernier interpellé, nie en bloc. « Il y a un acharnement juridique. Les deux dossiers sont vides, lâche Me Delarue. Mon client a préféré changer de continent car il avait reçu des menaces de mort réitérées. Au Sénégal, où il avait de la famille, il exerçait des activités tout à fait légales. » La semaine prochaine, il a de nouveau rendez-vous chez le juge senlisien pour aborder, cette fois, l’affaire sur le fond.
Les familles des deux victimes, jusque-là restées très discrètes, attendent aussi le moment de vérité.
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( Le Parisien )
Le suspect originaire de Compiègne avait disparu des écrans radars en juillet 2006. Il était soupçonné d’avoir commandité la double fusillade mortelle de la tour Descartes à Creil, dans la nuit du 16 au 17 juillet.
Deux Creillois, Mohamed-Anis Miri, 30 ans, et Taoufik Louahi, 19 ans, étaient tombés sous les balles des tueurs. Gadio était l’ancien propriétaire du kebab du Clos-des-Roses à Compiègne. Trois jours avant la fusillade de Creil au pistolet-mitrailleur Uzi, son commerce avait fait les frais d’une expédition punitive avec tirs de fusil à la clé.
Gadio est également poursuivi pour trafic de stupéfiants sur Compiègne. Il avait alors préféré se faire oublier au Sénégal. Un oubli relatif. Les familles des victimes l’avaient rapidement localisé alors qu’il menait grand train dans le pays où il s’était reconverti dans les affaires, notamment le business de l’or entre le Mali et la France.
Deux affaires complexes, mais indépendantes
Un mandat d’arrêt international avait été lancé par les juges de l’Oise. Le 19 mars 2011, les longues et délicates investigations ont payé. Dans un bar de la capitale sénégalaise, il a été interpellé par l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS). Ils agissaient sur commission rogatoire d’une juge compiégnoise. Gadio est soupçonné d’avoir importé de la drogue du Brésil vers la France via le Sénégal. Il aura été incarcéré six mois à Dakar, avant de faire l’objet d’une procédure d’extradition. A la fin de l’été, le décret est signé par Abdoulaye Wade, le président du Sénégal. Le 16 septembre, l’extradé atterrit à l’aéroport de Roissy. Direction, le cabinet du juge Martinon, à Senlis, qui lui signifie sa mise en examen pour complicité d’assassinat et complicité de tentative d’assassinat, et le place en détention. Depuis, il a été extrait une seule fois, pour être présenté devant une juge d’instruction compiégnoise. A son tour, elle l’a mis en examen pour trafic de stupéfiants et a redemandé son incarcération. Enfermé à double tour pour ne pas faire faux bond à la justice, Silèye Gadio est donc au cœur de deux affaires complexes, mais indépendantes l’une de l’autre.
En ligne de mire, le dossier jamais bouclé du double meurtre de Creil. L’identité du tueur reste à ce jour mystérieuse. Gadio, le dernier interpellé, nie en bloc. « Il y a un acharnement juridique. Les deux dossiers sont vides, lâche Me Delarue. Mon client a préféré changer de continent car il avait reçu des menaces de mort réitérées. Au Sénégal, où il avait de la famille, il exerçait des activités tout à fait légales. » La semaine prochaine, il a de nouveau rendez-vous chez le juge senlisien pour aborder, cette fois, l’affaire sur le fond.
Les familles des deux victimes, jusque-là restées très discrètes, attendent aussi le moment de vérité.
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( Le Parisien )
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