À cinq mois de l’élection présidentielle prévue le 26 février 2012, la nouvelle vague de candidats qui convoitent le pouvoir semble déjà avoir choisi son thème de campagne. Pour séduire, elle oriente son discours sur l’éthique et la morale en politique, le talon d’Achille du pouvoir libéral d'Abdoulaye Wade.
« On dit souvent qu’un homme politique n’a pas de morale. Mais sans la morale, rien ne peut avancer », lance Aminata Tall à une foule de militants venue soutenir sa candidature présidentielle au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), le 18 septembre dernier. Ancienne secrétaire générale de la présidence de la République, Aminata Tall est aujourd’hui opposante et candidate à l’élection de février 2012. L’ex « dame de fer du Parti démocratique sénégalais » (PDS, parti d’Abdoulaye Wade) s’est assigné une mission : « moraliser l’environnement politique » à travers son mouvement « Synergie pour l’Éthique et la Transparence ».
Kyrielle de "petits" candidats
Comme elle, la kyrielle de « petits » candidats à l’élection présidentielle de 2012 oriente son discours sur le thème de l’éthique et de la bonne gouvernance. Un discours « moralisateur » qui ne laisse pas indifférent le Sénégalais lambda. Étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Albert Sylla, la trentaine, confie avoir été « séduit » par Ibrahima Fall, un candidat à l’élection présidentielle jusque là peu connu du grand public. Comme beaucoup d’autres, le jeune-homme a été convaincu par son discours « axé sur le respect des valeurs et la transparence dans la gestion des affaires ».
Un discours accrocheur. « La demande de vertu et de moralité est très forte chez les populations », observe le sociologue Djiby Diakhaté. D’après lui, cette exigence montre l’ampleur de l’échec des politiques préoccupés par « des stratégies de promotion personnelle ». Ces derniers « ont érigé la mal gouvernance en mode gestion », accuse Diakhaté.
La classe moyenne séduite
Au Forum civil (section sénégalaise de Transparency Internationale), on dresse un constat similaire. Pour Mohamed Mbodj, le coordonnateur de cette ONG, l’attrait pour ce type de discours « moralisateur » est plus prononcé « dans les centres urbains où se concentre la classe moyenne ». Selon lui, la succession de scandales sous le régime libéral a favorisé ce phénomène. « Jamais l’État n’a été placé dans une perspective de promotion totale de la mal gouvernance et de la corruption », dénonce-t-il, en citant les cas de surfacturation, de dépassement budgétaire, et de marchés de gré à gré souvent révélés par les rapports d’audit de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) ou de l’Inspection générale d’État (IGE).
Récemment « l’affaire de la mallette d’argent destinée à Alex Ségura et celles évoquées par Robert Bourgi montrent que l’éthique et la morale ont été mises à rude épreuve sous Abdoulaye Wade », constate de son côté Mame Less Camara, journaliste et observateur de la vie politique. Des scandales qui constituent un bon angle d’attaque pour la nouvelle vague de candidats qui convoitent le pouvoir. Même si ce discours « moralisateur » à lui seul semble insuffisant pour faire élire un candidat.
( Jeune Afrique )
« On dit souvent qu’un homme politique n’a pas de morale. Mais sans la morale, rien ne peut avancer », lance Aminata Tall à une foule de militants venue soutenir sa candidature présidentielle au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), le 18 septembre dernier. Ancienne secrétaire générale de la présidence de la République, Aminata Tall est aujourd’hui opposante et candidate à l’élection de février 2012. L’ex « dame de fer du Parti démocratique sénégalais » (PDS, parti d’Abdoulaye Wade) s’est assigné une mission : « moraliser l’environnement politique » à travers son mouvement « Synergie pour l’Éthique et la Transparence ».
Kyrielle de "petits" candidats
Comme elle, la kyrielle de « petits » candidats à l’élection présidentielle de 2012 oriente son discours sur le thème de l’éthique et de la bonne gouvernance. Un discours « moralisateur » qui ne laisse pas indifférent le Sénégalais lambda. Étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Albert Sylla, la trentaine, confie avoir été « séduit » par Ibrahima Fall, un candidat à l’élection présidentielle jusque là peu connu du grand public. Comme beaucoup d’autres, le jeune-homme a été convaincu par son discours « axé sur le respect des valeurs et la transparence dans la gestion des affaires ».
Un discours accrocheur. « La demande de vertu et de moralité est très forte chez les populations », observe le sociologue Djiby Diakhaté. D’après lui, cette exigence montre l’ampleur de l’échec des politiques préoccupés par « des stratégies de promotion personnelle ». Ces derniers « ont érigé la mal gouvernance en mode gestion », accuse Diakhaté.
La classe moyenne séduite
Au Forum civil (section sénégalaise de Transparency Internationale), on dresse un constat similaire. Pour Mohamed Mbodj, le coordonnateur de cette ONG, l’attrait pour ce type de discours « moralisateur » est plus prononcé « dans les centres urbains où se concentre la classe moyenne ». Selon lui, la succession de scandales sous le régime libéral a favorisé ce phénomène. « Jamais l’État n’a été placé dans une perspective de promotion totale de la mal gouvernance et de la corruption », dénonce-t-il, en citant les cas de surfacturation, de dépassement budgétaire, et de marchés de gré à gré souvent révélés par les rapports d’audit de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) ou de l’Inspection générale d’État (IGE).
Récemment « l’affaire de la mallette d’argent destinée à Alex Ségura et celles évoquées par Robert Bourgi montrent que l’éthique et la morale ont été mises à rude épreuve sous Abdoulaye Wade », constate de son côté Mame Less Camara, journaliste et observateur de la vie politique. Des scandales qui constituent un bon angle d’attaque pour la nouvelle vague de candidats qui convoitent le pouvoir. Même si ce discours « moralisateur » à lui seul semble insuffisant pour faire élire un candidat.
( Jeune Afrique )
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