Franceville, la province qui accueillait les Lions du Sénégal est à un peu plus de 500 km au sud-est de Libreville, la capitale du Gabon. La beauté de son paysage frappe les visiteurs, habitués des plaines arides du sahel que nous sommes. C’est dire que la nature est généreuse dans ce « village » aux allures de grande ville arrosée par le fleuve Ogooué ainsi que la rivière Mpassa.
Cependant la chaleur, est la chose la plus partagée ici. Les journées sans pluie sont caniculaires. Les rues sont presque vides à longueur de journée. Enfin presque, puisque un coin de la ville reste animé. C’est « le couloir de la mort ». Le nom peut donner des sueurs froides aux aventuriers que nous sommes. Longue de près de 300 mètres, il est garni de bars, snack-bar, ou encore de boîtes où les gens s’attablent pour déguster un mets. Des gens y boivent de l’alcool jusqu’à en mourir. C’est en effet la raison pour laquelle la rue porte ce nom. Sinistre sort.
Le plus sénégalais de ces endroits s’appellent « cafète-Bara », un petit local où sont entreposés quelques tables et chaises. Le propriétaire malgré son nom sénégalais est Burkinabé, élancé et la mine émaciée.
Le menu est varié mais pas forcément à notre goût « poulets et bananes, spaghettis à la sauce rouge, poissons ou encore du steak ».
Notre préférence va à l’omelette aux petits pois accompagnée de tranches de saucisson. Mais la curiosité se trouve ailleurs. A la porte de la cafète, des fillettes de 15 à 16 ans. Les plus vieilles âgées d’à peine 29 ans inondent la ruelle. Elles sont habillées de façon vulgaire, leggins accompagnés de haut qui couvre à peine leur nombril, robe courte, des sous-fesses d’où débordent des paquets de cigarettes. Rien n’est laissé au hasard pour taper dans l’œil des étrangers présents dans la ville pour la CAN.
« Les filles de procureur » comme on les appele chez nous à Dakar, ont l’intention de mener la vie dure à leurs aînées. Notre accompagnateur, chauffeur de taxi dans la ville, nous force à les aborder. « Elles sont sans danger, elles travaillent…comme les autres ». Nous on s’interroge sur leurs âges.
« Hahn, c’est rien ça, elles ont déjà connu hommes depuis longtemps », ricane t’il.
En ce moment notre esprit va vers la dame sénégalaise rencontrée lors de notre arrivée au restaurant près de notre hôtel. Elle nous avait demandé de nous méfier des « quatre lettres ». « Si jamais vous n’arriviez pas à vous abstenir pensez à doubler vos préservatifs » nous conseille-t-elle. Cela nous avait bien fait rigoler jusqu'à ce que l’on soit confronté à cette réalité des « bébés-prostituées».
Abordées histoire de voir comment elles réagissent, elles sont timides, normal pour leur âge, puis l’une d’elle sûrement la plus expérimentée, de demander un billet pour le groupe afin de manger un morceau. Un billet de 2000 francs fait l’affaire. Les numéros échangés on continue notre progression dans le « couloir ».
Dans une boite de nuit branchée, les compatriotes de Sadio Mané sont bien accueillis ici, c’était le chouchou du public ici. On nous propose une table que de jolies filles avaient déjà fini d’occuper, nous devions juste payer la note une fois que nous serions prêts à rentrer. Une à une ses filles se retirent pour partir avec d’autres hommes.
Un taux de 8% de séropositifs
Le sida est une réalité à Franceville. Le taux est un des plus élevés du Gabon pour pas plus de 100.000 habitants que compte la ville, il est de 8%. Pire après la réalité des « bébés prostituées » nous faisons face à celle des « bébés mamans ». A 14 ans ici, les filles tombent enceintes. Rares d’aborder une fille sans pour autant qu’elle ne vous avoue avoir laissé un rejeton à nourrir à la maison.
D’ailleurs les cas sont tellement répandus ici, que malgré leur ventres bedonnants, les portes des établissements scolaires leur sont quand même toujours ouvertes. Interdit pour nous d’accéder à ses établissements par contre.
Autour du stade de la rénovation de Franceville, des filles sont par dizaines à la recherche d’un petit emploi durant cette CAN. L’une d’elles 24 ans, A.S.M. étudiante à l'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), avec qui nous avons réussi à nouer une excellente amitié explique qu’elle a contracté sa grossesse à l’âge de 19 ans.
« Je vis avec ma maman et mes trois frères, avec qui je ne partage pas le même papa. Maman travaille dans une auberge comme ménagère, c’est difficile de trouver à manger. Et c’est un commerçant sénégalais qui m’a engrossée », se résout elle à nous dire. Nos compatriotes sont bien présents dans cette province.
En première année à l’Université, elle compte nous dit-elle après sa licence, venir au Sénégal poursuivre ses études. « C’est mon rêve. Le Sénégal est un beau pays avec un système scolaire parfait. Mon frère est là-bas depuis deux ans maintenant, je veux ramasser un peu d’argent ici et le rejoindre »
La ville ne compte pas d’industrie, très pauvre et ne compte comme principale activité que le commerce. L’agriculture est inconnue des Gabonais malgré l’abondance de la nature. C’est dire que pour notre future hôte étudiante, il faudra trimer encore et plus pour parvenir à ses fins. Pour nous aussi c’est la fin de la Coupe d’Afrique, il nous faudra rejoindre Libreville et plus tard notre pays, mais cette séparation ne constituera pas la fin de notre histoire d’amour avec cette belle province.
Cependant la chaleur, est la chose la plus partagée ici. Les journées sans pluie sont caniculaires. Les rues sont presque vides à longueur de journée. Enfin presque, puisque un coin de la ville reste animé. C’est « le couloir de la mort ». Le nom peut donner des sueurs froides aux aventuriers que nous sommes. Longue de près de 300 mètres, il est garni de bars, snack-bar, ou encore de boîtes où les gens s’attablent pour déguster un mets. Des gens y boivent de l’alcool jusqu’à en mourir. C’est en effet la raison pour laquelle la rue porte ce nom. Sinistre sort.
Le plus sénégalais de ces endroits s’appellent « cafète-Bara », un petit local où sont entreposés quelques tables et chaises. Le propriétaire malgré son nom sénégalais est Burkinabé, élancé et la mine émaciée.
Le menu est varié mais pas forcément à notre goût « poulets et bananes, spaghettis à la sauce rouge, poissons ou encore du steak ».
Notre préférence va à l’omelette aux petits pois accompagnée de tranches de saucisson. Mais la curiosité se trouve ailleurs. A la porte de la cafète, des fillettes de 15 à 16 ans. Les plus vieilles âgées d’à peine 29 ans inondent la ruelle. Elles sont habillées de façon vulgaire, leggins accompagnés de haut qui couvre à peine leur nombril, robe courte, des sous-fesses d’où débordent des paquets de cigarettes. Rien n’est laissé au hasard pour taper dans l’œil des étrangers présents dans la ville pour la CAN.
« Les filles de procureur » comme on les appele chez nous à Dakar, ont l’intention de mener la vie dure à leurs aînées. Notre accompagnateur, chauffeur de taxi dans la ville, nous force à les aborder. « Elles sont sans danger, elles travaillent…comme les autres ». Nous on s’interroge sur leurs âges.
« Hahn, c’est rien ça, elles ont déjà connu hommes depuis longtemps », ricane t’il.
En ce moment notre esprit va vers la dame sénégalaise rencontrée lors de notre arrivée au restaurant près de notre hôtel. Elle nous avait demandé de nous méfier des « quatre lettres ». « Si jamais vous n’arriviez pas à vous abstenir pensez à doubler vos préservatifs » nous conseille-t-elle. Cela nous avait bien fait rigoler jusqu'à ce que l’on soit confronté à cette réalité des « bébés-prostituées».
Abordées histoire de voir comment elles réagissent, elles sont timides, normal pour leur âge, puis l’une d’elle sûrement la plus expérimentée, de demander un billet pour le groupe afin de manger un morceau. Un billet de 2000 francs fait l’affaire. Les numéros échangés on continue notre progression dans le « couloir ».
Dans une boite de nuit branchée, les compatriotes de Sadio Mané sont bien accueillis ici, c’était le chouchou du public ici. On nous propose une table que de jolies filles avaient déjà fini d’occuper, nous devions juste payer la note une fois que nous serions prêts à rentrer. Une à une ses filles se retirent pour partir avec d’autres hommes.
Un taux de 8% de séropositifs
Le sida est une réalité à Franceville. Le taux est un des plus élevés du Gabon pour pas plus de 100.000 habitants que compte la ville, il est de 8%. Pire après la réalité des « bébés prostituées » nous faisons face à celle des « bébés mamans ». A 14 ans ici, les filles tombent enceintes. Rares d’aborder une fille sans pour autant qu’elle ne vous avoue avoir laissé un rejeton à nourrir à la maison.
D’ailleurs les cas sont tellement répandus ici, que malgré leur ventres bedonnants, les portes des établissements scolaires leur sont quand même toujours ouvertes. Interdit pour nous d’accéder à ses établissements par contre.
Autour du stade de la rénovation de Franceville, des filles sont par dizaines à la recherche d’un petit emploi durant cette CAN. L’une d’elles 24 ans, A.S.M. étudiante à l'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), avec qui nous avons réussi à nouer une excellente amitié explique qu’elle a contracté sa grossesse à l’âge de 19 ans.
« Je vis avec ma maman et mes trois frères, avec qui je ne partage pas le même papa. Maman travaille dans une auberge comme ménagère, c’est difficile de trouver à manger. Et c’est un commerçant sénégalais qui m’a engrossée », se résout elle à nous dire. Nos compatriotes sont bien présents dans cette province.
En première année à l’Université, elle compte nous dit-elle après sa licence, venir au Sénégal poursuivre ses études. « C’est mon rêve. Le Sénégal est un beau pays avec un système scolaire parfait. Mon frère est là-bas depuis deux ans maintenant, je veux ramasser un peu d’argent ici et le rejoindre »
La ville ne compte pas d’industrie, très pauvre et ne compte comme principale activité que le commerce. L’agriculture est inconnue des Gabonais malgré l’abondance de la nature. C’est dire que pour notre future hôte étudiante, il faudra trimer encore et plus pour parvenir à ses fins. Pour nous aussi c’est la fin de la Coupe d’Afrique, il nous faudra rejoindre Libreville et plus tard notre pays, mais cette séparation ne constituera pas la fin de notre histoire d’amour avec cette belle province.