2002-2012. Il y a dix que naissait la région de Matam. Dix ans au cours desquels Matam a vu l’administration se rapprocher de ses habitants. Dix ans qui ont, également, vu Matam exploiter ses premiers phosphates. Mais, tout n’est pas nickel dans cette régionalisation. Entre infrastructures dégradées voire inexistantes et jouissance non effective des retombées des phosphates, Matam n’a que ses larmes pour pleurer.
CREATION DE LA REGION : Que des avantages pour les populations
De l’avis des populations, le changement de statut est bénéfique à tous points de vue. Une régionalisation qui a pour conséquence première le rapprochement des populations avec l’administration. Tous les services départementaux qui étaient, naguère, à Saint-Louis ont été transférés dans la commune, aux pieds des administrés.
2002-2012, voilà dix ans que Matam a été érigé en région. La onzième du Sénégal qui matérialise une promesse du président Abdoulaye Wade, alors opposant. ‘A chaque fois qu’il venait à Matam, Abdoulaye Wade me disait : +Si nous prenons le pouvoir, mon premier acte sera d’ériger Matam en région+’, se rappelle Mody Sy, ancien compagnon et coaccusé de Wade dans l’affaire de l’assassinat de Me Sèye. Devenu le chef de file de l’Alliance pour la République (Apr) dans la région, il ajoute : ‘Wade me disait que Matam sera érigé en région à cause de sa superficie. Quand on sait que l’arrondissement de Ogo fait plus de deux fois la région de Thiès, on peut comprendre aisément pourquoi Matam a été érigé en région’.
La régionalisation a eu, pour conséquence première, le rapprochement des populations avec l’administration. Tous les services départementaux sont à quelques minutes de marche. C’est l’avis des Matamois et, en premier lieu, Abdoulaye Dramé. Le président du Conseil régional de Matam soutient, en effet, que le premier atout de ce changement de statut est la proximité des services administratifs. Par exemple, avec l’érection de Matam en région, les habitants disposent, par exemple, d’un tribunal régional.
Ce rapprochement induit un gain de temps et d’argent extraordinaire. ‘Tout ce qui se faisait à Saint-Louis est maintenant entre nos mains’, se réjouit-il. Ibrahima Fall, un habitant du quartier Samassa, estime lui aussi que l’un des effets positifs est l’énorme gain de temps pour la recherche des documents administratifs. ‘A titre d’exemple, il fallait se rendre à Saint-Louis distante de plus de quatre cent (400) kilomètres, quand on habite dans la commune de Matam, pour avoir un casier judiciaire. Huit cents (800) kilomètres et dix-sept mille (17 000) francs pour un aller et retour. Imaginez la perte de temps et d’argent considérable. Et c’est encore pire si vous êtes de Ranérou ou de Kanel’, fait remarquer Ibrahima Fall. Qui ajoute : ‘Maintenant, avec l’érection de Matam en région, on se rend à pied au tribunal pour obtenir le document administratif qui revient à 400 francs Cfa’.
L’autre avantage, cette fois économique, selon le président du Conseil régional, c’est la possibilité pour la population de gérer elle-même son propre développement à tous les niveaux : primaire, secondaire et tertiaire. Il y a aussi, toujours selon lui, l’accès de la région aux sources de financement nationaux et internationaux avec la coopération décentralisée. ‘Nous avons un pouvoir de négociation extrêmement fort. En tant que région, nous avons maintenant la possibilité de négocier et d’accéder aux fonds de dotation et aux fonds de concours que l’Etat met à la disposition des collectivités locales, sans parler de ce que nous recevons de la coopération décentralisée’, explique Abdoulaye Dramé. Qui s’empresse d’ajouter : ’On voit nettement que l’érection de Matam en région est très bénéfique pour les populations dans le cadre des investissements’.
La régionalisation a aussi occasionné l’installation des infrastructures scolaires, sanitaires et sociales. Les communes de Ranérou et de Kanel ont chacune un hôpital neuf. Et l’hôpital régional de Matam verra bientôt le jour, avant la fin de l’année, précise Mamadou Mory Diaw. Qui rappelle également les quatorze lycées et soixante-cinq collèges à l’actif du président Abdoulaye Wade.
CREATION DE LA REGION : Que des avantages pour les populations
De l’avis des populations, le changement de statut est bénéfique à tous points de vue. Une régionalisation qui a pour conséquence première le rapprochement des populations avec l’administration. Tous les services départementaux qui étaient, naguère, à Saint-Louis ont été transférés dans la commune, aux pieds des administrés.
2002-2012, voilà dix ans que Matam a été érigé en région. La onzième du Sénégal qui matérialise une promesse du président Abdoulaye Wade, alors opposant. ‘A chaque fois qu’il venait à Matam, Abdoulaye Wade me disait : +Si nous prenons le pouvoir, mon premier acte sera d’ériger Matam en région+’, se rappelle Mody Sy, ancien compagnon et coaccusé de Wade dans l’affaire de l’assassinat de Me Sèye. Devenu le chef de file de l’Alliance pour la République (Apr) dans la région, il ajoute : ‘Wade me disait que Matam sera érigé en région à cause de sa superficie. Quand on sait que l’arrondissement de Ogo fait plus de deux fois la région de Thiès, on peut comprendre aisément pourquoi Matam a été érigé en région’.
La régionalisation a eu, pour conséquence première, le rapprochement des populations avec l’administration. Tous les services départementaux sont à quelques minutes de marche. C’est l’avis des Matamois et, en premier lieu, Abdoulaye Dramé. Le président du Conseil régional de Matam soutient, en effet, que le premier atout de ce changement de statut est la proximité des services administratifs. Par exemple, avec l’érection de Matam en région, les habitants disposent, par exemple, d’un tribunal régional.
Ce rapprochement induit un gain de temps et d’argent extraordinaire. ‘Tout ce qui se faisait à Saint-Louis est maintenant entre nos mains’, se réjouit-il. Ibrahima Fall, un habitant du quartier Samassa, estime lui aussi que l’un des effets positifs est l’énorme gain de temps pour la recherche des documents administratifs. ‘A titre d’exemple, il fallait se rendre à Saint-Louis distante de plus de quatre cent (400) kilomètres, quand on habite dans la commune de Matam, pour avoir un casier judiciaire. Huit cents (800) kilomètres et dix-sept mille (17 000) francs pour un aller et retour. Imaginez la perte de temps et d’argent considérable. Et c’est encore pire si vous êtes de Ranérou ou de Kanel’, fait remarquer Ibrahima Fall. Qui ajoute : ‘Maintenant, avec l’érection de Matam en région, on se rend à pied au tribunal pour obtenir le document administratif qui revient à 400 francs Cfa’.
L’autre avantage, cette fois économique, selon le président du Conseil régional, c’est la possibilité pour la population de gérer elle-même son propre développement à tous les niveaux : primaire, secondaire et tertiaire. Il y a aussi, toujours selon lui, l’accès de la région aux sources de financement nationaux et internationaux avec la coopération décentralisée. ‘Nous avons un pouvoir de négociation extrêmement fort. En tant que région, nous avons maintenant la possibilité de négocier et d’accéder aux fonds de dotation et aux fonds de concours que l’Etat met à la disposition des collectivités locales, sans parler de ce que nous recevons de la coopération décentralisée’, explique Abdoulaye Dramé. Qui s’empresse d’ajouter : ’On voit nettement que l’érection de Matam en région est très bénéfique pour les populations dans le cadre des investissements’.
La régionalisation a aussi occasionné l’installation des infrastructures scolaires, sanitaires et sociales. Les communes de Ranérou et de Kanel ont chacune un hôpital neuf. Et l’hôpital régional de Matam verra bientôt le jour, avant la fin de l’année, précise Mamadou Mory Diaw. Qui rappelle également les quatorze lycées et soixante-cinq collèges à l’actif du président Abdoulaye Wade.
Autres articles
-
DPG du PM Ousmane Sonko : " Le vote sans débat était prévisible…" Thierno Alassane Sall
-
DPG du PM Sonko: " Les enjeux sont énormes (…) entre Pastef et le peuple, c'est un langage de vérité." ( Me Tall, député Pastef)
-
DPG du PM Ousmane Sonko à l'Assemblée Nationale: La presse s'installe... une dizaine de députés déjà sur place
-
Nomination dans l'Armée: les colonels Simon Ndour, Ousmane Aly Kane et Abdou Latif Kamara, élevés au rang de général de brigade.
-
Nominations dans l’armée : le général Magatte Ndiaye promu sous-cemga
Exploitation des phosphates : A qui profite la manne financière ?
Personne dans la région de Matam ne voit la couleur de l’argent issu de l’exploitation des phosphates de la région. Ni les habitants, ni les collectivités locales.
Malgré son dénuement, la région de Matam est productrice de phosphate. Du phosphate de très bonne qualité, de l’avis même de Abdoulaye Dramé, le président du Conseil régional et un ancien cadre des Industries chimiques du Sénégal (Ics).
Le phosphate est produit dans la commune de Hamady Hounaré, située dans le département de Kanel, par la Société d’étude et de réalisation du phosphate de Matam (Serpm), une entreprise minière qui a son siège au Point E, à Dakar. Son exploitation a été lancée, en grande pompe, par Me Wade, il y a quelques années. Mais ni la région, ni les populations, même celles de Hamady Hounaré ne voient ni la couleur de l’argent du minerai, ni les retombées économiques de cette industrie minière.
Abdoulaye Dramé se veut formel : à sa connaissance, le minerai ne profite pas à la population. ‘Je peux le dire très haut et très fort. Je n’ai pas encore vu d’implication ou d’intérêt pour la population locale’, dit-il. Avant de poursuivre : ‘En tant que président du Conseil régional, je ne suis pas impliqué ni de près ni de loin dans la gestion de cet outil aussi important qu’est le phosphate. Je suis très loin de ce projet, bien que je sois le président du Conseil régional de Matam’.
Le maire de la commune de Matam abonde dans le même sens. Mamadou Mory Diallo affirme que la commune chef-lieu de région ne perçoit pas un sou de cette industrie. Et comme le Conseil régional, sa municipalité n’a aucune visibilité sur son extraction. Même son de cloche chez Mody Sy. Ce proche de Macky Sall qui appelle la Serpm à louer un immeuble à Dakar pour les étudiants originaires de la région déclare : ‘On entend parler du phosphate sans voir les retombées. Pour dire vrai, Il n’y a aucune retombée pour les populations. Beaucoup d’ouvriers qui y travaillent viennent d’ailleurs, ils ne sont pas de la région. Et les populations limitrophes des carrières sont asphyxiées par la poussière sans aucun dédommagement’.
Chez les conseillers municipaux de la commune de Hamady Hounaré qui abrite le site de production, c’est l’omerta. En l’absence du maire qui se trouve être le directeur général de la Lonase, personne n’ose se prononcer. Samba Sylla, son premier adjoint que Wal Fadjri a joint par téléphone à plusieurs reprises pour parler des retombées économiques pour la population, a catégoriquement refusé de nous rencontrer. Et surtout, il s’est refusé à tout commentaire. ‘Je n’ai pas le temps de parler de ces choses-là’, dit-il d’un ton ferme au bout du fil tout en priant de ne plus l’’importuner’ avec ce genre de question. Les autres conseillers se sont également emmurés dans un silence total. ‘Personne ne peut parler de cette affaire’, souffle un conseiller municipal. Seuls les habitants osent parler. Et ils sont tous unanimes.
Toutes les personnes contactées ne voient pas l’intérêt de l’exploitation du phosphate. ‘Il n’y a ni argent ni aucune autre retombée pour nous, sinon de la poussière dégagée par la mine’, s’indigne un commerçant. Pire, la mine refuse de leur venir en aide, murmure un chauffeur. ‘Pendant l’hivernage, nous avions sollicité l’usine pour une petite digue, mais les dirigeants ont refusé de nous aider’, nous confie ce conducteur de taxi-brousse. Au site d’exploitation, à deux kilomètres de Hounaré, où nous nous sommes rendu, le chef d’exploitation renvoie à la direction générale. ‘Tout ce que je peux dire c’est que 80 % du personnel ouvrier qui travaille dans la mine est originaire de la localité’, affirme Edouard Diatta. A la direction générale qui se trouve au quartier résidentiel du Point E, point d’interlocuteur. ‘Le directeur général est en voyage’, nous a-t-on répété.
Malgré son dénuement, la région de Matam est productrice de phosphate. Du phosphate de très bonne qualité, de l’avis même de Abdoulaye Dramé, le président du Conseil régional et un ancien cadre des Industries chimiques du Sénégal (Ics).
Le phosphate est produit dans la commune de Hamady Hounaré, située dans le département de Kanel, par la Société d’étude et de réalisation du phosphate de Matam (Serpm), une entreprise minière qui a son siège au Point E, à Dakar. Son exploitation a été lancée, en grande pompe, par Me Wade, il y a quelques années. Mais ni la région, ni les populations, même celles de Hamady Hounaré ne voient ni la couleur de l’argent du minerai, ni les retombées économiques de cette industrie minière.
Abdoulaye Dramé se veut formel : à sa connaissance, le minerai ne profite pas à la population. ‘Je peux le dire très haut et très fort. Je n’ai pas encore vu d’implication ou d’intérêt pour la population locale’, dit-il. Avant de poursuivre : ‘En tant que président du Conseil régional, je ne suis pas impliqué ni de près ni de loin dans la gestion de cet outil aussi important qu’est le phosphate. Je suis très loin de ce projet, bien que je sois le président du Conseil régional de Matam’.
Le maire de la commune de Matam abonde dans le même sens. Mamadou Mory Diallo affirme que la commune chef-lieu de région ne perçoit pas un sou de cette industrie. Et comme le Conseil régional, sa municipalité n’a aucune visibilité sur son extraction. Même son de cloche chez Mody Sy. Ce proche de Macky Sall qui appelle la Serpm à louer un immeuble à Dakar pour les étudiants originaires de la région déclare : ‘On entend parler du phosphate sans voir les retombées. Pour dire vrai, Il n’y a aucune retombée pour les populations. Beaucoup d’ouvriers qui y travaillent viennent d’ailleurs, ils ne sont pas de la région. Et les populations limitrophes des carrières sont asphyxiées par la poussière sans aucun dédommagement’.
Chez les conseillers municipaux de la commune de Hamady Hounaré qui abrite le site de production, c’est l’omerta. En l’absence du maire qui se trouve être le directeur général de la Lonase, personne n’ose se prononcer. Samba Sylla, son premier adjoint que Wal Fadjri a joint par téléphone à plusieurs reprises pour parler des retombées économiques pour la population, a catégoriquement refusé de nous rencontrer. Et surtout, il s’est refusé à tout commentaire. ‘Je n’ai pas le temps de parler de ces choses-là’, dit-il d’un ton ferme au bout du fil tout en priant de ne plus l’’importuner’ avec ce genre de question. Les autres conseillers se sont également emmurés dans un silence total. ‘Personne ne peut parler de cette affaire’, souffle un conseiller municipal. Seuls les habitants osent parler. Et ils sont tous unanimes.
Toutes les personnes contactées ne voient pas l’intérêt de l’exploitation du phosphate. ‘Il n’y a ni argent ni aucune autre retombée pour nous, sinon de la poussière dégagée par la mine’, s’indigne un commerçant. Pire, la mine refuse de leur venir en aide, murmure un chauffeur. ‘Pendant l’hivernage, nous avions sollicité l’usine pour une petite digue, mais les dirigeants ont refusé de nous aider’, nous confie ce conducteur de taxi-brousse. Au site d’exploitation, à deux kilomètres de Hounaré, où nous nous sommes rendu, le chef d’exploitation renvoie à la direction générale. ‘Tout ce que je peux dire c’est que 80 % du personnel ouvrier qui travaille dans la mine est originaire de la localité’, affirme Edouard Diatta. A la direction générale qui se trouve au quartier résidentiel du Point E, point d’interlocuteur. ‘Le directeur général est en voyage’, nous a-t-on répété.