À quelques jours (2) de la fin des campagnes électorales, le Sénégal est secoué par une série d’incidents violents qui marquent cette période de tensions politiques. Bien que certains événements aient été largement médiatisés, tels que le saccage du siège de Taxawou ou l’attaque du cortège de Pastef, la violence qui s'installe ne semble pas encore atteindre une gravité qui mette en péril la stabilité du pays. Cependant, le climat politique s'envenime, et la population, elle, commence à exprimer son inquiétude.
Dakaractu a pris le pouls de la capitale en allant à la rencontre des habitants pour recueillir leur avis sur cette montée de violence, même si certains estiment que les événements ne sont pas "si graves". Les témoignages sont partagés et reflètent bien les clivages qui divisent les Sénégalais.
Un commerçant du centre-ville, visiblement préoccupé par la situation, confie : « Ce n’est pas encore trop grave, mais c’est une violence qu’on aurait pu éviter. Ceux qui provoquent ces scènes doivent comprendre que ça n’aide en rien le pays. Sonko doit se concentrer sur son programme et laisser les provocations de côté. » Selon cet habitant, la violence est inutile et ne fait qu’attiser les tensions, sans véritablement apporter de solutions aux problèmes du pays.
Pour certains, la politique devrait se concentrer sur des propositions concrètes et non sur des conflits qui ne font qu’alimenter la division. « L’opposition sait très bien que Sonko a déjà gagné ses élections dans le cœur du peuple, alors ils cherchent à le déstabiliser en provoquant des tensions. Mais Sonko, lui, devrait se concentrer sur le développement du pays. Il doit éviter de tomber dans ce piège », estime un autre commerçant, appelant Sonko à faire preuve de plus de retenue face à ses adversaires politiques.
D’autres, plus critiques envers le leader de Pastef, estiment que l’heure est venue de cesser les discours polémiques et de se concentrer sur l’essentiel. « Depuis qu’il est sur la scène politique, Sonko ne fait que parler de ce qu’il a soi-disant vu ou entendu, mais il ne propose rien de concret. À force de dénoncer les autres, il finit par perdre le soutien de ceux qui veulent un vrai changement. Il faut arrêter de parler et passer à l’action », souligne un autre habitant de Dakar, visiblement lassé par le climat actuel.
La tension entre les différentes coalitions reste palpable, mais la plupart des citoyens s’accordent sur un point : la violence doit cesser. Plusieurs voix se sont élevées pour rappeler que, bien que ces événements ne représentent pas une situation de crise majeure, ils sont symptomatiques d’un climat de méfiance qui risque de fragiliser la société sénégalaise.
« Le Sénégal a toujours été un modèle de paix en Afrique, il faut qu’on revienne à la raison. Que ce soit le pouvoir ou l’opposition, chacun doit se concentrer sur l’intérêt du pays et éviter les provocations inutiles. On veut voir des solutions, pas des affrontements », confie un habitant du quartier populaire de Dakar. Pour beaucoup, les appels à la violence ou les provocations incessantes n’ont pas leur place dans le débat politique. Les Sénégalais, dans leur grande majorité, appellent à la modération et à l’unité nationale en cette période cruciale pour le pays.
Si la violence reste contenue et qu’elle n’évolue pas vers une crise majeure, l’angoisse d’un pays profondément divisé est bien présente. Les citoyens veulent croire qu’une issue pacifique est possible et espèrent que leurs dirigeants, quels qu’ils soient, sauront choisir la voie du dialogue. « Il est encore temps d’éviter l’escalade. Nous devons tous nous rappeler que ce qui nous unit, c’est notre pays. Quoi qu’il arrive, il faut mettre l’intérêt du Sénégal en premier », conclut un jeune homme, très attentif à l’évolution de la situation.
À l’approche du terme des campagnes, l’incertitude plane sur la suite des événements. Mais au cœur de la population, l’espoir d’une sortie de crise pacifique est encore bien vivant. Il ne reste plus qu’à voir si les acteurs politiques sauront entendre ces appels à la paix.
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