Il y a un an, en juillet 2010, le site internet WikiLeaks rendait public des milliers de documents secrets de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. D’autres dossiers ont suivi, sur l’Irak, la diplomatie américaine, ou Guantanamo. Leur publication a déclenché une violente polémique et la colère de l’administration américaine.
L’affaire WikiLeaks a eu des conséquences multiples. Selon Cédric Manara, professeur à l’EDHEC (grande école de commerce), il y a un « avant » et un « après » WikiLeaks. « Pour la première fois – dit-il – nous nous sommes rendu compte qu’il était pratiquement impossible d’empêcher la circulation mondiale d’informations, aussi sensibles soient-elles, et que cette diffusion pouvait ébranler des Etats ».
Malgré d’innombrables pressions, le site WikiLeaks, simple boîte aux lettres numérique, anonyme et sécurisée, reste inatteignable. Désormais, les Etats et les grandes entreprises souhaitant garder leurs secrets seront obligés, soit de renoncer à l’usage de l’ordinateur et d’internet, soit de se préparer à la transparence totale d’informations toujours susceptibles de fuiter par l’intermédiaire d’un salarié, d’un fonctionnaire ou d’un soldat. « De toute évidence - souligne encore Cédric Manara - les Etats ne sont pas prêts à adopter cette dernière stratégie (de la transparence totale), une partie de leur fonctionnement étant basée sur le secret et la raison d’Etat ».
WikiLeaks et le désir de transparence
Pour la publication de documents secrets américains, WikiLeaks a fait appel à plusieurs grands journaux nationaux, dont Le Monde en France. La presse mondiale suit toujours les activités de WikiLeaks, ainsi que celles de ses nombreux « petits frères et sœurs ».
Mais comme nous confie Rémy Ourdan, journaliste au quotidien Le Monde, le phénomène a pris des dimensions beaucoup plus larges. Depuis l’affaire WikiLeaks, la rédaction du journal reçoit régulièrement des visites de personnes venant proposer spontanément des documents bruts. Pour le moment, cela n’a pas donné lieu à des articles, mais Le Monde s’attend à recevoir, à l’avenir, des dossiers plus intéressants.
Et que dit la loi ?
Source présumée de WikiLeaks, le soldat américain Manning, est aujourd’hui en prison aux Etats-Unis. Les autorités américaines veulent également poursuivre Julian Assange, fondateur du site. Et bien des Etats tentent de se doter d’une législation permettant de prévenir la capture et la diffusion illégale d’informations.
C’est notamment le cas de la France où une proposition de loi a été déposée au début de l’année 2011. Ce projet vise à créer une infraction qui serait punie par les tribunaux en cas de copie d’informations confidentielles. Car, comme le rappelle Bernard Lamon, avocat spécialiste en droit de l’informatique et des télécommunications, « à l’heure actuelle, si l’on copie, en France, une information de manière illégitime, on ne peut pas être poursuivi pénalement,sauf s’il s’agit de contenus classés secret défense. Aux Etats-Unis, une telle loi existe depuis quelques années ».
WikiLeaks ou la société d’information libre et transparente
Il est sûr qu’à l’avenir, gouvernements et entreprises chercheront à mieux protéger leurs données secrètes. Mais une fois l’information publiée sur le web, rien ne pourra arrêter sa propagation à travers la planète. Beaucoup pensent que cela devrait conduire à une société plus libre, plus transparente.
Ce n’est pas l’avis de Dominique Wolton, directeur de l’Institut des sciences de la communication au CNRS : « On a une vision un peu naïve de la liberté d’information, avec l’idée que plus il y aurait de tuyaux performants, de techniques, de systèmes d’information interactive, plus l’information serait libre. Or nous voyons aujourd’hui que la liberté absolue d’information pose de redoutables problèmes professionnels et étiques ».
Dominique Wolton pense que la victoire de WikiLeaks a masqué ce qui est le plus important dans le domaine de l’information : le rôle du travail des journalistes qui, reliés à des organismes de presse guidés par une certaine déontologie et une certaine tradition, résistent à la tentation d’utiliser les techniques modernes de manipulation par l’information.
L’affaire WikiLeaks a eu des conséquences multiples. Selon Cédric Manara, professeur à l’EDHEC (grande école de commerce), il y a un « avant » et un « après » WikiLeaks. « Pour la première fois – dit-il – nous nous sommes rendu compte qu’il était pratiquement impossible d’empêcher la circulation mondiale d’informations, aussi sensibles soient-elles, et que cette diffusion pouvait ébranler des Etats ».
Malgré d’innombrables pressions, le site WikiLeaks, simple boîte aux lettres numérique, anonyme et sécurisée, reste inatteignable. Désormais, les Etats et les grandes entreprises souhaitant garder leurs secrets seront obligés, soit de renoncer à l’usage de l’ordinateur et d’internet, soit de se préparer à la transparence totale d’informations toujours susceptibles de fuiter par l’intermédiaire d’un salarié, d’un fonctionnaire ou d’un soldat. « De toute évidence - souligne encore Cédric Manara - les Etats ne sont pas prêts à adopter cette dernière stratégie (de la transparence totale), une partie de leur fonctionnement étant basée sur le secret et la raison d’Etat ».
WikiLeaks et le désir de transparence
Pour la publication de documents secrets américains, WikiLeaks a fait appel à plusieurs grands journaux nationaux, dont Le Monde en France. La presse mondiale suit toujours les activités de WikiLeaks, ainsi que celles de ses nombreux « petits frères et sœurs ».
Mais comme nous confie Rémy Ourdan, journaliste au quotidien Le Monde, le phénomène a pris des dimensions beaucoup plus larges. Depuis l’affaire WikiLeaks, la rédaction du journal reçoit régulièrement des visites de personnes venant proposer spontanément des documents bruts. Pour le moment, cela n’a pas donné lieu à des articles, mais Le Monde s’attend à recevoir, à l’avenir, des dossiers plus intéressants.
Et que dit la loi ?
Source présumée de WikiLeaks, le soldat américain Manning, est aujourd’hui en prison aux Etats-Unis. Les autorités américaines veulent également poursuivre Julian Assange, fondateur du site. Et bien des Etats tentent de se doter d’une législation permettant de prévenir la capture et la diffusion illégale d’informations.
C’est notamment le cas de la France où une proposition de loi a été déposée au début de l’année 2011. Ce projet vise à créer une infraction qui serait punie par les tribunaux en cas de copie d’informations confidentielles. Car, comme le rappelle Bernard Lamon, avocat spécialiste en droit de l’informatique et des télécommunications, « à l’heure actuelle, si l’on copie, en France, une information de manière illégitime, on ne peut pas être poursuivi pénalement,sauf s’il s’agit de contenus classés secret défense. Aux Etats-Unis, une telle loi existe depuis quelques années ».
WikiLeaks ou la société d’information libre et transparente
Il est sûr qu’à l’avenir, gouvernements et entreprises chercheront à mieux protéger leurs données secrètes. Mais une fois l’information publiée sur le web, rien ne pourra arrêter sa propagation à travers la planète. Beaucoup pensent que cela devrait conduire à une société plus libre, plus transparente.
Ce n’est pas l’avis de Dominique Wolton, directeur de l’Institut des sciences de la communication au CNRS : « On a une vision un peu naïve de la liberté d’information, avec l’idée que plus il y aurait de tuyaux performants, de techniques, de systèmes d’information interactive, plus l’information serait libre. Or nous voyons aujourd’hui que la liberté absolue d’information pose de redoutables problèmes professionnels et étiques ».
Dominique Wolton pense que la victoire de WikiLeaks a masqué ce qui est le plus important dans le domaine de l’information : le rôle du travail des journalistes qui, reliés à des organismes de presse guidés par une certaine déontologie et une certaine tradition, résistent à la tentation d’utiliser les techniques modernes de manipulation par l’information.
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