La BCEAO "grandement affectée" par la crise post-électorale ivoirienne (gouverneur)

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a été "grandement affectée" par la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, a déclaré samedi à Dakar son gouverneur, Thiémoko Meyliet Koné.

‘’La crise post-électorale en Côte d’Ivoire a grandement affecté la situation économique et sociale de l’ensemble des Etats membre de l’UMOA (Union monétaire ouest africaine). La Banque centrale parce qu’elle est enracinée dans la vie de nos Etats et qu’elle gère une partie de leur souveraineté en a été durement affectée’’, a-t-il notamment indiqué.

Une crise politique survenue après le second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010 a fait plusieurs centaines de morts en Côte d’Ivoire, locomotive de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

Cette crise a connu son épilogue suite à l’installation d’Alassane Ouattara, élu à l’élection présidentielle, et installé dans ses fonctions, en avril 2011.

M. Koné économiste de formation, nommé gouverneur de la BCEAO le 30 mai dernier s’exprimait lors la cérémonie officielle de son installation en présence de plusieurs ministres des pays membres de la BCEAO, des représentants du corps diplomatique accrédité à Dakar, des organismes et institutions internationales basés au Sénégal.

Des gouverneurs de Banques centrales africaines et européennes ont pris part à la manifestation ainsi que l’ancien gouverneur de la BCEAO Charles Konan Banny, le Président de la Cours suprême de Côte d’Ivoire et l’ancien Premier ministre ivoirien Seydou Elimane Diarra.

Selon M. Koné, ‘’les difficultés rencontrées ont débouché sur des dysfonctionnements institutionnels qui ont conduit, fait inédit dans l’histoire de la Banque centrale, à la fermeture de ses agences sur le territoire de la Côte d’Ivoire’’.

‘’Toute institution autre que la BCEAO aurait pu succomber à cette épreuve. Il faut le regretter et souhaiter que cela ne se reproduise plus jamais’’, a-t-il dit.

Il a ajouté : ‘’La crise étant passée, il nous apparaît à présent important de réconcilier la Banque centrale avec elle-même et avec son environnement afin qu’elle puisse rendre à nouveau aux Etats, les services qu’ils en attendent’’.

A ce propos, M. Koné a soutenu qu’à cet effet, dès sa nomination, il a entrepris d’aller à l’écoute des plus haute autorités de l’Union, mais aussi de certains partenaires de la Banque. ‘’Ces audiences et rencontres avaient pour objectif de recueillir attentes et préoccupations afin de mieux formuler les actions prioritaires à entreprendre.’’

M. Koné est entré à la BCEAO en 1975 et a occupé entre autres, le poste d’adjoint au directeur national de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire, puis directeur des opérations financières au siège de la Banque.

M. Koné a par la suite assuré l’intérim du directeur national de la BCEAO dans son pays avant d’être confirmé à ce poste. Quelques années plus tard, il devient contrôleur général puis conseiller spécial du gouverneur.

Il a aussi successivement occupé les postes de directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro, et de ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat.

( APS )