Un milliard huit cent millions d'euros, c'est la promesse du capital de départ d'un fond africain initié par l'Union européenne, non pour bloquer ou endiguer l'immigration, mais pour la freiner voire la ralentir. C'est l'objectif des vingt huit pays européens plus la Turquie réunis pendant deux jours à Valette (Malte) avec leurs homologues africains. La peur des chiffres annoncés (3 millions de migrants) dicte-t-elle cette opportunité soudaine de travailler avec les États Africains ? Ceux-ci n'auraient-ils pas d'autres priorités plus pressantes ?
Ce "deal" mis sur la table par les Européens pour aider l’économie africaine est un jeu de dupes. C'est pour cela qu’au sortir de ce sommet, les représentants africains ont eu raison d'avoir résisté aux pressions. D’avoir même évité le pire en contrecarrant les aspects sécuritaires, à leurs yeux les plus choquants, notamment les réadmissions forcées de migrants illégaux ou l’établissement de camps de rétention (« hot spots ») dans certains pays de transit.
Que cherchait l'UE en convoquant ce sommet sur l'immigration ? Même si un plan d’action a été signé, seulement 78 millions ont été récoltés sur la promesse de dons pour alimenter ce fond. A titre de comparaison, "l’évasion fiscale et le transfert illicite des capitaux représentent un manque à gagner de 60 milliards de dollars pour le continent africain", a relevé le président Macky Sall, ajoutant "que ce montant dépassait largement l’aide au développement versée à l’Afrique".
Cependant, les dirigeants africains préfèrent d'autres actions en lieu et place de ces formes d'aide aux effets controversés. Ils ont milité pour une politique basée sur des règles commerciales équitables, une révision de la fiscalité des multinationales européennes exploitant les matières premières de l’Afrique sans toutefois que cela contribue à la prospérité des Africains. En un mot, l'Afrique en appelle à une reconsidération, en profondeur, des rapports Nord-Sud. «Nous pouvons nous passer de votre aide», a lancé le chef de l'État sénégalais à un auditoire européen contri.
En réalité, l'Europe se trompe de perspective. La migration économique venant de l'Afrique subsaharienne ne représente qu'un faible taux dans le phénomène migratoire actuel. L'afflux de migrants qu'elle connaît sur son sol est la conséquence de sa politique moyen- orientale, principalement des guerres préventives américaines en Irak, en Afghanistan et maintenant en Syrie et dont elle a activement pris part. Peut-elle, dès lors, moralement demander à l'Afrique de s'occuper de l'immigration sur son sol ?
Il n'est pas étonnant que ce sommet ait échoué. Son objectif était ailleurs : transférer sa culpabilité sur les dirigeants africains tout en apaisant leurs opinions publiques.
(Légende de la photo : Europe-Afrique : Photo officielle du Sommet de Malte sur la migration.)
Ce "deal" mis sur la table par les Européens pour aider l’économie africaine est un jeu de dupes. C'est pour cela qu’au sortir de ce sommet, les représentants africains ont eu raison d'avoir résisté aux pressions. D’avoir même évité le pire en contrecarrant les aspects sécuritaires, à leurs yeux les plus choquants, notamment les réadmissions forcées de migrants illégaux ou l’établissement de camps de rétention (« hot spots ») dans certains pays de transit.
Que cherchait l'UE en convoquant ce sommet sur l'immigration ? Même si un plan d’action a été signé, seulement 78 millions ont été récoltés sur la promesse de dons pour alimenter ce fond. A titre de comparaison, "l’évasion fiscale et le transfert illicite des capitaux représentent un manque à gagner de 60 milliards de dollars pour le continent africain", a relevé le président Macky Sall, ajoutant "que ce montant dépassait largement l’aide au développement versée à l’Afrique".
Cependant, les dirigeants africains préfèrent d'autres actions en lieu et place de ces formes d'aide aux effets controversés. Ils ont milité pour une politique basée sur des règles commerciales équitables, une révision de la fiscalité des multinationales européennes exploitant les matières premières de l’Afrique sans toutefois que cela contribue à la prospérité des Africains. En un mot, l'Afrique en appelle à une reconsidération, en profondeur, des rapports Nord-Sud. «Nous pouvons nous passer de votre aide», a lancé le chef de l'État sénégalais à un auditoire européen contri.
En réalité, l'Europe se trompe de perspective. La migration économique venant de l'Afrique subsaharienne ne représente qu'un faible taux dans le phénomène migratoire actuel. L'afflux de migrants qu'elle connaît sur son sol est la conséquence de sa politique moyen- orientale, principalement des guerres préventives américaines en Irak, en Afghanistan et maintenant en Syrie et dont elle a activement pris part. Peut-elle, dès lors, moralement demander à l'Afrique de s'occuper de l'immigration sur son sol ?
Il n'est pas étonnant que ce sommet ait échoué. Son objectif était ailleurs : transférer sa culpabilité sur les dirigeants africains tout en apaisant leurs opinions publiques.
(Légende de la photo : Europe-Afrique : Photo officielle du Sommet de Malte sur la migration.)
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