"Il y a un complexe renversant de nos dirigeants envers la France" (Abdou Latif Coulibaly).

DAKARACTU.COM - Pour Abdou Latif Coulibaly, même si l’avocat Robert Bourgi a bien fait de parler du financement par des présidents africains de la campagne présidentielle de 2002 de Jacques Chirac, cela semble un peu décalé par rapport à l’actualité. Car l’ex-président français ne peut même plus répondre de ses actes devant un tribunal du fait de sa maladie et de sa vieillesse. Et en plus ce n’est plus dans l’air du temps en sens que la vraie actualité aujourd’hui doit porter sur le président Nicolas Sarkozy qui prépare sa campagne présidentielle de 2012. «C’est décalé de parler de Chirac, je préfère qu’on parle de Sarkozy », souligne Latif, non sans indiquer que Robert Bourgi devrait plutôt parler de Sarkozy s’il est vraiment courageux. « S’il agit pour défendre la cause africaine, il doit parler de Sarkozy », martèle-t-il.
Mais ce qui irrite surtout le directeur de publication de La Gazette, c’est ce complexe des présidents africains vis-à-vis de la France et des présidents français. « Il y a un complexe renversant des Africains vis-à-vis des présidents français », s'indigne Abdou Latif Coulibaly. Il n’arrive pas à comprendre qu’on puisse donner à un chef d'Etat français plus de 10 millions de dollars alors que l’hôpital régional de Fatick peine toujours à ouvrir ses portes faute d’argent. La solution, pour lui, reste la mise en place d’un leadership transformationnel débarrassé de tout héritage de la colonisation et tourné vers une nouvelle conception de l'intérêt général et de l'éthique.