Les organisations de défenses des Droits de l'Hommes ont manifesté leur déception face aux promesses non tenues par le président de la junte en Guinée, lors de sa prise du pouvoir. Dans un rapport exploité par Dakaractu, Human Rights Watch souligne que lorsque le général Mamady Doumbouya a renversé son prédécesseur autocratique, l’ex-président Alpha Condé, il s’est engagé à reconstruire l’État, à respecter les droits humains et à rendre justice. Toutefois, tel n'est pas le cas, nous dit-on. Selon Human Rights Watch, la répression a entraîné la mort de dizaines de manifestants et d’autres habitants de Conakry, la capitale de la Guinée, depuis janvier 2024. Avant d'ajouter: durant cette même période, la junte a suspendu au moins six médias indépendants, a arrêté arbitrairement au moins dix journalistes et a fait disparaître et aurait torturé deux éminents militants politiques. « Lorsque le général Mamady Doumbouya a renversé son prédécesseur autocratique, Alpha Condé, il s’est engagé à reconstruire l’État, à respecter les droits humains et à rendre justice », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.
En effet, renseigne le document, du 10 au 31 octobre, Human Rights Watch a également mené des entretiens par téléphone avec 27 témoins de violations des droits humains. Human Rights Watch a aussi examiné des déclarations de membres du gouvernement et analysé des dossiers médicaux et médico-légaux, des documents juridiques, des photographies et des enregistrements vidéo partagés directement avec ses équipes de recherche pour corroborer les récits des victimes et des témoins. Human Rights Watch a écrit au ministre de la Justice le 5 novembre, pour lui faire part des conclusions de ses recherches et pour demander des réponses à des questions spécifiques. Le ministre de la Justice n’a pas répondu à Human Rights Watch.
Il poursuit: le 9 juillet, les forces de sécurité guinéennes auraient torturé et fait disparaître de force Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, deux figures importantes de l’opposition. Les autorités n’ont pas reconnu leur détention ni répondu aux demandes de leur avocat à propos du lieu où ils se trouvent.
Les autorités militaires ont bloqué et suspendu des médias, et ont menacé et arrêté arbitrairement des journalistes.Le 18 septembre, le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a annoncé que, contrairement au calendrier de transition de 24 mois convenu entre la junte et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en décembre 2022, l’élection présidentielle n’aurait pas lieu à la fin de l’année 2024, mais en 2025.
Morissanda Kouyaté a confirmé qu’un référendum portant sur l’adoption d’une nouvelle constitution, visant à remplacer la charte de la transition et potentiellement à ouvrir la voie à la participation de Mamady Doumbouya à l’élection présidentielle, aurait bien lieu à la fin de l’année 2024. Cependant, au moment de la publication de ce rapport, aucune date n’avait encore été fixée pour le référendum. Plusieurs membres du CNRD, dont son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, ont publiquement exprimé leur soutien à la candidature de Mamady Doumbouya lors de la prochaine élection présidentielle.Des membres de l’opposition et de la société civile ont fait part de leurs préoccupations quant à l’absence de calendrier électoral clair et aux violations de la charte de la transition. Le 12 novembre, une coalition guinéenne de groupes d’opposition et d’organisations de la société civile, connue sous le nom de Forces Vives de Guinée (FVG), a appelé au retrait de la junte du pouvoir d’ici le 1er janvier 2025 et au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Le 29 octobre, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a dissous 53 partis politiques, en a suspendu 54 autres pendant trois mois et placé 67 autres en observation, leur donnant trois mois pour fournir au ministère des informations requises. La décision est intervenue après la publication d’un rapport d’« évaluation des partis politiques » par le ministre, invoquant un non-respect de la loi par certains partis, notamment l’absence de licences valides et de comptes financiers transparents.
Parmi les partis en observation figurent trois partis d’opposition de premier plan, à savoir le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) dirigé par l’ancien président Alpha Condé, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dirigée par Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) dirigée par l’ancien Premier ministre Sidya Touré, informe le document de Human Rights Watch.
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