C’est désormais devenu un secret de polichinelle. La nomination du Dr Alioune Ibnou Abou Talib Diouf au poste de Directeur de l’Agence Sénégalaise de la Réglementation Pharmaceutique ( ARP, en acronyme ) est clairement contestée par certains de ses collègues pharmaciens. Ces derniers qui prévoient de s’en ouvrir à l’autorité, l’accusent d’avoir alimenté , lors de son passage à Touba, le marché parallèle plus communément appelé « marché noir ». Ils vont plus loin . Pour eux, « l’homme gagnerait à rendre le tablier ».
Joint au téléphone par Dakaractu, Dr Alioune Abou Talib Diouf visiblement imperturbable, estime que ses détracteurs devraient avoir le courage de s’affirmer au grand public et d’exhiber les preuves de leurs allégations. « C’est normal. Il y’a toujours des gens qui sont contents , d’autres qui le sont moins ou qui ont peur pour leur trafic parce qu’ils entretiennent des affaires louches. Y’en aussi qui veulent le poste que tu occupes . C’est généralement de la méchanceté,. Parfois non ! Ça peut aussi être de la jalousie. Allez demander ! Interrogez mes collègues de là-bas , vous verrez et publiez ce qu’ils vous diront sans revenir vers moi . ». (… ).
Quand nous ressassons la question de savoir s’il était bel et bien dans le business des faux médicaments, sa réponse est restée catégorique. « J’avais une pharmacie régulièrement ouverte à Touba avec un arrêté . Je rappelle qu' il y’a une enquête de moralité faite par les services de l’État. Je ne vous apprends pas quand ce nouveau régime , cette enquête est systématique. Et puis, parcourez mon CV, vous verrez si réellement ce que ces gens disent est vrai ou pas. C’est juste un groupuscule de gens qui s’agite par ce qu’ils se sentent menacés ».
QUAND DR DIOUF LANCE UN DÉFI À SES DÉTRACTEURS !
Loin d’être ébranlé par la grogne ( qui, selon nos sources , s’en va s’aggrandissant), le nouveau Directeur de la Réglementation pharmaceutique invite ceux qui ont ouvert ce front contre lui de s’affirmer et d’exhiber leurs preuves. « C’est de la médisance ! Qu’ils organisent une conférence de presse ! ». Il poursuit . « Certains s’inquiètent. On va criminaliser le trafic de médicaments. Il y’aura des sanctions pénales, pécuniaires. Et j’ai toujours prophétisé cela. Le marché pèse 200 milliards par an. C’est un marché avec une face claire et une face sombre. Ceux qui sont dans la face sombre sont forcément inquiets. Et c’est une chaîne de complicité. Ces gens savent ce qui les attendent ».
Loin de fléchir , il rajoute non sans essayer de comprendre le pourquoi de cette antipathie soudaine. « Lorsque je travaillais dans le cadre du syndicat, J’indiquais souvent la gendarmerie lorsque des camions frauduleux voulaient intégrer le marché. C’était des centaines de millions en jeu. À l’époque , c’était très chaud . J’étais devenu la cible no 01 de certains d’entre eux et des revendeurs du marché parallèle. Ils avaient voulu truquer l’histoire en allant se plaindre auprès du Khalife. Je me rappelle avoir traduit en justice des pharmaciens pour diffamation au tribunal de Diourbel . Ils risquaient 02 ans de prison . C’est un délit pénal. La justice, ce sont les faits et non les paroles. Ils avaient fini par faire un protocole d’entente pour que j' arrête les poursuites. Si ces mêmes gens reviennent 15 ans après pour raconter des bobards , on comprend. Ce sont mes détracteurs qui étaient dans le trafic frauduleux. Et non le contraire ! Mon casier juridique est vierge ».
DR DIOUF , VERS LA DÉMISSION ?
Autant le dire d’emblée, le nouveau directeur de la Réglementation pharmaceutique ne compte pas rendre le tablier. Son ambition est de révolutionner le secteur et satisfaire la confiance de son employeur. « Pourquoi je vais démissionner ?Pourquoi devrais -je écouter les seules personnes qui ne veulent pas que je sois là, alors que des milliers de personnes des quatre coins de la planète me disent que tu es à la bonne place pour servir le Sénégal , et que tu vas révolutionner cette profession ? Dans le projet Pastef, c’est moi qui ai coordonné et écrit, pendant 18 mois avec des experts la partie pharmacie. Je viens de l’OMS où j’ai officié pendant 04 ans et Dieu sait qu’on est bien payé là-bas. Donc je ne suis pas à ce poste pour de l’argent. Je ne compte pas céder à la démocratie des réseaux sociaux. S’ils ont des preuves , ils peuvent aller se plaindre auprès de l’Ofnac ou devant qui de droit ». Il insistera pour dire que la grogne ne peut provenir du syndicat des pharmaciens du Sénégal « J’ai géré , de 2009 à 2012, la communication du syndicat ».
FEUILLE DE ROUTE DU DG
Docteur Alioune Diouf de rappeler qu’il est déjà concentré sur ces nouvelles tâches qui se résument à aider le Sénégalais à facilement acquérir le médicament. « Cette denrée doit être accessible géographiquement et financièrement. Il entre dans mes missions de travailler à activer les leviers qu’il faut pour atteindre ses objectifs. Le médicament doit être accessible au bénéfice des Sénégalais et surtout des femmes , des mères de familles ».
En guise de conclusion pour ce chapitre de ogre entretien , Dr Diouf dira qu’il sait que « depuis sa nomination, trois groupes se sont dégagés : « Ceux qui sont contents ( largement plus nombreux), ceux qui sont fâchés et qui sont apeurés ».
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