Je tenais à commencer cette lettre par mes plus sincères salutations. Le Sénégal est mon pays de cœur, pays dans lequel, moi, Jana Khalil, jeune adolescente de dix-sept années, je suis née, j’ai grandi, et que je n’ai jamais quitté. Malheureusement, aujourd’hui, c’est avec le cœur fendu que j’écris cette lettre.
Suite à de nombreux articles émettant des avis péjoratifs quant au Parc Zoologique de Hann, j’ai décidé de m’y rendre, après quelques années sans l’avoir visité, afin de me faire mon propre avis. J’en ressors à l’instant, abasourdie. Je tenais à écrire cette lettre dès mon retour de cette visite, car un sentiment de tristesse envahit mon cœur actuellement.
En ce samedi après-midi, ce n’est pas un zoo rempli d’enfants, d’adultes, de couples et de joie qui m’a accueillie. Ce n’est pas un espace de partage et de divertissement que j’ai pu visiter. Cet après midi, Mme la Première Dame, peuple sénégalais, c’est un lieu métamorphosé, qui ne m’a pas rappelé des souvenirs d’enfance.
Mon but n’est en aucun cas d’attaquer, de dénoncer, ou de critiquer quelconques actions ou décisions. Cependant, le Parc Zoologique de Hann est considéré comme un patrimoine national au Sénégal, mais je peux affirmer aujourd’hui que je ne suis pas fière de celui-ci.
Amoureuse inconditionnelle des animaux, ce sont des êtres chétifs, au regard triste, et tout sauf épanouis que j’ai pu rencontrer. Ce sont des animaux enfermés dans des cages parfois bien trop petites, dans une solitude déplorable ou en sureffectif que j’ai pu observer avec tristesse. Ce sont des cages mal entretenues, aux carreaux parfois brisés, et polluées qui se sont offertes à ma vue. C’est un pincement au cœur que j’ai ressenti. C’est un espace vaste, mais avec si peu de vie, qu’était le Parc Zoologique de Hann aujourd’hui.
Alors Mme. Sall, je me permets de vous questionner, est-ce l’image que doit renvoyer un patrimoine national ? Est-ce ce lieu que vous voudriez exposer fièrement au public ?
Je vous invite, avec tout mon respect, à le visiter. Je vous invite, Madame la Première Dame, à constater de vous-même que les propos que j’avance aujourd’hui ne sont pas des calomnies. Je vous invite à tenter de soutenir le regard triste d’un animal évoluant dans une cage insalubre, entouré de détritus. Un être vivant, jour et nuit, mois après mois, dans cet environnement précaire, et dans ces conditions déplorables. Je vous invite à tenter de supporter la vision de lions, symboles de la nation, malingres, allongés derrière les barreaux, le regard dans le vide, près de carreaux brisés, représentant tout sauf un symbole de force et de puissance. Je vous invite à ne pas avoir le cœur en morceau en entendant leur rugissement, sonnant comme un cri de détresse, un appel à l’aide. Je vous invite à contempler le silence des hyènes, dont ce n’est pas le rire qui était audible aujourd’hui.
Je fus étonnée de remarquer le manque d’animaux. Cette phrase sonne étrange à lire, dans la mesure où nous parlons d’un zoo, mais cela est représentatif de la situation dans laquelle le Parc est. J’ai pu échanger avec un guide, m’ayant fait part du souhait de repeuplement du zoo. Mais une question me vint automatiquement à l’esprit. Comment repeupler un zoo dans lequel les conditions sont défavorables à une vie saine ? Comment accueillir de nouveaux animaux tandis que ceux déjà présents évoluent dans cette situation des plus attristantes ?
Mme. Marième Faye Sall, vous êtes une femme de respect. Une femme engagée et une Première Dame exemplaire. Est-ce trop ambitieux d’aspirer à des conditions meilleures pour nos chers animaux ? Est-ce trop enfantin de rêver d’un environnement sain, de nourriture suffisante et d’un entretien adéquat pour ces êtres vivants ? Est-ce idyllique d’imaginer qu’un patrimoine national soit la fierté d’un pays ?
Je vous écris cette lettre, peinée de voir ce qu’est devenu le célèbre Parc Zoologique de Hann, mais je vous écris avant tout afin de vous interpeller.
Je vous demande donc, Mme la Première Dame, de porter votre attention sur la vie des animaux peuplant le zoo. Le Parc de Hann est un espace magnifique, vaste, et très visité. Mais je ne peux associer à ce Parc des adjectifs mélioratifs quant à la condition des animaux. Un zoo nécessite des individus portant une certaine attache à ces êtres, mais surtout une hygiène sans faille, un entretien des cages, un apport alimentaire suffisant et adapté aux animaux, afin de les voir se développer dans les conditions les plus adéquates. Et pour permettre au Parc de Hann d’accéder à tout cela, il est indispensable d’y apporter les fonds nécessaires. Il est indispensable de contribuer à l’entretien durable de ce patrimoine national.
Je vous fais alors part de mon souhait le plus cher, Mme la Première Dame : voir l’Etat Sénégalais apporter de l’aide aux animaux du Parc Zoologique de Hann, évaluer et contribuer aux frais nécessaires à leur confort. Les animaux sont des êtres inoffensifs, qui n’ont malheureusement pas de parole. Alors je me suis portée volontaire aujourd’hui, Mme la Première Dame, pour la leur offrir, et associer des mots à leur regard vide, leurs cris de détresse, leur corps chétifs.
Je vous remercie
Suite à de nombreux articles émettant des avis péjoratifs quant au Parc Zoologique de Hann, j’ai décidé de m’y rendre, après quelques années sans l’avoir visité, afin de me faire mon propre avis. J’en ressors à l’instant, abasourdie. Je tenais à écrire cette lettre dès mon retour de cette visite, car un sentiment de tristesse envahit mon cœur actuellement.
En ce samedi après-midi, ce n’est pas un zoo rempli d’enfants, d’adultes, de couples et de joie qui m’a accueillie. Ce n’est pas un espace de partage et de divertissement que j’ai pu visiter. Cet après midi, Mme la Première Dame, peuple sénégalais, c’est un lieu métamorphosé, qui ne m’a pas rappelé des souvenirs d’enfance.
Mon but n’est en aucun cas d’attaquer, de dénoncer, ou de critiquer quelconques actions ou décisions. Cependant, le Parc Zoologique de Hann est considéré comme un patrimoine national au Sénégal, mais je peux affirmer aujourd’hui que je ne suis pas fière de celui-ci.
Amoureuse inconditionnelle des animaux, ce sont des êtres chétifs, au regard triste, et tout sauf épanouis que j’ai pu rencontrer. Ce sont des animaux enfermés dans des cages parfois bien trop petites, dans une solitude déplorable ou en sureffectif que j’ai pu observer avec tristesse. Ce sont des cages mal entretenues, aux carreaux parfois brisés, et polluées qui se sont offertes à ma vue. C’est un pincement au cœur que j’ai ressenti. C’est un espace vaste, mais avec si peu de vie, qu’était le Parc Zoologique de Hann aujourd’hui.
Alors Mme. Sall, je me permets de vous questionner, est-ce l’image que doit renvoyer un patrimoine national ? Est-ce ce lieu que vous voudriez exposer fièrement au public ?
Je vous invite, avec tout mon respect, à le visiter. Je vous invite, Madame la Première Dame, à constater de vous-même que les propos que j’avance aujourd’hui ne sont pas des calomnies. Je vous invite à tenter de soutenir le regard triste d’un animal évoluant dans une cage insalubre, entouré de détritus. Un être vivant, jour et nuit, mois après mois, dans cet environnement précaire, et dans ces conditions déplorables. Je vous invite à tenter de supporter la vision de lions, symboles de la nation, malingres, allongés derrière les barreaux, le regard dans le vide, près de carreaux brisés, représentant tout sauf un symbole de force et de puissance. Je vous invite à ne pas avoir le cœur en morceau en entendant leur rugissement, sonnant comme un cri de détresse, un appel à l’aide. Je vous invite à contempler le silence des hyènes, dont ce n’est pas le rire qui était audible aujourd’hui.
Je fus étonnée de remarquer le manque d’animaux. Cette phrase sonne étrange à lire, dans la mesure où nous parlons d’un zoo, mais cela est représentatif de la situation dans laquelle le Parc est. J’ai pu échanger avec un guide, m’ayant fait part du souhait de repeuplement du zoo. Mais une question me vint automatiquement à l’esprit. Comment repeupler un zoo dans lequel les conditions sont défavorables à une vie saine ? Comment accueillir de nouveaux animaux tandis que ceux déjà présents évoluent dans cette situation des plus attristantes ?
Mme. Marième Faye Sall, vous êtes une femme de respect. Une femme engagée et une Première Dame exemplaire. Est-ce trop ambitieux d’aspirer à des conditions meilleures pour nos chers animaux ? Est-ce trop enfantin de rêver d’un environnement sain, de nourriture suffisante et d’un entretien adéquat pour ces êtres vivants ? Est-ce idyllique d’imaginer qu’un patrimoine national soit la fierté d’un pays ?
Je vous écris cette lettre, peinée de voir ce qu’est devenu le célèbre Parc Zoologique de Hann, mais je vous écris avant tout afin de vous interpeller.
Je vous demande donc, Mme la Première Dame, de porter votre attention sur la vie des animaux peuplant le zoo. Le Parc de Hann est un espace magnifique, vaste, et très visité. Mais je ne peux associer à ce Parc des adjectifs mélioratifs quant à la condition des animaux. Un zoo nécessite des individus portant une certaine attache à ces êtres, mais surtout une hygiène sans faille, un entretien des cages, un apport alimentaire suffisant et adapté aux animaux, afin de les voir se développer dans les conditions les plus adéquates. Et pour permettre au Parc de Hann d’accéder à tout cela, il est indispensable d’y apporter les fonds nécessaires. Il est indispensable de contribuer à l’entretien durable de ce patrimoine national.
Je vous fais alors part de mon souhait le plus cher, Mme la Première Dame : voir l’Etat Sénégalais apporter de l’aide aux animaux du Parc Zoologique de Hann, évaluer et contribuer aux frais nécessaires à leur confort. Les animaux sont des êtres inoffensifs, qui n’ont malheureusement pas de parole. Alors je me suis portée volontaire aujourd’hui, Mme la Première Dame, pour la leur offrir, et associer des mots à leur regard vide, leurs cris de détresse, leur corps chétifs.
Je vous remercie
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