‘’Comment Khoureychi Thiam compte mouiller Wade’’

Depuis la chute du régime de Wade, des audits sont annoncés sur la gestion de certains dossiers ou structures relevant de l’Etat. Les Sénégalais qui exigent plus de transparence dans la gestion des affaires publiques, pressent les nouvelles autorités de faire la lumière sur certains dossiers. En effet, la signature des accords de pêche, longtemps décriée par les pêcheurs et tous les acteurs gravitant autour de la pêche, fait partie des dossiers épineux que Macky Sall et son régime doivent élucider. D’ores et déjà des voix s’élèvent et naturellement, l’ancien ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, M. Khoureychi Thiam, au centre de cette affaire aujourd’hui sur la place publique, est pointé du doigt. Et il devra sûrement faire face aux auditeurs. Sa responsabilité pourrait être engagée en cas de faute. Alors s’emmurant dans un silence « stratégique » pour éviter « de gêner le travail de son ami et successeur Pape Diouf », l’ancien ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, ne serait pas ébranlé par les audits annoncés sur sa gestion. « Khoureychi Thiam est assis sur du béton, sa gestion a été des plus transparentes. D’ailleurs, il a dit à qui veut l’entendre qu’il est prêt à répondre à toutes les questions relatives aux accords de pêche », nous a soufflé un jeune, proche du président du Conseil régional de Tambacounda. Cependant, cette assurance de M. Thiam et de ses proches, trouverait son explication sur un document signé par Me Abdoulaye Wade en date du 12 févier 2010. Dans cette pièce administrative dont la Primature, le ministre de l’Economie et des Finances et de l’Environnement ont reçu des ampliations, l’ordre du président Wade a été des plus clairs : « Je vous instruis de mener à bien la délivrance des licences de pêche », écrivait-il à l’endroit de son ministre. Ainsi, c’est ce précieux document gardé dans une chemise cartonnée de couleur jaune, que Khoureychi Thiam entend brandir pour se tirer d’affaire. Juridiquement sa responsabilité ne serait pas engagée, dans la mesure où c’est le président de la République qui lui aurait suggéré de délivrer les licences aujourd’hui objet de toutes les controverses. De toute façon, même si la gestion de M. Thiam n’était pas des plus orthodoxes, il serait difficile de lui trouver des poux sur la tête, en tout cas relativement aux accords de pêche.

Par ABDOURAHMANE MBODJ - Loffice.sn