CNRA : Pourquoi la nomination de Aoua Bocar Ly-Tall fait grincer les dents chez les patriotes…?



Après le décret qui a enregistré la nomination de Aoua Bocar Ly-Tall, Sociologue, titulaire d'un Doctorat en sociologie, au titre des personnalités qualifiées du milieu des lettres, poste vacant, c’est le vacarme et l’indignation qui gagnent les patriotes qui se sont portés volontaires à « se battre » pour la victoire du Pastef. 

Sur les réseaux sociaux, depuis la nomination de cette dame parmi les 9 membres du CNRA, des voix discordantes s’élèvent soit pour réclamer sa démission soit pour s’en féliciter. 



Chercheuse associée à l'Institut d'études des femmes de l'Université d'Ottawa au Canada, Dr Aoua Bocar Ly-Tall est Sociologue/Analyste et consultante. Conférencière de renom, elle a été l'invitée de divers médias et sur diverses tribunes à travers le monde (Afrique, Amérique, Europe et Océanie). Féministe dans l'âme, elle est aussi une Panafricaniste , acquise en particulier aux idées du Pr Cheikh Anta Diop. Mais, en dépit de tout ce bagage intellectuel, cette expérience acquise, les patriotes sont loin d'être  satisfaits de sa nomination. Quelle est la raison qui les aurait poussés à récuser Aoua Bocar Ly-Tall. Plusieurs réactions sur les réseaux sociaux font état d'une série d’attaques de la dame contre Ousmane Sonko, notamment sur l’affaire Adji Sarr. 


Une troisième nomination qui crée la controverse 



En juillet 2024, la nomination du chef de Bureau de l'Accueil et du Protocole (BAP) du Centre Universitaire des Œuvres de Dakar, n'est pas passée inaperçue chez les Patriotes sur les réseaux sociaux. 



En effet, Zakaria Camara porté par le nouveau Directeur Général du Coud, Ndéné Mbodj, à la tête de cette cellule, n'a pas été du goût de certains militants de Pastef. Zakaria Camara aurait été dans un passé récent, un véritable pourfendeur du leader de Pastef, Ousmane Sonko, selon plusieurs intervenants souteneurs du leader de Pastef. Ses posts et autres tweets déconcertants contre Sonko dans l'affaire Adji Sarr, auraient été remis à jour. Cette vague déferlante l’a poussé à quitter le poste. 



Pour le cas de Samba Ndiaye, nommé président du Conseil d’administration de la Sn-Hlm, la grogne des patriotes n’aura pas eu écho favorable de la part du président. Contrairement au cas de Zakaria du Coud, la signature portant nomination de Samba Ndiaye a été maintenue. D’ailleurs, le président de la République lors d’une déclaration au palais, en marge de la préparation des campagnes électorales en perspective des législatives de novembre dernier, a réaffirmé que « c’est lui qui nomme aux postes civils et militaires… »



Même si les «Patriotes» ont lancé une pétition, qui a dépassé 26.000 signatures, pour s’insurger contre cette décision, Samba reste à son poste. Ces derniers ne peuvent comprendre que Samba Ndiaye, qui a servi sous Wade et Macky, et qui s’est fait un malin plaisir à combattre Sonko, puisse travailler pour le compte du gouvernement. Toutefois, les militants et sympathisants de Pastef ont été entendus. En effet, c’est le chef du parti, et pas moins Premier ministre de la République, qui a fait une sortie sur les réseaux sociaux pour calmer les ardeurs.



Pour le cas de Dr Aoua Bocar Ly-Tall, plusieurs réactions signalées : « D'abord un principe. Nous ne pouvons pas confier le projet à des concitoyens dont le plan était que nous soyons peut-être en ce moment en plein deuxième tour de l'élection présidentielle et sans candidat. Dans l'objectif "un Sénégal souverain, juste et prospère", il y a d'abord "UN Sénégal". Cette femme a fait la promotion d'un Sénégal divisé sur une base dangereuse - ethnique - inflammable. Ensuite de la mesure. C'est excessif de demander la démission d'un ministre pour cela. Enfin, il faut corriger cette erreur soit par la démission de la concernée ou qu'elle soit enlevée des membres du CNRA », a écrit le député Guy Marius Sagna. 



Pour son collègue et vice-président à l’assemblée nationale, Amadou Bâ, « il faut savoir mettre fin à une polémique, une fois que le message est bien passé.  » Selon le député et homme politique de Pastef à Thiès, « affaiblir les autorités, sans même connaître les conditions de certaines nominations (l'erreur étant humaine), et sur uniquement 2 cas sur 400, n'est pas très pertinent pour la sauvegarde et la protection du Projet ». Le directeur de la caisse de dépôts et consignations (CDC), a tenu à rassurer et sauver les membres en rappelant aux patriotes les textes régissant le fonctionnement du Cnra et les invitant à avoir confiance aux président de la République et au premier ministre. 



La principale concernée qui s’est déjà confiée à une radio locale, a réaffirmé sa volonté d’œuvrer pour le Sénégal après avoir accueilli les encouragements et félicitations après sa nomination. 


Que disent les textes? 


C’est la loi n° 2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du Conseil national de la Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) qui installe les membres dudit conseil. Ce dernier comprend neuf membres nommés par le Président de la République : il s’agit du Président de l’Institution, d’un membre issu des mouvements des associations féminines, d'un membre issu du milieu des professionnels de la communication audiovisuelle, d’une personnalité qualifiée du milieu des arts, d’une personnalité qualifiée du milieu des lettres, d’un membre issu de la communauté universitaire, d’un membre issu des mouvements des droits de l’homme, d’un membre issu du Conseil national de la Jeunesse et enfin, d’un membre issu des associations de personnes du troisième âge. Les textes rappellent que dans cette même loi, en son article 4, « la durée du mandat des membres du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel est de six ans. Ce mandat n’est ni renouvelable, ni révocable ».
Dimanche 5 Janvier 2025
Cheikh Sadibou Fall



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