Amélioration de l'apprentissage des Mathématiques : la CONFEMEN formule des recommandations fortes


Après des mois de travaux de diagnostic national multidimensionnel approfondis sur la thématique, "l'enseignement et l'apprentissage des mathématiques au primaire", le jury de la conférence de consensus a émis des recommandations aux acteurs de l’éducation et au grand public visant à stimuler davantage l'intelligence des apprenants dans ce domaine.

Cette conférence de consensus est une initiative de la CONFEMEN, en partenariat avec le Centre national d’études des systèmes scolaires (CNESCO) de la France et du ministère de l’Education nationale du Sénégal, avec l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD).

Selon Professeur Andrée-Marie Diagne Bonane, Co-présidente du jury, pour rédiger ces recommandations, "le jury s'est appuyé sur l'état des lieux de l'enseignement, apprentissage des mathématiques à l'école primaire au Sénégal. C'est à partir de ces examens, de l'état des lieux éclairés par les différentes analyses des experts que le jury s'est posé certaines questions et a fait ces recommandations", a-t-elle expliqué lors de la cérémonie de partage des recommandations.

D'après elle, l'une des recommandations est qu'il y ait des écoles et que ces écoles soient bien équipées d'acquis en mathématiques. "On constate que les écoles sénégalaises dans l'ensemble du CP au CM2, quand on fait passer des tests aux enfants de tous les pays, on se rend compte que 16 à 22% de nos enfants de 9 à 16 ans sont en deçà du seuil de maîtrise des connaissances mathématiques", a regretté Professeur Andrée-Marie, ajoutant qu'il est aussi demandé à l'état et aux collectivités locales de faire des efforts pour que dans les classes, dans les écoles, les enseignants et leurs élèves, pour qu'ils disposent de tous les outils pédagogiques dont ils ont besoin et même de type moderne pour apprendre les mathématiques et enseigner les mathématiques de la meilleure de ses façons.

L'autre aspect de notre système éducatif, poursuit la présidente du jury, "c'est la question du temps d'apprentissage, le temps d'apprentissage est fortement réduit depuis des années au Sénégal du fait des grèves qui sont interminables et beaucoup d'enseignants ne finissent pas les programmes", a souligné le jury, recommandant à ce que ce temps d'apprentissage ne soit pas réduit à la plus simple expression mais qu'on respecte les textes.

Le jury a également évoqué dans ces recommandations des perceptions négatives des préjugés contre les mathématiques. "Pas seulement contre les filles mais souvent dans une classe on va se dire qu'il y a deux ou trois cracs en maths. Et les autres, pour certains enseignants restent au fond de la classe... à dormir s'ils veulent", a-t-elle fustigé, avant de souligner que l'autre aspect important dans l'enseignement- apprentissage des mathématiques, c'est la question du recrutement et de la formation des enseignants en mathématiques. "Si nos instituteurs ne sont pas bien formés à l'élémentaire, le collège va mal se porter de même que l'université. Il faut donc demander qu'un regard scrupuleux soit porté sur le processus de recrutement des enseignants des mathématiques", a prévenu le jury de la conférence consensus.

Pour que les mathématiques retrouvent leur vraie place dans l'enseignement élémentaire, le jury a aussi mis en place un système de remédiation pour l'enseignement apprentissage à l'école primaire. "On appelle ça des cours particuliers, des cours de soutien que souvent des parents payent. Il y en a qui peuvent avoir trois ou quatre répétiteurs pour leur enfant sans que pour autant l'enfant réussisse", a retenu le jury composé de 16 membres de la communauté éducative, de la société civile, d’enseignants, de parents d’élèves et d’inspecteurs.
Mardi 2 Juillet 2024
Dakaractu



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