A quand le décollage du tourisme au Sénégal? (Par Souleymane Diop)


A quand le décollage du tourisme au Sénégal? (Par Souleymane Diop)


De nos jours, il n’est plus important de s’attarder sur l’importance du tourisme dans l’économie sénégalaise. Il y a juste quelques jours, le 23/09/15, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement son attachement particulier à la relance de la destination touristique Sénégal et sa volonté de faire du secteur du Tourisme, un pilier du développement économique et social national, comme énoncé en 2013, à Saly Portudal. Paradoxalement, quatre jours après, à travers la Journée Internationale du Tourisme, le monde venait de célébrer ses 1 milliard de touristes. Une grande journée de promotion du tourisme à travers le monde, passée presque inaperçu au Sénégal. Ceci est encore une fois, la confirmation de deux facteurs parmi tant d’autres, le manque de promotion et l’absence de plan cadre de développement, qui empêchent un décollage réel et une avancée sérieuse du tourisme au Sénégal.
La période « 1976-1986 » est connue comme celle du « boom hôtelier » au Sénégal avec l’appui du Gouvernement qui a facilité les investissements dans ce domaine. A ce jour le Sénégal a du mal à atteindre ses objectifs de l’arrivée d’un million cinq cent mille (1 500 000) touristes par an. Les entrées des visiteurs à l’aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) n’ont atteint que 655 706 en 2011 et 617 130 en 2012 (source ANDS).
Depuis la fin des années 1980, la Banque Mondiale a toujours insisté sur le fait que le problème du tourisme sénégalais n’était pas un problème de capacité ou d’infrastructures mais de promotion. Il est d’autant plus vrai aujourd’hui avec l’absence notable de supports pour sa promotion au Sénégal et pourtant les avancées dans le domaine de la technologie ont créé des outils pour faciliter son marketing.
Il est à noter qu’aujourd'hui, aucun des 3 axes de développent du tourisme à savoir l’amélioration de l’offre touristique, l’intensification de la promotion touristique et le relèvement de la compétitivité n'ont apporté les résultats escomptés. D’où la nécessité d’établir une stratégie plus élaborée de nouveaux pôles pour la promotion et le développement durable du tourisme au Sénégal. Il est établi que ce ne sont pas les quelques affiches récemment postées sur les panneaux publicitaires à Dakar qui feront décoller le tourisme au Sénégal. L’heure est à l’élaboration d’un plan de stratégie marketing bien intégré dans un plan cadre de développement pour faire avancer ce secteur.
Un plan de stratégie marketing précise les éléments clés du marketing du tourisme sénégalais et désigne les orientations, les objectifs et les activités à entreprendre. Il appuie les perspectives plus larges décrites dans le plan cadre qui indique comment le Sénégal pourra segmenter ses différents produits afin d’en déduire une proposition commercialement viable. Il devrait en découler une cohérence sur les choix stratégiques relatifs aux 4 Ps: Place, Produit, Prix, et Promotion.
Aborder ces questions et les mettre en forme écrite peut être utile pour les acteurs du tourisme sénégalais. En cela, les obligeant à analyser les éléments qui leur sont spécifiques tout en leur fournissant l'orientation essentielle devenant une source de motivation.
En trois ans (2013-2015), le Sénégal a vu se succéder 4 Ministres du Tourisme chacun voulant marquer ce secteur de son empreinte. Ce point à lui seul, justifie la nécessite d’une approche holistique intégrant les positions des différentes parties dans l’élaboration d’un plan cadre de développement durable du tourisme au Sénégal. L’idée étant de formuler de façon non-biaiser les bases d’un développement durable du secteur par un soutien actif de ses acteurs.
La force et l’efficacité d’un plan cadre pour le développement durable du tourisme au Sénégal repose sur différents facteurs. Un plan ne donne point la solution idéale pour développer ce secteur mais espère établir, dans la cohérence les voies et moyens d’arriver à des résultats qui seront en phase avec nos attentes pour les décennies à venir. Il laisse la voie à des solutions alternatives si les paramètres arrivaient à changer. Une telle approche aiderait à trouver la balance qu’une approche linéaire de résolutions de façon ponctuelle des problèmes de développement du tourisme n’aurait pas.
Faute de planification appropriée, le Sénégal vient de rater 2016 comme année de décollage et de relance du tourisme car les grands tours opérateurs ont déjà imprimé leurs catalogues et commencé la vente des destinations. Du moment que le Sénégal ne s’y trouve pas comme il se devrait, nous ne pouvons espérer que les résidus. Pire encore l’année 2017 s’annonce comme une année d’élection donc devrait en émerger un nouveau magistère pour réorganiser le tourisme en 2018. Tout ceci pour dire que l’urgence s’impose. Le tourisme de nos jours est une affaire de professionnels. L’heure n’est plus au tâtonnement mais à l’élaboration de stratégies de développement claires, nettes et précises.

Souleymane DIOP
MA Tourism Business Administration
University of Birmingham – UK
ttcgsenegal@gmail.com
Mercredi 28 Octobre 2015
Souleymane DIOP




1.Posté par Soaz Soaz le 31/10/2015 15:03
Le touriste indépendant est en plein essor et le Sénégal à les atouts pour le séduire. Les professionnels de l’hébergement doivent mieux s'approprier leur politique de communication, être plus proactifs et devenir leur propre média. Un site web à le même intérêt qu'une carte de visite. Si personne ne le regarde il ne servira à rien.
Il faut créer du contenu pour émouvoir le potentiel visiteur et le fidéliser. Quand on aime ce qu'on fait ce n'est pas si difficile de le transmettre.
En plus le web en 2016 met à disposition de nombreux outils efficaces et faciles d'utilisation que les hébergeurs gagnerait à mieux utiliser.

Ma contribution est encore modeste mais j'ai fondé un site qui fait la promotion de la destination Sine Saloum en toute indépendance mais en utilisant la force des réseaux sociaux pour la viralité et la création de contenu :
Sine Saloum, Voyage au coeur du delta.

La région est magnifique mais fragile et c'est à chacun d'entre nous acteurs du tourisme, communautés locales et voyageurs de donner notre contribution pour communiquer de concert pour que le message soit constructif, pérenne et qu'il serve vraiment les intérêts de la région.

On ne vient pas au Sénégal parce que ce n'est pas cher, ceux la trouveront toujours de quoi les satisfaire ailleurs. On vient au Sénégal parce qu'il y a quelques chose de plus authentique, de plus beau. On ne repart pas le même quand on est venu dans le Sine Saloum. On repart grandit.



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