Jets de grenades lacrymogènes, riposte par des jets de pierres et de projectiles de toutes sortes y compris des bouteilles vides. C’est le spectacle que les centaines de membres du Groupe des six syndicats d’enseignants les plus représentatifs (G6) et les agents du Groupement Mobile d’Intervention (GMI), Groupement Opérationnel de Ziguinchor (GOZ) ont offert aux populations de la commune de Ziguinchor ce jeudi 12 avril 2018.
Tout a commencé le 6 avril quand le préfet de Ziguinchor, Ibra Fall a autorisé la marche nationale du G6 dont la déclaration a été faite par des responsables locaux du SELS.
Puis, le 11 avril vers les coups de 19h, les déclarants ont été convoqués au commissariat urbain de Ziguinchor pour une notification d’interdiction de la marche.
Interloqués, les six secrétaires généraux des syndicats composant le G6, déjà présents dans la capitale de la région sud du pays, se réunissent d’urgence au siège du SELS/Authentique de Ziguinchor. Ils tiennent un point de presse à 00 heures pour dénoncer la volte-face de l’Etat via le préfet de Ziguinchor. Par les voix d’Abdou Faty (SELS/A) et d’Abdoulaye Ndoye (CUSEMS), ils déclarent le maintien de la marche pour 12 avril, départ à 10 heures au Lycée Djignabo de Ziguinchor.
A l’heure indiquée, tous se rendent devant le lycée Djignabo. A 11 heures, ils entrent dans l’établissement, se dirigent « à l’Ecran » et y tiennent une assemblée générale « d’information et de consultation de la base ». Sur place, entre deux et trois mille (2000) enseignants (de Ziguinchor, Goudomp, Kolda, Sédhiou, Bounkiling, Fatick, Thiès, Kaolack, Diourbel, Oussouye, etc.) et entre cent (100) et deux cents (200) élèves dudit lycée écoutent religieusement les messages faisant de temps en temps des bruits indescriptibles non sans gesticuler. Les enseignants portent des brassards rouges, des Tee-Shirts rouges, des foulards et autres casquettes de la même couleur.
Pendant ce temps, des grappes de policiers du GMI attendent dehors, armés jusqu’aux dents, mais aussi dotés de grenades anti-émeutes.
11 h 49, un responsable syndical, Abdoulaye Ndoye, nous fait savoir que « la base décide que la marche devra avoir lieu comme le prévoit notre Constitution et que tout ce qui arrivera aux enseignants, l’Etat devra en être responsable ».
Ils s’organisent, déploient leur banderole et se dirigent vers la sortie principale du lycée. Une fois dehors, le commissaire Diallo engage une négociation avec les six secrétaires généraux nationaux, Abdou Faty (SELS/A) en premier, mais pas de terrain d’entente. Les choses dégénèrent, des grenades lacrymogènes tonnent, des pierres s’écrasent sur les pick-up des policiers. Le préfet Ibra Fall arrive sur ces entrefaites. Il tente de raisonner les syndicalistes qui lui rétorquent, par la voix d’Abdou Faty, que « c’est une décision de la base ; or la base est sacrée chez nous ». Peu de temps après, le préfet accepte que la marche ait finalement lieu.
Les enseignants prennent leur itinéraire; pendant ce temps, le préfet reste au téléphone. La marche est encadrée. 1.5 kilomètre plus loin, au rond-point Jean-Paul 2, en plein quartier d’affaires de Ziguinchor, la violence reprend. L’intifada s’installe pendant plus de deux heures d’horloge. Des arrestations ont lieu. Les syndicalistes font état de 10 arrestations. L’autorité préfectorale ne s’est pas encore prononcé. Il n’y aura finalement jamais de dépôt de mémorandum à l’issue de la marche nationale du G6 à Ziguinchor ce jeudi 12 avril 2018, puisqu’elle a sèchement avorté.
Autres articles
-
Mali : le Premier ministre civil demande à la junte d'évoquer la fin de la période de transition
-
DIC : Habib Mboup a été libéré
-
Elections Législatives anticipées du 17 novembre 2024: 7.371.890 électeurs vont choisir 165 nouveaux députés sur 41 listes de candidatures
-
Législatives 2024: le président Wade reçoit la coalition Takku Wallu et adresse un message aux sénégalais
-
Elections législatives : Wanep active sa "Situation Room" ou salle de Situation électorale