VIH au Sénégal : Les femmes plus nombreuses à se dépister et à lutter contre l’épidémie que les hommes


Au Sénégal, l’épidémie de VIH est en déclin. Bien que la prévalence reste faible à 0,3%, avec une baisse des nouvelles infections et des décès, la situation reste complexe. Comme dans beaucoup de pays, la répartition de l'épidémie est inégale : certaines régions, comme Ziguinchor, Kolda, et Diourbel, connaissent des prévalences bien plus élevées que la moyenne nationale. La particularité de l’épidémie sénégalaise est qu’elle reste concentrée dans des populations spécifiques, avec un taux d’infection plus élevé chez les femmes que chez les hommes. 

 

Les femmes, souvent plus exposées en raison de facteurs biologiques et sociaux, constituent une part importante des personnes vivant avec le VIH au Sénégal. Le pays observe également une forte vulnérabilité chez les jeunes, notamment ceux âgés de 19 à 24 ans, où les nouvelles infections continuent d'augmenter. Cette tranche d’âge représente un défi majeur pour les autorités sanitaires, qui mettent en place des stratégies ciblées pour prévenir les nouvelles infections, en particulier chez les jeunes filles et les femmes enceintes. Le traitement et la prévention de la transmission mère-enfant sont des priorités dans la réponse nationale.

 

Malgré ces défis, les résultats sont encourageants : 91% des personnes vivant avec le VIH sont dépistées, et 93% d'entre elles sont sous traitement antirétroviral (ARV). Ce traitement permet de réduire considérablement la transmission du VIH, et environ 90% des personnes sous ARV ne transmettent plus le virus. La lutte contre le VIH repose donc sur trois piliers : la prévention des nouvelles infections, l’accès au traitement pour tous, et le renforcement du système de santé dans un environnement respectueux des droits humains, sans stigmatisation ni discrimination.

 

Cependant, des défis persistent. Bien que les nouvelles infections baissent globalement, elles restent élevées chez certaines populations vulnérables, en particulier les jeunes adultes et les femmes enceintes. La transmission mère-enfant du VIH est un point crucial à éliminer pour continuer à réduire l’impact de l’épidémie. Les autorités sanitaires sénégalaises continuent de mettre en œuvre des stratégies multisectorielles pour freiner cette épidémie concentrée, en espérant qu’à terme, l’éradication de la transmission verticale et une baisse continue des nouvelles infections permettent de stabiliser davantage la situation.

Jeudi 12 Décembre 2024
Karim Ndiaye



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