Les autorités rwandaises commettent de graves atteintes aux droits humains dans les centres de détention, notamment en torturant des détenus, a alerté mardi l'ONG Human Rights Watch, dénonçant l'impunité dont bénéficient les responsables.
Le Rwanda, dirigé d'une main de fer depuis trois décennies par Paul Kagame, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d'expression, les critiques et l'opposition politique.
Le rapport de HRW s'appuie sur des entretiens réalisés entre 2019 et 2024 avec près de 30 personnes, dont d'anciens détenus, un examen de documents judiciaires et des interviews publiées en ligne.
L'ONG alerte sur le fait que "de graves atteintes aux droits humains, y compris la torture, sont monnaie courante dans de nombreux centres de détention du Rwanda", dénonçant le fait qu'un seul haut responsable de prison a été tenu pour responsable.
Des entretiens avec d'anciens détenus de Kwa Gacinya, un "centre de détention non officiel" sous le contrôle de la police dans la capitale Kigali, selon HRW, a révélé un "schéma de mauvais traitements, de simulacres d'exécutions, de passages à tabac et de torture datant depuis au moins 2011".
"C'était un lieu de peur", a déclaré dans un entretien en 2020 Venant Abayisenga, membre de l'opposition, qui y a été détenu en 2017.
"Des gens sont tués à Kwa Gacinya, vous entendez la voix de la personne qui est tuée, puis vous entendez quelqu’un entrer pour nettoyer la cellule", a-t-il déclaré.
"À un moment donné, ils ont apporté une arme à feu et m'ont dit qu'ils me tireraient dessus".
M. Abayisenga a disparu cinq mois après la diffusion de l'interview sur une chaîne YouTube.
HRW affirme avoir contacté le gouvernement en septembre au sujet des conclusions du rapport, mais n'avoir reçu aucune réponse au moment de sa publication.
La porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a cependant réagi mardi soir en affirmant que l'ONG n'avait pas "le monopole des droits humains et a prouvé à plusieurs reprises qu'elle n'est pas une source d'information sérieuse et crédible".
- Preuves "accablantes" -
HRW a examiné les documents judiciaires de 25 personnes accusées d'infractions liées à la sécurité, plusieurs d'entre elles affirmant qu'elles avaient été détenues au secret dans des cellules "ressemblant à des cercueils" pendant cinq à six mois.
"Quand nous sommes arrivés, ils m'ont battu presque à mort jusqu'à ce que je commence à vomir du sang", a déclaré l'une d'entre elles, affirmant avoir été forcée d'avouer des crimes pour lesquels elle a ensuite été mise en examen.
HRW a également recueilli des témoignages d'anciens détenus des prisons de Nyarugenge et de Rubavu, que l'un d'entre eux a qualifiées d'"enfer", avec des prisonniers battus dans des réservoirs d'eau sale.
HRW a affirmé que le Rwanda n'avait "pas mené d’enquêtes ni répondu aux allégations crédibles et répétées de torture avancées par des détenus ou d’anciens détenus depuis au moins 2017" et empêche les investigations d'organismes internationaux.
Certains procès ont eu lieu, mais plusieurs hauts responsables ont été acquittés "malgré les preuves apparemment accablantes à leur encontre", selon HRW.
Innocent Kayumba, ancien directeur des prisons de Rubavu et de Nyarugenge, a été reconnu coupable du meurtre d'un détenu et condamné à 15 ans de prison – une "justice partielle" pour HRW car il a été acquitté du chef d'accusation de torture, "passible d’une peine plus lourde allant de 20 ans d’emprisonnement à la perpétuité", explique HRW.
Le Rwanda a l'un des taux d'incarcération les plus élevés au monde, avec 637 prisonniers pour 100.000 habitants, selon un rapport de 2024 de l'Institute for Crime and Justice Policy Research.
Le Rwanda, dirigé d'une main de fer depuis trois décennies par Paul Kagame, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d'expression, les critiques et l'opposition politique.
Le rapport de HRW s'appuie sur des entretiens réalisés entre 2019 et 2024 avec près de 30 personnes, dont d'anciens détenus, un examen de documents judiciaires et des interviews publiées en ligne.
L'ONG alerte sur le fait que "de graves atteintes aux droits humains, y compris la torture, sont monnaie courante dans de nombreux centres de détention du Rwanda", dénonçant le fait qu'un seul haut responsable de prison a été tenu pour responsable.
Des entretiens avec d'anciens détenus de Kwa Gacinya, un "centre de détention non officiel" sous le contrôle de la police dans la capitale Kigali, selon HRW, a révélé un "schéma de mauvais traitements, de simulacres d'exécutions, de passages à tabac et de torture datant depuis au moins 2011".
"C'était un lieu de peur", a déclaré dans un entretien en 2020 Venant Abayisenga, membre de l'opposition, qui y a été détenu en 2017.
"Des gens sont tués à Kwa Gacinya, vous entendez la voix de la personne qui est tuée, puis vous entendez quelqu’un entrer pour nettoyer la cellule", a-t-il déclaré.
"À un moment donné, ils ont apporté une arme à feu et m'ont dit qu'ils me tireraient dessus".
M. Abayisenga a disparu cinq mois après la diffusion de l'interview sur une chaîne YouTube.
HRW affirme avoir contacté le gouvernement en septembre au sujet des conclusions du rapport, mais n'avoir reçu aucune réponse au moment de sa publication.
La porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a cependant réagi mardi soir en affirmant que l'ONG n'avait pas "le monopole des droits humains et a prouvé à plusieurs reprises qu'elle n'est pas une source d'information sérieuse et crédible".
- Preuves "accablantes" -
HRW a examiné les documents judiciaires de 25 personnes accusées d'infractions liées à la sécurité, plusieurs d'entre elles affirmant qu'elles avaient été détenues au secret dans des cellules "ressemblant à des cercueils" pendant cinq à six mois.
"Quand nous sommes arrivés, ils m'ont battu presque à mort jusqu'à ce que je commence à vomir du sang", a déclaré l'une d'entre elles, affirmant avoir été forcée d'avouer des crimes pour lesquels elle a ensuite été mise en examen.
HRW a également recueilli des témoignages d'anciens détenus des prisons de Nyarugenge et de Rubavu, que l'un d'entre eux a qualifiées d'"enfer", avec des prisonniers battus dans des réservoirs d'eau sale.
HRW a affirmé que le Rwanda n'avait "pas mené d’enquêtes ni répondu aux allégations crédibles et répétées de torture avancées par des détenus ou d’anciens détenus depuis au moins 2017" et empêche les investigations d'organismes internationaux.
Certains procès ont eu lieu, mais plusieurs hauts responsables ont été acquittés "malgré les preuves apparemment accablantes à leur encontre", selon HRW.
Innocent Kayumba, ancien directeur des prisons de Rubavu et de Nyarugenge, a été reconnu coupable du meurtre d'un détenu et condamné à 15 ans de prison – une "justice partielle" pour HRW car il a été acquitté du chef d'accusation de torture, "passible d’une peine plus lourde allant de 20 ans d’emprisonnement à la perpétuité", explique HRW.
Le Rwanda a l'un des taux d'incarcération les plus élevés au monde, avec 637 prisonniers pour 100.000 habitants, selon un rapport de 2024 de l'Institute for Crime and Justice Policy Research.
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