Un historien situe la constitution entre compromis avec la tradition et promotion de la modernité


Un historien situe la constitution entre compromis avec la tradition et promotion de la modernité
La Constitution a été avec Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf et reste avec Abdoulaye Wade un instrument qui a servi à se compromettre avec la tradition et à promouvoir une modernité de seconde main, a indiqué l’historien Mamadou Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines à Columbia University (Etats-Unis).

Le chercheur s’exprimait lors de la présentation du livre intitulé : ‘’Les régimes politiques sénégalais de l’indépendance à l’alternance politique : 1960-2008’’, de l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et ancien ministre de la Justice, Seydou Madani Sy.

Le texte fondamental reste ‘’un instrument de modernisation qui s’autorise à se compromettre constamment avec la tradition, mais aussi à promouvoir une modernité de seconde main’’, a-t-il dit, précisant que ‘’la meilleure illustration est l’overdose législative et constitutionnelle d’un président juriste qui préfère la légalité à la légitimité’’.

Mamadou Diouf s’est livré à une comparaison entre les trois présidents sénégalais depuis l’indépendance, Léopold Sédar Senghor (1960-1980), Abdou Diouf (1981-2000) et Abdoulaye Wade (depuis 2000).

Analysant l’évolution constitutionnelle du Sénégal et le rapport des présidents successifs au texte fondamental, M. Diouf a relevé la ‘’recherche constante d’une maîtrise des hommes, des choses et des l’appareil d’Etat’’, qui explique ‘’probablement le recours et cette espèce d’horizon qu’ils ne peuvent pas dépasser : la Constitution de la République française de 1958’’.

Abdoulaye Wade ‘’formalise ce que Senghor faisait de manière informelle’’, a poursuivi l’historien, citant le fait que l’actuel chef de l’Etat est devenu dans les textes le ‘’protecteur des arts, des lettres et des artistes’’.

Ce mimétisme a pour objectif d’‘’effacer les deux décennies de présence d’Abdou Diouf à la tête du pays’’. ‘’Diouf, lui, joue la bureaucratie contre la loi ou utilise la bureaucratie pour tourner la loi. Il s’est écarté de l’héritage pour construire sa propre hégémonie en bureaucratisant l’appareil politique et en renforçant le pouvoir de l’administration’’, analyse l’historien.

Sur l’évolution constitutionnelle, Mamadou Diouf a souligné que ‘’toutes les réformes sont le produit de crises. Les réformes sont des réponses à des crises : effondrement de la Fédération du Mali (août 1960), crise de décembre 1962, crise scolaire, estudiantine et syndicale de 1968, début du malaise paysan qui va changer la démarche du leadership mouride’’.

‘’1968, c’est l’année de la mort de Serigne Fallou Mbacké et l’arrivée au pouvoir d’un dissident, Abdoul Ahad Mbacké qui refuse de faire comme son frère faisait. Ça c’est très important à prendre en considération dans ce que Senghor va faire en 1970’’ avec la création du poste de Premier ministre.

( APs )
Dimanche 9 Octobre 2011




1.Posté par ndjol le 11/10/2011 04:20
Diouf, l'historien-cube jumbo, toujours entrain d'asséner des généralités ou des contre-vérités parceque sur des sujets qu'il ne maitrise point. Il faut te limiter à l'histoire Bourba Coumba Ndofféne Diouf ou Ndiadiane Ndiaye.



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