Le président élu américain Donald Trump a pris le risque d'une crise majeure avec la Chine vendredi 2 décembre. Il a parlé au téléphone avec la présidente de Taïwan, ce qui représente une rupture spectaculaire avec 40 ans de tradition diplomatique avec Pékin et Taipei.
Washington, que ce soit sous des administrations républicaines ou démocrates, soutient depuis les années 1970 la politique de la "Chine unique" ou d'"une seule Chine" qui l'a vu reconnaître Pékin en 1978 et rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan en 1979.
Lors de leur conversation, sans précédent à ce niveau depuis des décennies, Donald Trump et Tsai Ing-wen "ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis", selon un compte-rendu de l'équipe du prochain locataire de la Maison Blanche.
La présidente taïwanaise, élue en mai, et le président américain élu le 8 novembre et qui prêtera serment le 20 janvier, se sont mutuellement "félicités", a ajouté le communiqué, qui rapporte aussi des appels téléphoniques vendredi avec le président afghan Ashraf Ghani, le président populiste des Philippines Rodrigo Duterte et le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong.
Selon Rodrigo Duterte, Donald Trump l'aurait encouragé dans sa très controversée guerre contre la drogue, en lui disant notamment qu'il appliquait "la bonne méthode".
Communication via Twitter
Face aux critiques soulevées par sa discussion avec la dirigeante taïwanaise, Trump a tweeté dans la soirée : "La présidente de Taïwan M'A TELEPHONE aujourd'hui pour me féliciter de ma victoire à la présidence. Merci!".
Ce qui a l'air d'être une tentative de se soustraire à sa responsabilité. Il a ajouté un peu plus tard dans un autre tweet: "Intéressant le fait que les USA vendent des milliards de dollars d'équipement militaire à Taïwan mais que je ne devrais pas accepter un appel de félicitations".
Il est très inhabituel pour un président ou président élu américain de se justifier de cette façon. Christopher Hill, ex-secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie orientale et le Pacifique du républicain George W. Bush, a estimé sur CNN que cet entretien était "une énorme erreur", déplorant la "tendance à l'improvisation" de la future administration Trump.
Taïwan est de facto séparée de la Chine depuis la fin de la guerre civile en 1949, lorsque l'armée nationaliste du Kuomintang (KMT) s'était réfugiée dans l'île après sa défaite face aux communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme faisant partie de la Chine.
Un protocole bousculé
La Maison Blanche, occupée jusqu'au 20 janvier par le président démocrate Barack Obama, a réaffirmé vendredi soir son soutien à la politique de "la Chine unique". "Il n'y a aucun changement dans notre politique de longue date", a indiqué Emily Horne, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).
Si cet appel entre Donald Trump et Mme Tsai était totalement absent des médias chinois samedi, Pékin n'a pas manqué de réagir, via son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a parlé d'"une basse manoeuvre manigancée par Taïwan".
"Cela ne peut tout simplement pas modifier le cadre d'une seule Chine intégré par la communauté internationale (et) je ne pense pas que cela changera la politique adoptée depuis des années par les Etats-Unis", a déclaré le ministre à la télévision hong-kongaise Phoenix TV.
Ces appels téléphoniques de Trump, qui rompent avec les règles du protocole durant la transition du pouvoir à Washington, le département d'Etat n'ayant été associé que de très loin à ces démarches, font suite à un autre échange téléphonique cette semaine avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif. Trump l'a couvert d'éloges, ce qui a stupéfié des diplomates. Mi-novembre, il avait aussi surpris en recevant à New York le Premier ministre japonais Shinzo Abe en présence de sa fille Ivanka Trump.
D'une manière générale, le grand flou autour de la politique étrangère de Donald Trump - considéré plutôt comme un isolationniste - inquiète les alliés historiques de l'Amérique en Europe et en Asie.
"Ainsi débutent des guerres"
"Ce qui s'est passé ces 48 dernières heures n'est pas simplement une évolution. Ce sont des pivots majeurs en politique étrangère, sans aucune prévision. C'est ainsi que débutent des guerres", a tweeté vendredi le sénateur démocrate Chris Murphy.
Il a plaidé pour qu'un secrétaire d'Etat soit nommé "vraiment, vraiment rapidement" et "avec de l'expérience, c'est préférable".
Trump n'a pas encore pourvu ce poste. Seraient en lice l'ancien candidat républicain à la présidentielle 2012, Mitt Romney, le général et ex-chef de la CIA David Petraeus et l'ancien maire de New York Rudy Giuliani.
Après avoir lancé une "tournée de la victoire" dans les Etats ayant permis son élection, le milliardaire a continué vendredi à recevoir, dans sa "Trump Tower" de Manhattan, les prétendants en quête d'un poste dans son futur gouvernement.
Le dernier choix en date, celui du général retraité James Mattis, 66 ans, comme prochain secrétaire à la Défense, a été bien accueilli par nombre d'élus démocrates et républicains.
Washington, que ce soit sous des administrations républicaines ou démocrates, soutient depuis les années 1970 la politique de la "Chine unique" ou d'"une seule Chine" qui l'a vu reconnaître Pékin en 1978 et rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan en 1979.
Lors de leur conversation, sans précédent à ce niveau depuis des décennies, Donald Trump et Tsai Ing-wen "ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis", selon un compte-rendu de l'équipe du prochain locataire de la Maison Blanche.
La présidente taïwanaise, élue en mai, et le président américain élu le 8 novembre et qui prêtera serment le 20 janvier, se sont mutuellement "félicités", a ajouté le communiqué, qui rapporte aussi des appels téléphoniques vendredi avec le président afghan Ashraf Ghani, le président populiste des Philippines Rodrigo Duterte et le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong.
Selon Rodrigo Duterte, Donald Trump l'aurait encouragé dans sa très controversée guerre contre la drogue, en lui disant notamment qu'il appliquait "la bonne méthode".
Communication via Twitter
Face aux critiques soulevées par sa discussion avec la dirigeante taïwanaise, Trump a tweeté dans la soirée : "La présidente de Taïwan M'A TELEPHONE aujourd'hui pour me féliciter de ma victoire à la présidence. Merci!".
The President of Taiwan CALLED ME today to wish me congratulations on winning the Presidency. Thank you!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 décembre 2016
Ce qui a l'air d'être une tentative de se soustraire à sa responsabilité. Il a ajouté un peu plus tard dans un autre tweet: "Intéressant le fait que les USA vendent des milliards de dollars d'équipement militaire à Taïwan mais que je ne devrais pas accepter un appel de félicitations".
Interesting how the U.S. sells Taiwan billions of dollars of military equipment but I should not accept a congratulatory call.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 décembre 2016
Il est très inhabituel pour un président ou président élu américain de se justifier de cette façon. Christopher Hill, ex-secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie orientale et le Pacifique du républicain George W. Bush, a estimé sur CNN que cet entretien était "une énorme erreur", déplorant la "tendance à l'improvisation" de la future administration Trump.
Taïwan est de facto séparée de la Chine depuis la fin de la guerre civile en 1949, lorsque l'armée nationaliste du Kuomintang (KMT) s'était réfugiée dans l'île après sa défaite face aux communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme faisant partie de la Chine.
Un protocole bousculé
La Maison Blanche, occupée jusqu'au 20 janvier par le président démocrate Barack Obama, a réaffirmé vendredi soir son soutien à la politique de "la Chine unique". "Il n'y a aucun changement dans notre politique de longue date", a indiqué Emily Horne, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).
Si cet appel entre Donald Trump et Mme Tsai était totalement absent des médias chinois samedi, Pékin n'a pas manqué de réagir, via son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a parlé d'"une basse manoeuvre manigancée par Taïwan".
"Cela ne peut tout simplement pas modifier le cadre d'une seule Chine intégré par la communauté internationale (et) je ne pense pas que cela changera la politique adoptée depuis des années par les Etats-Unis", a déclaré le ministre à la télévision hong-kongaise Phoenix TV.
Ces appels téléphoniques de Trump, qui rompent avec les règles du protocole durant la transition du pouvoir à Washington, le département d'Etat n'ayant été associé que de très loin à ces démarches, font suite à un autre échange téléphonique cette semaine avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif. Trump l'a couvert d'éloges, ce qui a stupéfié des diplomates. Mi-novembre, il avait aussi surpris en recevant à New York le Premier ministre japonais Shinzo Abe en présence de sa fille Ivanka Trump.
D'une manière générale, le grand flou autour de la politique étrangère de Donald Trump - considéré plutôt comme un isolationniste - inquiète les alliés historiques de l'Amérique en Europe et en Asie.
"Ainsi débutent des guerres"
"Ce qui s'est passé ces 48 dernières heures n'est pas simplement une évolution. Ce sont des pivots majeurs en politique étrangère, sans aucune prévision. C'est ainsi que débutent des guerres", a tweeté vendredi le sénateur démocrate Chris Murphy.
Il a plaidé pour qu'un secrétaire d'Etat soit nommé "vraiment, vraiment rapidement" et "avec de l'expérience, c'est préférable".
Trump n'a pas encore pourvu ce poste. Seraient en lice l'ancien candidat républicain à la présidentielle 2012, Mitt Romney, le général et ex-chef de la CIA David Petraeus et l'ancien maire de New York Rudy Giuliani.
Après avoir lancé une "tournée de la victoire" dans les Etats ayant permis son élection, le milliardaire a continué vendredi à recevoir, dans sa "Trump Tower" de Manhattan, les prétendants en quête d'un poste dans son futur gouvernement.
Le dernier choix en date, celui du général retraité James Mattis, 66 ans, comme prochain secrétaire à la Défense, a été bien accueilli par nombre d'élus démocrates et républicains.
Autres articles
-
KOLDA/Législatives : Tout est fin pret pour un bon déroulement de l'élection...
-
Ukraine: Zelensky dit vouloir la fin de la guerre en 2025 par "des moyens diplomatiques"
-
Débat houleux entre Badara Gadiaga et Boubacar Camara: le chroniqueur, victime d’intimidation à la fin de l’émission Jakaarlo Bi
-
Kaolack :«Le président Macky Sall, tête de liste de sa coalition est le premier à boycotter sa propre liste en refusant catégoriquement de venir voter » (Mimi Touré)
-
Foncier/ Amadou Bâ formel : « Vous n’entendrez jamais mon nom dans ces histoires… »