Trois partisans présumés de Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être le cerveau du putsch manqué de 2016, ont été ramenés en Turquie par les services secrets turcs (MIT) après avoir été arrêtés au Gabon, ont indiqué leurs avocats et le président Recep Tayyip Erdogan, mardi 10 avril. « Trois importants [gülenistes] du Gabon ont été livrés à notre pays », a ainsi déclaré le chef de l’Etat turc lors d’un discours au Parlement devant son parti, l’AKP. Les trois hommes ont été ramenés de Libreville à bord d’un avion privé par les services secrets, avait précisé un peu plus tôt l’agence étatique turque Anadolu. « Ils ont été arrêtés le 15 mars à Libreville. Ils ont été détenus pendant vingt-trois jours sans que les avocats aient pu avoir accès au dossier et sans qu’ils sachent ce qui leur était reproché », a affirmé à l’AFP l’un de leurs avocats, dénonçant un « traitement inhumain et dégradant ».
« Expulsion barbare »
Les trois hommes, qui travaillaient pour l’école internationale La Lumière dans la capitale gabonaise, ont été expulsés avec leurs familles, selon leurs avocats, qui dénombrent au total treize personnes transférées en Turquie. « Nous ne sommes pas capables de dire précisément ce qui justifiait leur détention et ce qui a [conduit] à leur expulsion barbare, déplore un deuxième avocat de la défense. Malheureusement, on peut observer que […] les autorités gabonaises étaient sous la dictée des pratiques et de la volonté des autorités turques. »Un Franco-Turc a également été entendu dans le cadre de cette affaire, selon des sources proches de l’enquête à Libreville. Les trois hommes ramenés du Gabon sont poursuivis en Turquie pour « appartenance à une organisation terroriste armée », précise Anadolu, qui ajoute que l’un d’eux est accusé d’avoir été responsable des transferts d’argent en provenance d’Europe et vers l’Afrique pour le compte des gülenistes. Le vaste ensemble d’écoles gérées par le réseau Gülen, particulièrement actif en Afrique et en Asie centrale, constitue l’un des principaux leviers d’influence du prédicateur.
Des transferts depuis « 18 pays différents »
Depuis la tentative de coup d’Etat menée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, les autorités turques traquent sans relâche les partisans présumés de ce dernier. Fethullah Gülen, qui réside depuis vingt ans aux Etats-Unis, dément son implication. Plus de 55 000 personnes, dont des opposants prokurdes et des journalistes critiques, ont été arrêtées dans le cadre de purges d’envergure menées sous l’état d’urgence instauré au lendemain du putsch manqué.
Le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a annoncé récemment que, depuis juillet 2016, les services secrets turcs « ont empaqueté 80 [partisans de Gülen] dans 18 pays différents et les ont ramenés en Turquie ». Fin mars, le MIT a ainsi transféré cinq enseignants et un médecin turcs vivant au Kosovo au cours d’une opération secrète qui a provoqué une crise politique à Pristina, où les médias dénoncent un « enlèvement ». Le président turc a répondu à sa manière : « Nous en avons reçu six du Kosovo, trois du Gabon. Nos services de renseignements les pourchassent. Voyons d’où sortiront les prochains. »
Le Monde
« Expulsion barbare »
Les trois hommes, qui travaillaient pour l’école internationale La Lumière dans la capitale gabonaise, ont été expulsés avec leurs familles, selon leurs avocats, qui dénombrent au total treize personnes transférées en Turquie. « Nous ne sommes pas capables de dire précisément ce qui justifiait leur détention et ce qui a [conduit] à leur expulsion barbare, déplore un deuxième avocat de la défense. Malheureusement, on peut observer que […] les autorités gabonaises étaient sous la dictée des pratiques et de la volonté des autorités turques. »Un Franco-Turc a également été entendu dans le cadre de cette affaire, selon des sources proches de l’enquête à Libreville. Les trois hommes ramenés du Gabon sont poursuivis en Turquie pour « appartenance à une organisation terroriste armée », précise Anadolu, qui ajoute que l’un d’eux est accusé d’avoir été responsable des transferts d’argent en provenance d’Europe et vers l’Afrique pour le compte des gülenistes. Le vaste ensemble d’écoles gérées par le réseau Gülen, particulièrement actif en Afrique et en Asie centrale, constitue l’un des principaux leviers d’influence du prédicateur.
Des transferts depuis « 18 pays différents »
Depuis la tentative de coup d’Etat menée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, les autorités turques traquent sans relâche les partisans présumés de ce dernier. Fethullah Gülen, qui réside depuis vingt ans aux Etats-Unis, dément son implication. Plus de 55 000 personnes, dont des opposants prokurdes et des journalistes critiques, ont été arrêtées dans le cadre de purges d’envergure menées sous l’état d’urgence instauré au lendemain du putsch manqué.
Le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a annoncé récemment que, depuis juillet 2016, les services secrets turcs « ont empaqueté 80 [partisans de Gülen] dans 18 pays différents et les ont ramenés en Turquie ». Fin mars, le MIT a ainsi transféré cinq enseignants et un médecin turcs vivant au Kosovo au cours d’une opération secrète qui a provoqué une crise politique à Pristina, où les médias dénoncent un « enlèvement ». Le président turc a répondu à sa manière : « Nous en avons reçu six du Kosovo, trois du Gabon. Nos services de renseignements les pourchassent. Voyons d’où sortiront les prochains. »
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