TOUBA / Macky réussit avec les chefs religieux, alors que ses lieutenants échouent au pied du mur avec les populations

Si le Président Macky Sall n’a pas reçu des « nuées de Oui » partout où il est passé à travers les artères de Touba, c’est parce qu’il y a quelque part où tout ne roule pas comme sur des roulettes. 

A sa décharge, Touba est sans doute la cité religieuse du Sénégal (ou tout simplement la ville du Sénégal) qui a le plus englouti de milliards depuis que le régime Sall est en place. En effet, en dehors des 400 milliards à dégager pour l’autoroute Ila Touba, le Président Macky Sall, à multiples reprises, a consenti des efforts énormes pour la cité de Bamba. Il peut être cité la construction imminente d’un hôpital de 24 milliards, la construction d’une seconde rocade, l’investissement de plus de 10 milliards de francs sur le réseau d’assainissement, la contribution consentie pour l’achèvement de la mosquée Massalikoul Jinan, la modernisation du transport urbain et… l’acceptation de tous les ndigëls venant de Touba…Bref, le plébiscite obtenu auprès des chefs religieux qu’il a visités ce lundi peut être considéré comme un mérite personnel justifié.



TOUTEFOIS…

Seulement, l’autre travail à faire au niveau des populations à largement fait défaut. Ce travail qui incombait aux politiques a livré, entre dimanche et lundi, les secrets de son insuffisance. Malgré les énormes responsabilités qui ont été confiées à des fils de Touba, certains ( pas tous) ont rarement été sur place quand il fallait faire un travail de terrain. Les populations ne les ont ni vu, ni entendu, depuis qu’ils ont été élus ou nommés. Pire, le comité électoral mis en place par le maire de Touba a brillé par son manque d’efficacité en plus de n’avoir jamais su faire l’unanimité. Les frustrations ont été nombreuses. C’est dans ce contexte que le Président de la République a supporté la clameur parfois montante d’une population qui ne sent pas ses lieutenants avant de humer la paix des religieux. Pour preuve cet extrait du discours de Serigne Abdou Samad Souhaïbou devant Serigne Cheikh Saï qui recevait le Président. « Vous étiez de passage lors du deuxième tour de la présidentielle de 2012. Le marabout est conscient de la considération que vous lui accordez. Lorsque vous faisiez acte d'allégeance à Serigne Touba, rien ne vous y obligeait. Serigne Saliou à prié pour que le Sénégal se  développe sous votre magistère. Serigne Sidi Mokhtar a réitéré les mêmes prières. Serigne Cheikh Saï Souhaïbou ne fait que répéter le même discours. S’il ne tenait qu’à lui, toutes vos entreprises seraient accomplies ».